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Holly Cole, en tournée au Québec et dans le monde entier, lance un nouvel album jazz intitulé «Night» (ENTREVUE/VIDÉO)

La voie Holly Cole (ENTREVUE/VIDÉO)
Courtoisie

MONTRÉAL - L’icône canadienne du jazz Holly Cole parcourt, en ce moment, le territoire québécois pour y donner huit concerts dans différentes villes, dont Sherbrooke, Drummondville et Québec. Avant qu’elle s’envole pour l’Allemagne ou encore le Japon, où elle connaît un succès qui ne tarit pas (elle peut faire jusqu’à dix prestations par semaine durant un mois), nous avons profité de l’occasion pour discuter avec la chanteuse de son album à sortir en novembre, du nouveau spectacle et du DVD paru au printemps.

L’auteure-compositrice-interprète de 49 ans a récemment enregistré un album intitulé Night (sortie prévue pour le 20 novembre, son douzième si on compte quelques projets/ concepts comme de la chanson de Noël), en plus de participer à la réalisation d’un premier DVD en carrière, Steal The Night. Le tout fut produit au studio Glenn Gould, à Toronto.

Entourée de cinq brillants musiciens (une dizaine d’artistes ont collaboré au total), elle explore un univers musical original dans lequel on y découvre évidemment une bonne base de jazz, mais également des couleurs pop, mélangées à des sédiments de blues et de rock. Mixture qui peut paraître éclatée, voire éparpillée, mais qui se solde en un voyage agréable et franchement réussi dans l’ensemble.

On pense à l’entraînante Down, Down, Down, le joli Smile de Charlie Chaplin ou encore la toujours très populaire et émouvante Calling You (la chanteuse ne peut se donner en spectacle au Japon sans offrir cette pièce) ou encore Charade du compositeur de musique de cinéma Henry Mancini.

«Non, ce n’est pas du pur jazz», raconte en anglais Holy Cole dans le salon d’un hôtel montréalais. «Je vais très rarement dans une seule direction. Sur ce disque encore, j’ai exploré plusieurs genres. C’est ce que j’aime. Cela dit, l’ambiance a changé comparativement au disque Holly Cole (paru en 2007). C’est plus personnel, plus intime.»

«Il faut dire que ça m'a pris deux ans à le faire», poursuit-elle. «C’était volontaire. Je voulais qu’il mûrisse lentement près de moi. Et il y a eu ce gros tremblement de terre en territoire japonais quand j’y étais avec mon groupe… Cet événement a certainement influencé le processus. Ce terrible événement m’a fait réfléchir. Inconsciemment, j’ai dû l’absorber et en faire du beau. Je pense que Night filtre la joie de vivre et la passion.»

De toute évidence, elle voulait «voler quelque chose à la nuit» pour substituer à la noirceur une énergie positive, une luminosité contagieuse. De nouveau, sa voix texturée change, modulée au gré des atmosphères musicales et de l’esprit des textes. Rares sont d’ailleurs les chanteuses capables de livrer avec autant de talent tous ces timbres vocaux si variés: légère, spectaculaire et lyrique, Holly Cole peut pratiquement s’aventurer dans toutes les émotions.

Bonne nouvelle, cette polyvalence assumée ne devrait toutefois pas décevoir les puristes du jazz, puisqu’elle flirte aussi avec quelques standards qui rendent hommage à son style musical de prédilection.

Une belle artiste

Sur scène (nous avons pu apprécier son spectacle à Joliette), Holly Cole ne fait que s’épanouir davantage. Avec une voix qu’elle maîtrise d’une façon étonnante, elle projette une personnalité attachante. Elle est séduisante, coquine, sensuelle, poignante et dynamique à la fois. Cette femme, qui refuse la monotonie et la facilité, qui se plait à explorer, déconstruire, goûter et réinventer la musique, est tout à fait dans son élément en concert. Elle sait partager à merveille cette fougue apprivoisée qui la pousse à proposer une prestation mosaïque formant un tout cohérent.

On peut prendre par exemple le morceau I Can See Clearly Now de Johnny Nash ou You Only Live Twice (1967), une chanson James Bond longtemps interprétée par Nancy Sinatra, revisitée avec une belle sensibilité en concert.

Le pianiste Aaron Davis, le contrebassiste Marc Rogers, le batteur Davide DiRenzo et le sublime saxophoniste (clarinettes et flûtes) John Johnson sont tous excellents. Ils livrent de superbes arrangements avec une aisance déconcertante.

On l'aura compris: la chanteuse de Toronto originaire de la Nouvelle-Écosse adore s’adapter à son public, qui lui rend visiblement très bien: «J’ai fait toutes les sortes de salle dans ma carrière, vastes et minuscules. Mes préférées sont celles de quelques centaines de personnes, au plus. Je peux sentir l’audience et répondre à ses émotions, ses humeurs du moment. Et il n’existe aucune foule pareille, ce qui rend les possibilités infinies sur les planches. J’adore créer une ambiance unique. Voilà pourquoi j’adore changer le programme en cour de route. Ce métier doit laisser place à la magie de la spontanéité. C’est tellement indispensable pour moi de savoir que je peux m’amuser avec les spectateurs qui, en général, me le rendent sans hésitation.»

Holly Cole promet qu’elle reviendra au Québec en 2013, notamment pour offrir une prestation à Montréal, «sa ville préférée au monde».

Pour obtenir les dates de concerts au Québec, on peut consulter le site http://www.hollycole.com/tour

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