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Direction du PLC : Justin Trudeau lance sa campagne

Direction du PLC : Justin Trudeau lance sa campagne

Justin Trudeau a mis fin aux rumeurs sur ses ambitions politiques en annonçant officiellement sa candidature à la course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC).

Le candidat-vedette en a fait l'annonce sur son site web mardi soir, quelques minutes avant le lancement de sa campagne dans sa circonscription montréalaise de Papineau, où étaient attendus quelque 500 partisans.

« Mes amis, j'aime Montréal, j'aime le Québec et je suis en amour avec le Canada, et je veux mettre ma vie à son service! », a lancé devant des partisans en liesse le fils de l'ex-premier ministre Pierre Elliot Trudeau. « C'est pourquoi j'annonce ici chez moi ma candidature au poste de chef du Parti libéral du Canada. »

Inscrivant la classe moyenne au coeur de son discours, il a affirmé que le Parti libéral devait être le reflet des priorités des Canadiens, « de leurs valeurs, leurs rêves, leurs combats ».

Dans les cercles libéraux, on dit trop souvent que le Parti libéral a créé le Canada, a-t-il déploré. « Ceci, mes amis, est erroné. Le Parti libéral n'a pas créé le Canada. Le Canada a créé le Parti libéral. Les Canadiens ont créé le Parti libéral. »

« Lorsque nous étions à notre meilleur, nous gardions le contact, nous étions ouverts à nos concitoyens et nous leur faisions assez confiance pour intégrer leurs idées et travailler avec eux pour bâtir un pays prospère », a-t-il ajouté.

Invitant les militants libéraux à tirer des leçons de l'héritage libéral, il les a cependant invités à regarder vers l'avenir.

« J'aurai besoin de votre aide. Ce sera un long chemin sinueux. Il y aura des hauts et des bas », a-t-il déclaré.

Pas de fusion avec le NPD en vue

Au cours d'un bref point de presse tenu à l'issue du rassemblement, Justin Trudeau a écarté une fusion de sa formation avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) de Thomas Mulcair. Il a dit croire en son propre parti, qui « ne se positionne pas au niveau idéologique, mais qui cherche des solutions ».

Une coopération formelle avec le NPD ou le Parti vert n'est « pas nécessaire », a-t-il ajouté. Affirmant qu'il fallait un parti à l'écoute « de tous les Canadiens », il a critiqué au passage les chefs conservateur Stephen Harper et néo-démocrate Thomas Mulcair, qui ont, selon lui, respectivement « mis un X » sur le Québec et sur l'Alberta. Les commentaires du chef du NPD sur l'industrie pétrolière albertaine avaient suscité un tollé dans cette province.

Invité à commenter le rapatriement de la Constitution sans le Québec, effectué sous le règne de son père, Justin Trudeau a évoqué l'attachement des Québécois à la Charte des droits et libertés. Évoquant un « débat du passé », il a toutefois vanté un « accomplissement pour créer un meilleur pays ».

Il a notamment expliqué sa décision de briguer la direction du Parti libéral en invoquant ses enfants, qui, a-t-il soutenu, ont davantage besoin d'un père qui « fait tout en son pouvoir pour construire un pays et un monde meilleurs » qu'un père à la maison.

Interrogé sur sa maigre feuille de route, il a affirmé qu'il comptait profiter des prochains mois pour montrer aux libéraux qu'il avait l'étoffe d'un chef.

Chez les libéraux, Justin Trudeau est celui qui amasse le plus d'argent lors des campagnes de financement. Ses idées restent toutefois inconnues à bien des égards. Dans les divers dossiers dont il s'est occupés sur les banquettes de l'opposition -la jeunesse, le sport amateur et l'immigration - il a eu peu à dire sur les grandes questions de l'heure et pratiquement rien à propos de l'économie.

Avant de faire le saut en politique, en 2008, il était enseignant. Refusant de se présenter dans la circonscription d'Outremont, alors considérée comme un bastion libéral, il lui a préféré la circonscription de Papineau, une des plus pauvres du pays, qui compte une forte population d'allophones. Aux élections de 2008, il a battu la députée bloquiste sortante, Vivian Barbot, et a ensuite résisté à la vague néo-démocrate qui a balayé le Québec en 2011.

M. Trudeau, 40 ans, était pressenti comme candidat potentiel à la direction du parti depuis plusieurs mois, malgré son jeune âge et son expérience limitée en politique. Son père est devenu premier ministre du Canada pour la première fois en 1968.

Pas seul sur la ligne de départ

La semaine dernière, le député libéral John McCallum a souligné que la force de l'allure et de la réputation de M. Trudeau « pourrait décourager d'autres candidats forts ».

Mais la direction du PLC est toutefois loin d'être acquise à Justin Trudeau.

Parmi les candidats potentiels, on compte l'ex-astronaute et député de Westmount-Ville Marie, Marc Garneau, et peut-être aussi Denis Coderre, député de Bourassa, qui se montre également intéressé par la mairie de Montréal.

Le député néo-brunswickois Dominic LeBlanc, ami d'enfance de Justin Trudeau, a de son côté déclaré que le député de Papineau « sera un adversaire formidable », sans confirmer son intention de participer à la course.

Depuis quelque temps, le nom de Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, circule aussi dans les couloirs à Ottawa. Des militants libéraux auraient entrepris de le convaincre de sauter dans la course à la direction du PLC.

David McGuinty, frère du premier ministre provincial ontarien Dalton McGuinty, serait aussi tenté par la direction du PLC, de même que les ex-députés Martha Hall Findlay, Gerard Kennedy et Martin Cauchon.

Jusqu'ici, seule l'avocate et constitutionnaliste torontoise Deborah Coyne avait annoncé publiquement son intention de se porter candidate à la direction de son parti, en juin dernier. Le chef intérimaire du PLC, Bob Rae, a quant à lui déjà confirmé qu'il ne se lancerait pas dans la course.

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