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Crise de l'eau : d'ex-dirigeants tirent la sonnette d'alarme

Crise de l'eau : d'ex-dirigeants tirent la sonnette d'alarme

Un groupe d'anciens dirigeants mondiaux et d'experts estime que la crise de l'eau devrait être reconnue comme une priorité par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Conseil InterAction (IAC), un groupe de 40 anciens chefs d'État et de gouvernement, soutient dans un nouveau rapport que la planète est confrontée à une crise de l'eau grandissante et que l'impact futur de la rareté de l'eau pourrait être dévastateur.

« Utiliser l'eau comme nous le faisons ne permettra pas de répondre aux besoins de l'humanité dans le futur », a déclaré l'ex-premier ministre canadien et coprésident de l'IAC, Jean Chrétien.

Si le groupe ne réclame pas une intervention spécifique de l'ONU, il demande au Conseil de sécurité de considérer l'eau « comme l'une des principales préoccupations de la communauté internationale », a ajouté M. Chrétien.

Zafar Adeel, directeur de l'Institut pour l'eau, l'environnement et la santé de l'Université de l'ONU, a expliqué que le Conseil de sécurité ne s'était jamais penché spécifiquement sur la sécurité de l'eau.

Ce rapport est publié alors que les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays préparent une rencontre spéciale sur la crise de l'eau dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies, qui se déroulera du 23 au 29 septembre.

Un problème grandissant

Le rapport, préparé conjointement par le Conseil InterAction, l'Institut pour l'eau, l'environnement et la santé de l'ONU, situé à Hamilton, en Ontario, et la Fondation Walter et Duncan Gordon, de Toronto, soulève un certain nombre de faits pour appuyer sa thèse.

On peut y lire qu'actuellement dans le monde, 4500 enfants meurent chaque jour victimes de maladies liées à la consommation d'eau non potable ou de mesures d'hygiène déficientes.

Selon le Conseil InterAction, le problème ne pourra qu'empirer. Alors que la population mondiale augmentera d'un milliard de personnes d'ici 2025, 1000 milliards de mètres cubes d'eau seront nécessaires chaque année, soit l'équivalent du cours de 20 fleuves du Nil ou de 100 fleuves Colorado.

De plus, dans moins de 20 ans, la demande pour l'eau devrait dépasser les ressources disponibles en Inde et en Chine, les deux pays les plus peuplés du monde. Le rapport souligne également que les effets des changements climatiques provoqueront des sécheresses dans certaines régions de la planète, et des inondations ailleurs, ce qui pourrait aggraver la crise de l'eau.

Le document relève aussi que le danger de la crise de l'eau est déjà élevé dans de nombreuses parties du globe, en particulier en Afrique subsaharienne et du Nord, où les pénuries existent déjà aujourd'hui.

Des conflits à prévoir

Le rapport prévoit que des conflits pourraient bien éclater pour le contrôle des ressources en eau qui s'amenuisent, en particulier dans des régions déjà instables, comme au Proche-Orient et en Afrique.

« Alors que certaines de ces nations sont déjà politiquement instables, de telles crises pourraient avoir des répercussions régionales qui iront bien au-delà de leurs frontières politiques », affirme l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland dans la préface du rapport.

« Même dans les régions politiquement stables, le statu quo pourrait très bien être fortement ébranlé par une rupture de la stabilité dans le tableau hydrologique », ajoute-t-elle.

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