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Stress post-traumatique: la Défense manque de moyens, dit l'ombudsman militaire

Stress post-traumatique: la Défense manque de moyens, dit l'ombudsman militaire

L'ombudsman militaire du Canada affirme que le ministère de la Défense nationale n'a pas embauché suffisamment de psychiatres et autres spécialistes de la santé mentale pour répondre à la multiplication des demandes d'aide pour un état de stress post-traumatique (ESPT).

Dans un rapport accablant rendu public lundi, Pierre Daigle remet en question plusieurs des garanties offertes par le gouvernement Harper concernant le traitement des soldats qui rentrent d'Afghanistan.

Il affirme qu'il existe un écart énorme entre l'aide que le système serait en mesure d'offrir et celle qui est offerte en réalité aux soldats qui en ont besoin et à leurs familles.

Le plus grand défi que doit relever le ministère, ajoute M. Daigle, concerne ce qu'il appelle une incapacité chronique à trouver du personnel pour le réseau de cliniques de stress opérationnel qui a vu le jour dans des bases militaires à travers le pays.

Dans certains cas, le système doit composer avec entre 15 et 22 pour cent moins de personnel que ce dont il aurait besoin.

Le ministère de la Défense a établi une cible de 447 professionnels de la santé mentale dans le cadre d'une étude, en 2002, et s'était assuré d'avoir l'argent nécessaire pour pourvoir l'ensemble de ces postes. Malgré tout, cet objectif n'a jamais été atteint.

« En fait, à la mi-2012, cet objectif de 447 professionnels n'a pas été atteint et ne devrait pas l'être dans un futur proche », précise le rapport.

Après une importante série d'embauches en 2008-2009, le personnel est demeuré à un nombre variant entre 350 et 378 spécialistes.

Lors d'une entrevue accordée lundi à La Presse Canadienne, M. Daigle s'est d'ailleurs montré d'autant plus inquiet que cet objectif avait été établi avant les principales opérations de combat en Afghanistan, et pourrait se révéler insuffisant pour surmonter les défis créés par les combats d'ici à 2015.

« Nous sommes donc très inquiets du fait que cet objectif de 447 spécialistes n'ait pas tenu compte du rythme des opérations des 10 dernières années », a-t-il dit.

M. Daigle croit que les efforts de réduction du déficit du gouvernement ne devraient pas toucher les services de santé mentale offerts aux militaires.

Le rapport, long de près d'une centaine de pages, a été publié le même jour où le Parlement reprend ses travaux, à Ottawa.

Dans ce qui pourrait passer pour une réaction d'anticipation aux conclusions de l'ombudsman, le ministre de la Défense Peter MacKay a annoncé la semaine dernière un financement de 11,4 millions $ pour embaucher 51 psychiatres, psychologies, infirmières en santé mentale, travailleurs sociaux et conseillers en dépendance supplémentaires.

Le rapport de l'ombudsman déplore par ailleurs que bien que le gouvernement injecte plus d'argent dans le système, il n'existe pas de méthode efficace pour déterminer si cet argent neuf fait une différence, et si la structure actuelle est suffisamment grande pour répondre à la demande.

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