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Libye : le premier ministre Abou Chagour limogé par le Parlement

Libye : le premier ministre Abou Chagour limogé par le Parlement

Le parlement libyen a adopté dimanche une motion de censure contre le premier ministre Mustapha Abou Chagour, le démettant de ses fonctions.

M. Chagour avait été élu après la chute du dictateur Mouammar Kadhafi l'an dernier, chute qui avait mis un terme à huit mois d'affrontements sanglants entre les tenants du régime du colonel et ses opposants.

Il avait 25 jours à compter de son arrivée au pouvoir pour former un conseil des ministres et le faire approuver par le Parlement. Ce délai s'est terminé dimanche, au moment même où les députés ont décidé de le renvoyer. Les membres du Congrès général national l'ont rejeté à 125 voix contre 44, avec 19 abstentions.

En attendant la nomination d'un nouveau premier ministre, le gouvernement libyen demeurera entre les mains de l'Assemblée législative.

Issu du plus vieux mouvement d'opposition contre Kadhafi, Mustapha Abou Chagour était considéré comme le candidat du compromis, acceptable à la fois pour les libéraux et les islamistes.

Mais il n'a pas réussi à produire une liste de ministres capable de rallier suffisamment de députés. Après 40 ans d'un régime basé sur le principe du « diviser pour régner » et la guerre de 2011, les tribus, les villes et les régions de la Libye demeurent très polarisées. Plusieurs ont le sentiment que les pertes qu'elles ont subies durant le récent conflit leur donnent le droit d'occuper des postes importants au sein du gouvernement et elles se méfient de tout gain obtenu par leurs rivales.

Avant le vote de censure dimanche, le premier ministre Chagour a déclaré que son objectif était de créer un conseil des ministres basé sur l'unité nationale et non sur des quotas. « Le gouvernement que j'avais proposé n'était pas parfait et comportait des erreurs, alors je l'ai changé pour le bien de l'unité nationale », a-t-il affirmé.

Il a soumis au Parlement 10 noms pour les principaux ministères, indiquant que les 19 postes restants seraient pourvus par le vice-premier ministre qu'il avait suggéré. Le Parlement a plutôt choisi de le licencier.

Le Congrès général national devra nommer un autre premier ministre dans les prochaines semaines. Le nouveau leader aura la responsabilité de remettre sur pied l'armée et la police libyennes, en plus de supprimer les importantes poches de résistance en faveur de l'ancien régime qui subsistent.

Mais le plus grand défi du remplaçant de Mustapha Abou Chagour sera probablement de gérer les milices d'ex-rebelles qui pullulent dans le pays. L'une d'entre elles, formée d'islamistes radicaux, a d'ailleurs été associée à l'attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi survenue le mois dernier qui a coûté la vie à l'ambassadeur américain en Libye et à trois de ses compatriotes.

Associated Press

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