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Rapport du Fonds de solidarité FTQ: une ombre au tableau environnemental

Rapport du Fonds de solidarité FTQ: une ombre au tableau environnemental
Fall foliage is begining in the White Mountain National forest, Friday, Sept. 28, 2012 in Jefferson, N.H. (AP Photo/Jim Cole)
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Fall foliage is begining in the White Mountain National forest, Friday, Sept. 28, 2012 in Jefferson, N.H. (AP Photo/Jim Cole)

MONTRÉAL - Plus de bénéfices, plus d'actionnaires, plus d'emplois créés: c'est un bilan fort positif, à un détail près, qu'a présenté le Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) à l'Assemblée annuelle de ses actionnaires, samedi après-midi.

«Plus de diversité dans notre portefeuille», a évoqué le Fonds pour justifier sa décision d'investir dans la société Stornoway, qui chapeaute le projet diamantifère Renard, prévu sur le territoire de la Baie-James, au nord de Chibougamau.

La rentabilité du projet a récemment été mise en doute par l'organisme écologiste Nature Québec, tandis que d'autres groupes ont dénoncé l'impact qu'aura Renard sur l'environnement, car Stornoway a choisi d'utiliser, pour l'exploitation des diamants, des génératrices au diesel qui consomment des carburants fossiles.

Le hic, c'est que le Fonds de solidarité de la FTQ enrichit depuis 2010 son rapport annuel à ses actionnaires de la mention «développement durable», en plus d'organiser des assemblées carboneutres depuis six ans.

Après avoir expliqué que le Fonds croit «fermement» que le développement des ressources naturelles permet la création de «bons emplois» et le maintien de la «société équitable dans laquelle on vit», le président du conseil d'administration du Fonds et président de la FTQ, Michel Arsenault, a énuméré les valeurs de la société qu'il représente.

Il a assuré que le Fonds ne s'associerait pas «avec des employeurs pollueurs» et souligné la rigueur du processus d'évaluation des nouveaux dossiers proposés.

«Nous croyons au respect des communautés avoisinantes et de l'environnement, nous croyons à de justes redevances et à l'utilisation du savoir-faire québécois avec une politique de deuxième et de troisième transformations. C'est ça, la politique du Fonds», a-t-il lancé.

Pourtant, M. Arsenault a dû se résigner à avouer que la société Stornoway ne s'était pas engagée à effectuer les deuxième et troisième transformations du diamant au Québec.

«On n'a pas pris d'engagement, non. Pas à ce moment-ci», a-t-il admis, à demi-voix.

Le Fonds FTQ détient des investissements dans une trentaine d'entreprises du domaine minier et peut compter sur une équipe spécialisée dans les ressources naturelles.

Par ailleurs, le Fonds de solidarité n'a pas été invité à témoigner publiquement devant la Commission Charbonneau, qui se penche sur l'octroi des contrats publics dans le secteur de la construction. S'il devait être convoqué, il collaborerait pleinement avec la commission, a assuré son président-directeur général, Yvon Bolduc.

«Il y a eu une rencontre pour parler des processus d'approbation des dossiers dans le Fonds», a cependant attesté M. Bolduc. «Ç'a été cordial.»

«Nous sommes heureux de partager la manière dont le Fonds fonctionne, ça nous a fait plaisir de le faire», a ajouté son collègue Michel Arsenault. «On a des processus extrêmement solides. [La rencontre] a permis de départager les allégations et la vérité.»

Samedi, MM. Arsenault et Bolduc ont assuré qu'aucun des entrepreneurs avec qui ils ont fait ou font actuellement affaire sont apparus sur les bandes vidéos diffusées au cours des derniers jours à la Commission Charbonneau. Un policier a fait voir aux commissaires, mercredi, plusieurs vidéos tournées au club social Consenza, dans lesquelles on voit de l'échange d'argent entre des entrepreneurs en construction et des têtes dirigeantes de la mafia.

L'Assemblée annuelle visait à présenter les résultats de l'exercice 2011-2012 aux actionnaires du Fonds. Ce dernier semble avoir déjoué les pronostics pessimistes. La valeur de son action a atteint un sommet historique de 26,59 $ pour l'exercice 2011-2012, malgré la crise économique européenne et le climat d'incertitude générale sur les marchés. Le rendement du Fonds a été de 2,6 pour cent, et celui-ci se targue d'avoir contribué à la création de milliers emplois.

«Le Fonds de solidarité a bien rempli sa mission de développement économique», a observé M. Arsenault. «Grâce à nos investissements dans tous les secteurs d'activité et dans toutes les régions du Québec, nous avons contribué à la création, au maintien ou à a sauvegarde de 168 577 emplois. Nous permettons aussi à plus de 594 000 Québécois, un record, de mieux se préparer pour la retraite.»

Son collègue Yvon Bolduc a quant à lui souligné l'impact des investissements du Fonds.

«Tout en investissant 908 millions $ dans près de 140 entreprises à impact économique québécois, nous avons également réussi la troisième meilleure année de notre histoire en matière de souscription, avec des entrées de fonds totalisant 767 millions $», a-t-il déclaré.

Le Fonds de solidarité FTQ est une société de capital de développement qui fait appel à l'épargne de près de 600 000 Québécois actionnaires propriétaires. Le Fonds de solidarité FTQ est partenaire, directement ou par l'intermédiaire de l'un des membres de son réseau, de 2239 entreprises.

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