La justice française abandonne l'enquête sur des allégations de viol dont faisait l'objet l'ancien directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn. Le parquet de Lille a décidé de ne pas donner suite aux allégations de viol, faute de preuves, la plaignante ayant changé sa version des faits.
Dans un courrier daté du 17 août 2012 à l'intention de son avocat, la jeune femme a écrit « qu'elle était consentante et qu'elle ne déposait pas plainte », a déclaré le parquet dans un communiqué.
La déposition initiale de la jeune femme faisait état d'un rapport sexuel violent, imposé par Dominique Strauss-Kahn dans un hôtel de Washington en décembre 2010. Cette version n'est toutefois pas corroborée par une autre prostituée qui participait à la soirée. Cette dernière estime qu'il n'y avait pas eu de viol.
L'un des avocats de M. Strauss-Kahn, Richard Malka, estime que la raison a prévalu. « Nous sommes reconnaissants au parquet et au ministère public d'avoir fait preuve de bon sens de manière très claire dans ce dossier et d'avoir constaté qu'il n'y avait aucune infraction constituée », a-t-il déclaré.
Des accusations de proxénétisme?
L'ancien directeur général du FMI demeure toutefois en examen - de même que huit autres personnes - pour proxénétisme aggravé. Il est soupçonné d'avoir contribué à entretenir un réseau de prostitution à son profit en France et aux États-Unis.
Dominique Strauss-Kahn nie les allégations de proxénétisme bien qu'il reconnaisse avoir eu des relations sexuelles avec certaines femmes présentées par des amis. Il soutient qu'il ignorait que ces femmes étaient des prostituées.
Une décision est attendue dans ce dossier le 28 novembre.
Des accusations répétées
Dominique Strauss-Kahn avait également été accusé d'agression sexuelle contre une femme de chambre aux États-Unis en 2011. La justice américaine avait abandonné les accusations.
L'écrivaine et journaliste Tristane Banon avait également porté plainte contre M. Strauss-Kahn dans la foulée des accusations américaines. Le parquet de Paris a toutefois rejeté la plainte en raison du délai de prescription qui était expiré. Les faits, qui étaient reconnus par le parquet de Paris, remontaient à 2003.