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Raymond Bachand attaque le gouvernement Marois

Raymond Bachand attaque le gouvernement Marois

Le Parti québécois (PQ) est hypocrite ou incompétent, estime l'ex-ministre des Finances, Raymond Bachand, qui va jusqu'à brandir la possibilité d'un exode des Québécois vers l'Ontario. Son intervention survient au lendemain des révélations du quotidien Le Soleil au sujet d'une possible hausse rétroactive d'impôts pour les plus fortunés.

Pour celui qui siège désormais dans l'opposition à titre de député libéral dans la circonscription d'Outremont, le choix du PQ - qui souhaiterait ajouter deux paliers d'imposition pour combler le manque à gagner causé par l'annulation de la taxe santé - s'explique par l'un des deux scénarios suivants :
  • Soit les péquistes n'ont pas conscience du « trou » d'un milliard de dollars que va créer l'abolition de la taxe santé, soit ils en sont conscients depuis le début de la campagne, mais ont choisi de le cacher.
  • C'est donc « l'incompétence et l'improvisation » ou « l'hypocrisie et de la dissimulation », résume M. Bachand, dont le dernier budget prévoyait des revenus de 1,005 milliard de dollars pour l'année 2012 grâce à la taxe santé.

« Il faudrait peut-être que [les péquistes] entrent dans le ministère des Finances pendant plus de trois heures au lieu d'improviser, a-t-il lancé dimanche. Les finances publiques, c'est quelque chose qu'il faut regarder à fond. »

La directrice des communications de Pauline Marois, Shirley Bishop, a laissé entendre samedi que le PQ prévoit hausser les impôts des Québécois qui gagnent 130 000 $ et plus afin de compenser pour les cinq millions de personnes qui ne paieront plus la taxe santé de 200 $, que le PQ a décidé d'annuler.

Or la hausse d'impôts serait rétroactive, c'est-à-dire qu'elle s'appliquerait sur les sommes gagnées en 2012. Ainsi les Québécois pourraient remarquer l'entrée de deux nouveaux paliers d'imposition dès l'arrivée de leurs feuillets d'impôts au printemps 2013. L'un des paliers viserait les contribuables qui gagnent 130 000 $ et plus, et l'autre, ceux qui gagnent 250 000 $ et plus.

Une mesure contre-productive

Aux yeux de M. Bachand, cette mesure divise davantage qu'elle les unit, car 3 % des Québécois paient « déjà 30 % de tous les impôts ».

« Ce n'est pas compliqué pour quelqu'un de Gatineau d'aller se prendre une résidence à Ottawa. Il va continuer de travailler au Québec, mais payer ses impôts en Ontario », a-t-il déclaré pour illustrer son opposition aux visées du PQ.

S'il est inquiet de l'impact des décisions du PQ sur les investissements au Québec, M. Bachand y trouve à tout le moins une source de motivation.

« Quand je vois ce que Mme Marois fait depuis une semaine, ça me motive doublement à entrer dans la course à la chefferie du Parti libéral », a-t-il admis, sans cacher son intérêt à prendre les rênes de son organisation. « Je suis très, très intéressé, j'ai beaucoup d'appuis. Quand on sera mûr pour faire une annonce, on la fera », s'est-il toutefois contenté de dire.

En attendant, il conseille aux troupes de Pauline Marois d'agir avec prudence. « Quand on a 32 % du vote populaire, on devrait prendre la victoire avec modestie et agir en conséquence, et non agir comme si les trois quarts des Québécois nous avaient élus », a-t-il suggéré. « Moi, taxer les Québécois 54 % en taux marginal... On ne vit pas en Norvège, on vit dans une planète qui s'appelle le Canada. »

La CSQ salue les premières décisions de Pauline Marois comme première ministre

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) salue les décisions prises par Pauline Marois à sa première semaine à la tête du gouvernement québécois.

Sa présidente, Louise Chabot, souligne notamment l'abrogation de la loi spéciale concernant le conflit étudiant, l'annulation de la hausse des frais de scolarité, la disparition de la taxe santé, la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 et l'ajout de nouveaux paliers d'imposition.

Elle qualifie ces décisions de « sages et courageuses », précisant que les engagements électoraux du Parti québécois (PQ) étaient « précis » et « clairs ».

Pauline Marois a connu une première semaine d'activités particulièrement remplie. Outre les décisions énumérées plus haut, la chef péquiste a annoncé le maintien de la hausse de l'aide financière aux études et l'annulation éventuelle du prêt accordé par le gouvernement Charest à la mine Jeffrey dans le but de relancer l'industrie de l'amiante, à Asbestos.

Sa nouvelle ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a quant à elle réitéré son intention d'imposer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

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