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Europe et Amérique, le clivage

Europe et Amérique, le clivage

MONTRÉAL - Pendant que la KHL déroule le tapis rouge pour attirer les vedettes russes et tchèques, pendant que la République tchèque en fait de même avec les siens, que la Suisse attire également des clients de grande renommée, c'est le calme plat en Amérique du Nord.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Les plus jeunes joueurs de la Ligue nationale profiteront du lock-out pour parfaire leur apprentissage dans la Ligue américaine. Mais pour les autres, les options sont limitées.

Les Québécois, de même que les joueurs du Canadien restés en sol nord-américain, peuvent toujours participer à la Tournée des joueurs, le tournoi amical organisé par Maxime Talbot et Bruno Gervais, amorcé jeudi. Mais les mises en échec y sont évidemment interdites, ce qui prive les patineurs d'un aspect crucial du jeu.

Les participants à la Tournée des joueurs reconnaissent d'emblée qu'il ne s'agit pas de la préparation optimale pour une saison. Mais ils font contre mauvaise fortune bon coeur. En attendant l'issue du conflit de travail, ils viennent en aide à des organismes locaux et permettent à des municipalités éloignées de Montréal d'accueillir des joueurs de la LNH.

Et Colby Armstrong y a trouvé un autre avantage.

« Évidemment, ce n'est pas le même calibre (qu'en Europe), a indiqué la nouvelle prise du Canadien. Mais comme on joue à trois trios, je crois que je n'ai pas eu autant de temps de glace depuis trois ans! »

Francis Bouillon aime également l'idée. Mais même s'il est ravi d'avoir eu la chance de revenir à Montréal, le défenseur du Canadien ne se voit pas disputer des rencontres amicales toute la saison.

« Oui, maintenant, je joue ici, c'est le fun, mais si je vois que le conflit s'étire, je vais peut-être penser à aller en Europe, jouer plusieurs matchs par semaine, avec des entraînements intenses », a indiqué le Québécois.

L'Europe attire les Européens...

Quelque 85 joueurs en lock-out ont pris la direction de l'Europe, et d'autres pourraient leur emboîter le pas. Pour l'instant, l'écrasante majorité vient justement d'Europe.

Environ 20 % des joueurs expatriés sont nord-américains. Les noms les plus connus sont ceux de Rick Nash, Joe Thornton, Jason Spezza, John Tavares et Tyler Seguin, tous les cinq en Suisse. Aucun de ces joueurs n'évolue en KHL, considérée comme la ligue la plus compétitive, après la LNH.

Les Nord-Américains se sentent-ils lésés au moment où 700 emplois dans le monde du hockey ont soudainement disparu?

« Je trouve ça correct, assure le gardien des Kings de Los Angeles, Jonathan Bernier. Les gars qui viennent de là-bas peuvent jouer dans la ligue où ils jouaient avant d'atteindre la LNH, souvent dans leur ville natale. Il y a du pour et du contre, mais il y a 700 joueurs qui essaient de trouver un emploi, ce n'est jamais facile! »

Le capitaine du Canadien, Brian Gionta, a vécu la saison perdue de 2004-2005, des mois pendant lesquels il avait joué dans la Ligue américaine et en était revenu avec une fulgurante campagne de 48 buts en 2005-2006. Fort de son expérience, il ne se soucie guère du fait que quelques-uns de ses pairs jouent en Europe pendant qu'il sillonne les arénas de quartier avec la Tournée des joueurs.

« On ne peut pas leur en vouloir. Ils sont dans leur ville natale, à la maison, pourquoi pas? Ils seront peut-être plus prêts à jouer quand le lock-out sera fini, mais ça ne nous prendra pas beaucoup de temps pour les rattraper. »

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