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Révélations troublantes à l'audience pour l'extradition du présumé terroriste Tahir Sharif

Révélations troublantes à l'audience pour l'extradition du présumé terroriste Tahir Sharif

La Cour du Banc de la Reine à Edmonton a visionné 10 heures d'interrogatoire d'un homme de 40 ans réclamé par les États-Unis, qui l'accusent d'avoir comploté avec un groupe terroriste à l'origine du meurtre de cinq militaires américains en Iraq, en 2009.

La vidéo montre un policier de la GRC confronter Tahir Sharif à des appels que d'autres agents ont enregistrés à son insu. Le caporal Ian Ross l'accuse d'utiliser Internet pour recruter des candidats à des missions suicides. « Vous leur dites de porter une ceinture de suicide pour se faire exploser eux-mêmes », lui dit-il.

Le présumé terroriste rétorque : « Ne me parle pas de suicide, je n'y crois pas. »

L'agent lui fait ensuite entendre un appel enregistré où l'homme encourage, en arabe, une femme qui vit au Maroc, d'aller combattre en Iraq pour devenir martyre. « Veux-tu aller au ciel et avoir des anges autour de toi? », lui demande-t-il.

Le caporal Ross s'exclame alors : « C'est clair que vous glorifiez l'auteur d'une attaque suicide de même que le martyre. »

M. Tahir Sharif paraît surpris de voir la quantité d'information que les policiers ont recueillie sur lui. Mais il explique que ses propos ne sont que des mots et qu'il n'est jamais passé à l'acte.

Au sujet de la femme marocaine, il soutient qu'il était tombé amoureux d'elle et qu'il voulait la faire venir au Canada.

Le présumé terroriste admet avoir envoyé de l'argent à son beau-frère et à ses frères les moudjahidin en Iraq, sans toutefois reconnaître que l'argent était destiné à des activités terroristes.

La cour a également entendu un autre interrogatoire, celui mené par un agent du FBI et un autre du Département américain de la justice.

Leurs questions ont porté sur des échanges en langage codé entre Tahir Sharif et les moudjahidin tunisiens et irakiens. Par, exemple, questionné sur ce que veulent dire les mots « frères » et « fermiers », Sharif répond : « moudjahidin ».

Les agents américains se sont aussi intéressés aux attentats qui ont coûté la vie à sept Irakiens puis à cinq militaires américains, en 2009.

Le juge doit déterminer s'il admettra ces interrogatoires en preuve pour la possible extradition de Tahir Sharir aux États-Unis. L'audience débordera les 5 jours qui étaient initialement prévus.

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