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Film anti-islam: le gouvernement pakistanais se dissocie des propos de son ministre

Film anti-islam: le Pakistan se dissocie des propos de son ministre
Muslim protesters burn a U.S. flag during a protest against American-made film
AP
Muslim protesters burn a U.S. flag during a protest against American-made film

Fait inédit en Arabie saoudite, où les manifestations sont interdites, des centaines de chiites ont manifesté dimanche en signe de protestation contre le film L'innocence des musulmans.

Les manifestants ont traversé la rue principale de la localité de Awamiya, dans l'est du pays, épicentre de la contestation chiite au royaume wahabite depuis 2011, sans aucune intervention des forces de l'ordre.

Ils ont scandé des slogans hostiles aux États-Unis et à Israël et brûlé des drapeaux des deux pays.

C'est la première fois qu'une manifestation de protestation contre le film islamophobe a lieu dans ce pays.

Quelque 70 dignitaires chiites d'Arabie saoudite ont appelé dans un communiqué « les décideurs du monde musulman à prendre l'initiative criminalisant les atteintes aux religions ».

L'est du royaume saoudien, où vivent environ deux millions de chiites, a été un foyer de contestation en 2011 et 2012, où une dizaine de personnes ont été tuées.

Le calme est revenu depuis août après que le roi Abdallah eut appelé à la création d'un centre de dialogue confessionnel entre sunnites et chiites.

Le Pakistan rejette l'appel au meurtre du réalisateur du film anti-islam

Au Pakistan, le gouvernement s'est démarqué de l'initiative d'un de ses ministres, qui a mis à prix la tête du réalisateur de L'innocence des musulmans.

« Ce n'est pas la politique du gouvernement. Nous nous dissocions totalement de cela », a déclaré un porte-parole du premier ministre Raja Pervez Ashraf, à propos des 100 000 dollars promis par le ministre pakistanais des Chemins de fer, Ghulam Ahmed Bilour, à quiconque tuera le réalisateur du film.

Le Pakistan a été l'un des principaux foyers de la protestation contre le film anti-islam dans le monde musulman. Vendredi, après la grande prière, des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes y ont dégénéré en affrontements avec la police, faisant 21 morts et plus de 200 blessés.

Grève au Bangladesh

Au Bangladesh, l'appel à la grève lancé par les partis islamistes alliés au principal parti d'opposition a été suivi par la majorité des écoles, des magasins et des administrations de Dacca, la capitale.

Le mot d'ordre de la grève a été lancé en protestation contre le film islamophobe et les caricatures du journal satirique français Charlie Hebdo.

Quelque 10 000 policiers et membres des unités d'élite ont été déployés dans la capitale, notamment dans le quartier diplomatique.

La veille, des affrontements entre des manifestants et les forces de police ont fait une cinquantaine de blessés au pays.

En outre, le gouvernement a condamné le film L'innocence des musulmans et a bloqué le site de partage de vidéos YouTube.

Revendication d'une attaque en Israël

Par ailleurs, un groupe appelé Ansar Beit Al Makdis (les partisans de Jérusalem) a revendiqué l'attaque menée vendredi en Israël près de la frontière égyptienne, qui s'est soldée par la mort d'un soldat israélien et de trois assaillants.

Selon le communiqué du groupe, l'attaque était une réponse au film L'Innocence des musulmans. Elle visait « à punir ceux qui insultent le prophète bien aimé », explique le groupe, qui accuse les juifs d'être impliqués dans la production du film.

Ansar Beit Al Makdis a revendiqué plusieurs attaques dans le Sinaï, à la frontière entre l'Égypte et Israël.

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