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Caricatures de Mahomet : Paris fermera une vingtaine d'ambassades vendredi par prudence

Caricatures de Mahomet : Paris fermera une vingtaine d'ambassades vendredi par prudence

Le gouvernement français renforce la sécurité autour de ses ambassades dans une vingtaine de pays musulmans à la suite de la publication de caricatures du prophète Mahomet par le magazine satirique Charlie Hebdo.

Ces « précautions de sécurité particulières » ont été annoncées mercredi par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

La France a décidé de fermer toutes ses ambassades et ses consulats ainsi que les écoles françaises situés dans une vingtaine de pays musulmans vendredi, qui est le jour de la grande prière.

Plusieurs établissements gouvernementaux et scolaires français ont cependant été fermés dès mercredi dans certains pays, notamment en Indonésie et en Tunisie.

Le gouvernement français redoute que la publication de ces caricatures ne vienne jeter de l'huile sur le feu dans le monde musulman, où de violentes manifestations ont lieu depuis une semaine contre des ambassades américaines en raison de la sortie du film islamophobe « L'innocence des musulmans ».

Le nombre de personnes tuées au cours de ces manifestations antiaméricaines est estimé à plus de 30.

Le site Internet de Charlie Hebdo piraté

Mercredi matin, on s'arrachait les exemplaires de Charlie Hebdo dans les kiosques à journaux européens. Il était impossible toutefois d'accéder au site Internet du magazine vraisemblablement la cible de pirates informatiques.

La une de l'hebdomadaire satirique, qui est publiée sur la page Facebook de Charlie Hebdo, fait un clin d'oeil au film à grand succès Les intouchables, qui raconte l'histoire de la relation entre un tétraplégique et son aide à domicile d'origine africaine.

La caricature de la une montre un juif orthodoxe qui pousse un fauteuil roulant sur lequel est assis un musulman avec une bulle qui leur fait dire : « Faut pas se moquer! »

Sur la page Facebook et le compte Twitter de Charlie Hebdo, les tribunes étaient submergées de commentaires négatifs ou positifs sur la publication des caricatures.

Certains propos étaient agressifs, voire violents, et soulignaient le contexte explosif de la publication des caricatures. D'autres se portaient au contraire à la défense de la liberté d'expression et dénonçaient l'intolérance instrumentalisée des islamistes.

Un droit fondamental

Le gouvernement français se désole de la publication des caricatures, mais défend la liberté d'expression.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a mis en doute la pertinence de publier des caricatures de Mahomet alors que les manifestations contre le film L'innocence des musulmans se poursuivent.

« Compte tenu de ce film totalement imbécile, il y a une émotion dans beaucoup de pays musulmans. Est-ce que c'est pertinent et intelligent dans ce cadre-là [...] de mettre un peu d'huile sur le feu? La réponse est non », a déclaré Laurent Fabius sur les ondes de France Info.

Le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, a pour sa part déclaré que la liberté d'expression, dont la caricature, était un droit fondamental encadré par la loi.

Laurent Fabius a quant à lui rappelé que dans un État de droit c'est aux tribunaux qu'il revient de trancher les litiges et d'entendre les plaintes des citoyens qui s'estiment lésés.

Charb en rajoute

Le directeur de Charlie Hebdo a pour sa part exhorté le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, à « soutenir la liberté de la presse et la République, plutôt que d'être impressionné par une bande de clowns ridicules qui manifestent devant l'ambassade des États-Unis ».

Le directeur, qui se fait appeler Charb, faisait allusion par ce commentaire à une manifestation qui a eu lieu samedi dernier près de l'ambassade américaine à Paris qui s'est soldée par 150 arrestations.

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