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Nouveaux tramways de Toronto : conduits par le privé

Nouveaux tramways de Toronto : conduits par le privé

L'agence provinciale Metrolinx va confier à une entreprise privée non seulement la tâche de construire les nouvelles lignes de tramways Eglinton, Sheppard et Finch mais aussi leur exploitation, boudant la Commission des transports (CTT) qui contrôle tout le réseau existant.

Les trois projets, dont la valeur totalise près de 8,4 milliards de dollars, forment le plus gros projet actuel d'infrastructure au Canada, en matière de transport en commun. Le gouvernement provincial assume la presque totalité de la facture; le fédéral a débloqué 330 millions de dollars.

La CTT, une agence municipale dirigée par des échevins, a été vivement critiquée pour les dépassements de coûts et les retards dans un projet de rénovation de la ligne de tramway de l'avenue St-Clair.

Metrolinx dit se tourner vers le privé pour refiler à l'entrepreneur choisi tout dépassement de coûts durant la construction et minimiser les dépenses à plus long terme.

Metrolinx n'a pas précisé de quelle durée serait le contrat offert au secteur privé, lors d'un futur appel d'offres.

Toutefois, l'agence, qui gère les trains de banlieue GO, souligne qu'elle fait déjà appel à des sous-traitants, que ce soit pour conduire les trains GO (Bombardier et CPR) ou pour l'entretien de son parc ferroviaire (Bombardier).

Le niveau de privatisation envisagé pour les nouvelles lignes de tramways est, toutefois, de plus grande ampleur. Metrolinx a toujours voulu confier la construction des nouvelles lignes au privé, mais la CTT devait à l'origine être responsable de l'exploitation des tramways pour assurer un service continu sur l'ensemble du réseau torontois.

Les détracteurs des partenariats publics-privés ont souligné dans le passé qu'il ne s'agissait pas d'une panacée, citant entre autres le cas de la rénovation désastreuse de lignes de métro à Londres.

Tarif unique

Quant aux tarifs, Metrolinx assure que les usagers torontois n'auraient pas à obtenir un transfert ou à payer une somme supplémentaire pour passer du métro ou d'un autobus aux nouvelles lignes.

En entrevue au Toronto Star, la présidente de la CTT, Karen Stintz, concède que « c'est leur argent, leur projet. » Elle y voit tout de même du bon pour la Ville, si la province assume le financement de l'exploitation des nouvelles lignes. Elle s'inquiète, toutefois, de l'impact sur les usagers du fait d'avoir deux exploitants différents.

Son prédécesseur, Adam Giambrone, et l'ex-maire David Miller se sont toujours battus bec et ongles contre une telle privatisation.

L'expansion du réseau de transport en commun de Toronto est une véritable saga depuis l'élection du maire Rob Ford en 2010. Ce dernier a jeté à la poubelle le plan de nouvelles lignes de tramways de son prédécesseur, favorisant seulement des tronçons souterrains pour ne pas gêner la circulation automobile.

Toutefois, le conseil municipal, dirigé par Mme Stintz, l'a obligé à revenir essentiellement au plan originel appelé Transit City.

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