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La fashion week parisienne stimulée par l'effet Simons et Slimane

La fashion week parisienne stimulée par l'effet Simons et Slimane

La semaine de la mode parisienne qui s'est achevée mercredi s'est située à un niveau "rarement atteint", comme si les premières collections féminines très attendues de Raf Simons (Dior) et Hedi Slimane (Saint Laurent) avaient stimulé toutes les autres griffes, selon les professionnels.

"Je suis sûre que les créateurs ont regardé avec un mélange de curiosité et d'angoisse l'arrivée de Simons et Slimane, mais d'un autre côté, cela a poussé chacun à faire mieux, ce qui est bon pour tout le monde", a déclaré à l'AFP l'Américaine Linda Fargo, figure incontournable du milieu et véritable tête chercheuse mode pour le magasin de luxe newyorkais Bergdorf Goodman.

Un point de vue partagé par le consultant de luxe Jean-Jacques Picart selon lequel cette saison aura été à un "niveau rarement atteint même s'il y a eu forcément quelques déceptions".

Serge Carreira, maitre de conférences sur le luxe à Sciences Po, évoque aussi une "successions de défilés exceptionnels".

Les premiers prêt-à-porter féminins de Raf Simons chez Dior et Hedi Slimane pour Saint Laurent étaient les collections les plus attendues et elles ont tenu leurs promesses.

Dans ce duel entre deux maisons appartenant à des géants du luxe concurrents et qui a tenu en haleine les fashionistas du monde entier, c'est Raf Simons chez Dior qui semble toutefois mener d'une courte tête d'épingle devant Hedi Slimane dont le défilé, pour certains, rendait un hommage trop appuyé au couturier disparu.

Mais prévient une journaliste britannique, "attention! C'était juste un tour de piste, pour faire voir qu'il est revenu chez Saint Laurent. On verra le vrai travail de Slimane pour la griffe" en janvier pour les collections masculines et en mars pour les femmes.

"Peut-être que M. Slimane peut utiliser les codes YSL la prochaine saison pour aller de l'avant et passer d'un hommage à quelque chose de plus dynamique", a écrit la très respectée journaliste Suzy Menkes dans l'International Herald Tribune.

Nouvelle génération

La presse dans son ensemble a salué la collection de Raf Simons sachant réussir ce que M. Carreira appelle "le difficile dosage entre faire bouger une maison, sans la dénaturer", bref la moderniser.

"Il est normal que les choses prennent du temps surtout dans des maisons mythiques comme celles-là", a-t-il ajouté en référence au fait que Raf Simons a un défilé d'avance par rapport à Slimane après la haute couture de juillet.

"Paris a été particulièrement stimulant car nous avons eu aussi des choses inattendues", selon Linda Fargo. Certains créateurs ont en effet réussi leur coup en prenant des chemins inhabituels, comme le créateur Rick Owens qui a travaillé "avec une légèreté rarement vue chez lui".

Pour M. Picart, ce sont Riccardo Tisci (Givenchy) et Nicolas Ghesquière (Balenciaga) qui ont "fait évoluer leur style vers généralement plus de lisibilité, sans nuire à leur talent".

Cette semaine de la mode aura été aussi celle des nouvelles générations dont beaucoup ont confirmé leur talent : Guillaume Henry chez Carven, Cédric Charlier, Damir Doma ou Julien David.

"Un peu chez tout le monde, il y a eu aussi une prise de conscience qu'il fallait que le produit soit perceptible sans nuire à l'impact médiatique alors que d'habitude on servait en priorité l'impact médiatique", analyse Jean-Jacques Picart.

"Faire entrer une femme dans une boutique, lui faire décrocher un vêtement sur un portant n'est plus aussi facile qu'avant", selon lui, crise oblige.

A la morosité ambiante, Jean-Paul Gaultier aura été leur seul à répondre par la joie avec un défilé hommage aux années 80 et leur créativité débridée.

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