Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les deux Soudan discutent de leur frontière

Les deux Soudan discutent de leur frontière

Les présidents du Soudan et du Soudan du Sud ont entamé dimanche, à Addis Abeba, des négociations directes dans l'espoir de mettre fin au conflit qui perdure au sujet de la frontière entre les deux pays.

Les deux anciens belligérants - le Soudanais Omar al-Béchir et son homologue du Sud Soudan Salva Kiir - ont été vus alors qu'ils entraient dans la salle prévue pour leurs discussions dans la capitale éthiopienne.

Organisées sous l'égide de l'Union africaine (UA), les négociations ont été interrompues vers minuit et les deux hommes ont été aperçus en train de deviser, apparemment amicalement, après leur réunion. Les pourparlers devaient reprendre lundi.

« Il y a toujours des différences, mais les équipes (de négociateurs) travaillent à rapprocher les écarts entre les deux présidents », avait déclaré auparavant le porte-parole de la délégation sud-soudanaise, Atif Kirr.

« Il y a quelques différences (...) mais tous les problèmes sont sur la table et ils (les présidents) vont s'y attaquer », avait assuré de son côté le porte-parole de la délégation soudanaise Badr el-din Abdullah.

Pression internationale

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les deux chefs d'État à « prendre leurs responsabilités pour résoudre les différends subsistant entre eux, afin que le sommet d'Addis Abeba se termine par un succès marquant la fin d'une ère de conflits ».

Les deux pays devaient conclure un accord de paix global d'ici samedi s'ils voulaient éviter de s'exposer à des sanctions du Conseil de sécurité, mais le délai a été prolongé.

« Nous nous sommes mis d'accord sur beaucoup de thèmes, mais il y a toujours des points sur lesquels nous ne nous sommes pas encore entendus, en particulier sur la question de la sécurité », a déclaré Badr el-Din Abdallah.

Le Soudan du Sud a accusé l'armée soudanaise d'avoir parachuté vendredi et samedi des armes et des munitions à un groupe rebelle dans l'est du pays. Une information immédiatement démenti par l'armée soudanaise. La Minus, la mission de l'ONU dans le pays, n'était pas disponible pour la confirmer ou l'infirmer.

Le Soudan accuse de son côté son voisin du sud de soutenir le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM Nord), que les forces de Khartoum combattent près de la frontière.

Les deux présidents doivent se rencontrer à nouveau lundi, selon des responsables.

Désaccords sur la sécurité aux frontières

Les discussions entre les deux États issus de la partition du Soudan, en juillet 2011, après un vote en faveur de l'indépendance qui a suivi plusieurs décennies de guerre, visaient à trouver un accord de sécurité sur leur frontière commune de 1800 km.

Le Soudan du Sud a hérité des trois quarts des ressources pétrolières de l'ancien Soudan, mais dépend encore des infrastructures du Nord pour les acheminer jusqu'à la mer Rouge. Depuis janvier, le Sud a arrêté sa production de pétrole - qui représente la quasi-totalité de ses recettes - n'arrivant pas à s'entendre avec Khartoum sur le montant de la rémunération à lui verser pour l'acheminement de son pétrole.

La mise en place d'une zone démilitarisée le long de la frontière fait partie des solutions proposées pour régler le conflit.

Des désaccords demeurent sur le tracé de la frontière, les droits de douane sur le pétrole et la zone frontalière d'Abyei, dont la souveraineté est contestée.

De multiples séries de discussions n'ont toujours pas permis d'aboutir à un accord, mais les deux camps se disent maintenant optimistes.

Les délégations sont pour leur part méfiantes puisque plusieurs accords ont été signés dans le passé, notamment sur la zone démilitarisée à la frontière, sans qu'ils ne soient jamais appliqués. Des pactes de non-agression ont par ailleurs été rompus par des conflits successifs.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.