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Louis Roy quitte la présidence de la CSN

Louis Roy quitte la présidence de la CSN
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Le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Louis Roy, démissionne de ses fonctions en raison de rumeurs persistantes au sein même de la centrale syndicale.

M. Roy préfère démissionner que d'entacher la réputation du syndicat. Il soutient que des membres de la CSN le tiennent responsable de deux événements survenus au cours d'une session de formation dans un hôtel.

« Ma crédibilité en tant que porte-parole principal de la CSN, et même celle de la CSN elle-même, pouvait être entachée. C'est pourquoi j'ai remis ma démission. » — Louis Roy

Des gens ont défoncé une armoire contenant de l'alcool, alors que le bar était fermé, pour se servir. La présence du président de la centrale à cet événement, bien qu'il ne soit pas l'auteur du méfait, discrédite la centrale, selon certains membres.

La CSN a embauché un enquêteur externe pour faire la lumière sur l'événement et l'enquête a démontré, selon M. Roy, qu'il n'avait pas lui-même défoncé l'armoire d'alcool. « Il y a des gens qui ont considéré que, puisque j'étais présent et que j'étais le seul officier de la CSN, j'avais une certaine responsabilité et que j'aurais comme cautionné, entre guillemets, ce geste répréhensible », a expliqué M. Roy.

Le syndicaliste soutient qu'il a préféré dédommager l'hôtel pour les dommages plutôt que de dénoncer les membres du syndicat qui ont perpétré le méfait.

Un autre événement, survenu au cours de la même soirée, alimente les rumeurs au sein de la CSN. M. Roy affirme qu'il a voulu venir en aide à une femme « désorientée » en la ramenant à sa chambre. Depuis, des gens font courir le bruit que M. Roy « aurait tenté de profiter de la situation ».

« J'ai une formation en service social, c'est peut-être ce qui m'a nuit, mais j'ai voulu soutenir cette personne-là, la raccompagner vers sa chambre », relate M. Roy.

« Jamais je n'accepterai d'être accusé de ce type d'affaire-là sans me défendre. » — Louis Roy

Louis Roy déplore qu'en l'absence de plainte, il ne puisse se défendre d'accusations concrètes. Et, qu'en l'absence de procès, il ne puisse être lavé des soupçons qui pèsent sur lui. « Cette jeune femme ne confirme pas du tout les faits qui sont allégués. Personne n'a déposé de plainte et je dois vivre depuis quelques mois avec ces rumeurs-là. »

Il suggère à la CSN d'encadrer son successeur afin qu'il soit chaperonné lors de soirées festives. Une tierce personne pourrait ainsi témoigner de la conduite du président et éviter des situations comme la sienne.

Il quitte ses fonctions après seulement 16 mois. La centrale syndicale regroupe près de 300 000 membres.

La ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, a appris la démission de M. Roy de la bouche des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet à Québec. Elle s'est dite surprise de la nouvelle. « C'est rare qu'on apprenne une nouvelle comme ça directement », a commenté Mme Maltais.

Louis Roy a succédé à Claudette Carbonneau à la présidence de la CSN en mai 2011.

Syndicaliste bien connu, Louis Roy était membre de l'exécutif de la CSN depuis 2002.

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