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La colère contre un film islamophobe fait deux autres morts

La colère contre un film islamophobe fait deux autres morts

DISCUSSION EN DIRECT - Deux personnes au Liban et au Soudan ont été tuées vendredi dans le cadre de manifestations contre la vidéo islamophobe qui enflamme le monde musulman, du Caire à Jakarta.

Un manifestant a été tué et 25 autres ont été blessés dans des affrontements avec les forces de sécurité vendredi à Tripoli, dans le nord du Liban, lors d'un rassemblement contre le film diffusé sur Internet et contre la visite du pape Benoît XVI.

Les manifestants, qui scandaient des slogans antiaméricains, ont auparavant incendié un restaurant de la chaîne de restauration rapide américaine KFC, en guise de protestation.

Un autre manifestant a été tué, au Soudan cette fois, lors de la dispersion d'un rassemblement qui a réuni entre 5000 et 10 000 manifestants islamistes. Ces derniers ont mis le feu à l'ambassade allemande à Khartoum, après avoir arraché le drapeau allemand pour le remplacer par un étendard islamiste.

Mohamed Morsi tente de calmer le jeu

Les manifestations contre le film L'innocence des musulmans se poursuivent pour une quatrième journée dans plusieurs autres pays du monde musulman.

Au Caire, des protestataires qui dénoncent le caractère blasphématoire de la production ont lancé vendredi matin des pierres en direction des policiers antiémeutes. Ces derniers ont répliqué avec des grenades lacrymogènes.

À la lumière des événements, le gouvernement des Frères musulmans de Mohamed Morsi, qui avait appelé à des manifestations pacifiques après la prière du vendredi, est revenu sur ses propos. Le gouvernement a indiqué vendredi qu'il n'organiserait qu'un rassemblement « symbolique » place Tahrir, pour éviter des « destructions de biens, de blessés ou de morts comme cela est arrivé dans le passé ».

Dans ce contexte de fortes tensions, le président égyptien a en outre affirmé vendredi qu'il revenait aux musulmans, dans le cadre de leurs obligations religieuses, de protéger les ambassades et les diplomates étrangers qui sont des invités en Égypte.

Ailleurs dans le monde musulman

À Sanaa, les forces de l'ordre yéménites ont effectué des tirs de sommation et utilisé des canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants à nouveau rassemblés près de l'ambassade des États-Unis.

Elles bénéficieront de l'aide d'un groupe de Marines, arrivé à l'aéroport de Sanaa jeudi afin de renforcer la sécurité de l'ambassade.

La veille, les affrontements entre protestataires et forces de l'ordre avaient fait quatre morts, selon un responsable des services de sécurité cité par l'AFP. Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a condamné l'attaque et annoncé l'ouverture d'une enquête.

Au Bangladesh, quelque 10 000 manifestants ont brûlé vendredi à Dacca des drapeaux américains et israéliens, et tenté de s'approcher de l'ambassade des États-Unis, à l'issue de la prière du vendredi.

Pendant ce temps à Tunis, en Tunisie, la police procédait à des tirs de sommation et de lacrymogènes pour disperser vendredi plus d'un millier de manifestants qui attaquaient avec des pierres et des cocktails molotov l'ambassade des États-Unis. Certains ont franchi le mur d'enceinte de l'ambassade, mettant le feu à des arbres et brisant des fenêtres

En Libye, les autorités ont suspendu sans préavis le trafic aérien dans la nuit de jeudi à vendredi à Benghazi, où quatre Américains, dont l'ambassadeur ont trouvé la mort dans l'attaque de leur consulat, après avoir reçu des « menaces ».

Une manifestation a lieu également au Nigeria, où l'armée tire pour disperser la foule, et à Jakarta, en Indonésie.

Depuis le début de la semaine, des manifestations ont aussi été rapportées à Najaf en Irak, à Téhéran en Iran, et devant les représentations diplomatiques américaines à Casablanca, au Maroc, à Tunis, en Tunisie, et à Khartoum, au Soudan.

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