Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Fustigé de toutes parts, Mitt Romney tente de s'expliquer

Fustigé de toutes parts, Mitt Romney tente de s'expliquer

Le candidat républicain aux élections présidentielles Mitt Romney a tenté d'expliquer ses propos embarrassants sur les 47 % d'Américains qui ne paient pas d'impôts - qu'il a qualifié de « victimes » - pendant que son adversaire démocrate, Barack Obama, profitait de l'occasion pour consolider ses appuis au sein de cette frange de l'électorat.

Mitt Romney est apparu sur la chaîne Fox News pour préciser ses propos. « Je crois que nous devrions avoir assez d'emplois et assez de salaires à rapporter à la maison pour que ces gens aient le privilège d'avoir des revenus plus élevés, ce qui leur permettrait de payer des impôts », a déclaré M. Romney. « Je crois que les gens aimeraient pouvoir payer des impôts. »

Le candidat républicain a indiqué que dans la vidéo, enregistrée à son insu, et diffusée par le magazine Mother Jones, il tentait d'illustrer les principales différences le distinguant du président Obama. « Honnêtement, nous avons deux visions très différentes des États-Unis, a-t-il dit. La vision du président, c'est d'avoir un gouvernement encore plus imposant. »

Les propos du candidat républicain ont été dénoncés par le camp du président sortant Barack Obama. L'équipe de campagne a tiré à boulets rouges sur celui qui, à huis clos, vient tout simplement de « tirer un trait avec mépris sur la moitié du pays ».

« Il est choquant qu'un candidat à la présidence des États-Unis dise derrière des portes closes à un groupe de riches donateurs que la moitié des Américains se considèrent comme des "victimes" [...] et ne sont pas prêts à "prendre leurs vies en main" », a déploré le directeur de campagne du dirigeant démocrate sortant, Jim Messina.

En entrevue pour l'émission Late Show sur les ondes de CBS, le président Barack Obama a vivement dénoncé les propos de son adversaire portant sur 47 % de ses compatriotes.

« Nous faisons tous des erreurs », a-t-il concédé, mais « ce dont les gens veulent être sûrs, c'est que vous ne passez pas une partie importante du pays par pertes et profits ».

Les réactions se sont également multipliées dans le camp démocrate. « C'est difficile d'être président de tous les Américains quand vous tirez un trait avec mépris sur la moitié du pays », a déclaré le directeur de campagne de M. Obama, Jim Messina, dans un communiqué.

L'ancien gouverneur démocrate de l'Ohio, Ted Strickland, a estimé que Mitt Romney voyait comme des « parasites » tous ceux qui n'ont pas autant d'argent que lui. « Cet homme pense apparemment que si vous ne faites pas partie de sa classe sociale [...] ou que vous n'avez pas le même statut économique que lui, vous êtes en quelque sorte un parasite », a-t-il dit.

Les partisans démocrates n'ont toutefois pas été les seuls à dénoncer les propos de M. Romney. Des commentateurs républicains ont tenu les propos les plus durs à l'endroit du candidat républicain. C'est notamment le cas du rédacteur en chef du Weekly Standard, Bill Kristol, qui a qualifié les propos de Mitt Romney de « stupides et arrogants ».

Un autre commentateur républicain, le Canadien David Frum, a écrit sur le site Daily Beast que M. Romney avait « commis la pire erreur d'un candidat présidentiel depuis que Gerald Ford a annoncé en 1976 qu'il n'y avait pas de domination soviétique en Europe de l'Est ».

Par ailleurs, un chroniqueur du New York Times à tendance républicaine, David Brooks, estime que les commentaires de Mitt Romney sont ceux d'un « millionnaire suffisant » qui représentent « la fantaisie d'un club privé ». « Cela laisse penser qu'il ne sait pas grand-chose du pays où il habite, a-t-il poursuivi. Qui sont ces profiteurs dont il parle? S'agit-il du vétéran de la guerre en Irak qui demande de l'aide au département des Anciens Combattants? Ou de l'étudiant qui obtient un prêt pour aller à l'université? Parle-t-il des retraités qui bénéficient de la sécurité sociale? », s'est-il interrogé.

Une activité partisane filmée

Les ennuis de M. Romney proviennent de la diffusion, par le magazine Mother Jones, d'une surprenante vidéo du candidat républicain qui tient des propos peu flatteurs sur les électeurs démocrates et les Palestiniens.

Tournée à l'insu du candidat républicain au cours d'une activité de financement tenue le 17 mai dernier, la vidéo montre M. Romney qui parle de la « mentalité de victimes » des électeurs démocrates.

Mother Jones dit avoir brouillé l'image pour protéger l'anonymat de sa source.

Dans l'un des extraits diffusés par Mother Jones, M. Romney décrit les partisans de Barack Obama comme des victimes, des gens dépendants du système, qui ne paient pas le moindre impôt, mais veulent tout avoir : soins de santé, aide alimentaire et subventions au logement.

Dans la vidéo, on peut entendre le candidat républicain affirmer que « 47 % [des Américains] voteront pour le président quoi qu'il arrive. Il y a 47 % des gens qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux, qui pensent qu'ils ont le droit d'avoir accès à une couverture santé, à de la nourriture, à un toit, à tout ce que vous voulez ».

Ces personnes croient « que c'est quelque chose qui leur est dû. Que le gouvernement devrait le leur donner. Et ils voteront pour ce président [Obama] quoi qu'il arrive. Ce sont des gens qui ne paient pas d'impôts », poursuit M. Romney.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.