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Perdra-t-on toute la saison?

Perdra-t-on toute la saison?

Espérer pour le mieux et être prêt pour le pire. Mais c'est animés d'un fort sentiment de pessimisme que les joueurs du Canadien abordent l'inévitable : le lock-out que la LNH s'apprête à décréter.

Se disant plus déçu que surpris par la tournure des événements, le vétéran ailier Erik Cole est fin prêt pour le pire, lui. Ça ne fait aucun doute.

Cole a été, de loin, le plus pessimiste des joueurs interrogés à leur sortie du Complexe sportif Bell, vendredi, à l'issue d'une séance informelle d'entraînement qui a regroupé une quinzaine de joueurs du CH et d'autres équipes.

« De l'espoir pour demain soir (la date limite)? Non, a-t-il répondu à la question. Et pour la semaine prochaine ou dans deux semaines? Non. Je ne serais pas surpris qu'on fasse une croix sur une autre saison de hockey, a renchéri l'Américain âgé de 33 ans, en évoquant le dernier conflit de travail dans la LNH qui a provoqué l'annulation de la saison 2004-05.

« Ce sont aux propriétaires de trancher. Ce sont eux qui vont nous imposer un lock-out. Ils mèneront bien leur "business" comme ils le veulent. Cole a dit ne même pas avoir suivi le déroulement de la conférence de presse du commissaire Gary Bettman, jeudi.

« Je ne porte pas attention à ce qu'il a à dire. Ça ne fait pas beaucoup de sens, pas la peine de s'en préoccuper. »

Le capitaine Brian Gionta a admis avoir perdu son optimisme, tout en ajoutant qu'il s'accroche à l'espoir qu'on reprenne vite les pourparlers en vue d'un règlement bien avant l'ouverture de la saison prévue pour le 11 octobre.

Cela dit, comme Cole, Gionta sait mieux que quiconque qu'un conflit peut s'éterniser. « Qui aurait pu prédire, il y a huit ans, que le lock-out durerait pendant toute une année? », a-t-il questionné.

Même s'il souhaite se tromper, le jeune Lars Eller estime que l'écart entre les parties est trop important pour qu'on puisse souhaiter un dénouement rapide. « Les gars savent qu'on pourrait être en arrêt de travail pendant un bon bout de temps. Nous devrons faire preuve de patience. Le dernier conflit a fait perdre une saison au complet, et les propriétaires sont prêts à aller aussi loin cette fois-ci. Ils ont sorti leur gros fusil et ils le pointent à la tête des joueurs », a-t-il imagé.

Advenant que le lock-out perdure, le Danois âgé de 23 ans a indiqué qu'il n'hésitera pas à aller jouer outre-mer, même s'il sera papa dans environ un mois. « Je patienterai quelque peu avant de prendre une décision parce que ça implique de gros changements, a-t-il dit. Mais je veux jouer au hockey cette saison. Si les propriétaires ne me permettent pas de le faire ici, eh bien j'irai le faire ailleurs. »

Très impliqué depuis le début des négociations, le défenseur Josh Gorges s'est montré modérément optimiste.

« Je ne veux pas dire qu'il n'y a pas d'espoir parce que les choses peuvent changer rapidement, a-t-il mentionné. J'espère simplement que ce ne soit pas un long lock-out, parce qu'un lock-out ne sert la cause de personne: des joueurs, des proprios, des amateurs et de tous ces gens qui oeuvrent, de près ou de loin, au sein de toutes les équipes. »

Gorges a dit mal s'expliquer pour quelles raisons on ne permettrait pas aux joueurs d'entreprendre les camps d'entraînement et de disputer des matchs hors-concours, au moment où on poursuivrait les négociations.

« D'uniquement fermer la porte aux joueurs ne fait pas de sens à mes yeux, a déclaré Gorges. Nous pourrions jouer pendant qu'on poursuivrait les négociations. Personnellement, je pense que ce serait la bonne chose à faire, mais la LNH pense différemment et préfère que nous ne jouions pas. »

Bouillon, l'exception

L'optimisme du vétéran défenseur Francis Bouillon détonnait en comparaison de l'attitude résignée de ses coéquipiers. « Il y a beaucoup d'espoir, d'après moi. L'aspect positif, c'est que les deux parties se parlent. Nous, on se croise les doigts et on pense que ça va se régler. »

Bouillon, qui est loin d'envisager d'aller jouer en Europe comme il l'avait fait en 2004, s'est dit confiant parce que les divergences idéologiques ne sont pas aussi profondes qu'il y a huit ans.

« La ligue était plus mal en point en 2004. C'est davantage une bataille de chiffres cette année, a-t-il relevé. La situation est très différente, la ligue est en bien meilleure santé financière. Nous avons fait d'importantes concessions en 2004 et nous sommes prêts à en faire d'autres. Mais la ligue doit être prête à en faire également. »

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