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La mission en Libye a été un lourd fardeau pour les chasseurs CF-18 canadiens

L'armée craint pour la flotte vieillissante de CF-18
CP

OTTAWA - Plusieurs discussions ont eu lieu au sein de l'armée de l'air canadienne à propos de l'impact de la campagne de bombardement en Libye sur la flotte vieillissante de chasseurs CF-18 canadiens, révèlent des documents récemment publiés.

Les chasseurs polyvalents ont été utilisés pour assurer le sécurité d'une zone d'exclusion aérienne autorisée par l'ONU, qui a éventuellement mené au renversement du dictateur Mouammar Kadhafi.

Peu de temps après son arrivée en mars 2011 à la base avancée de Trapani, en Italie, le contingent canadien a constaté qu'il effectuait six missions par jour, soit bien plus que prévu. Au final, les appareils canadiens ont effectué 10 pour cent des sorties aériennes de l'OTAN.

Deux mois après le début de la campagne militaire, un intense débat a eu lieu à propos de la possibilité d'augmenter le nombre de chasseurs impliqués de sept à neuf appareils. Le tout a poussé des gestionnaires militaires à parler des risques d'usure pour la flotte de 77 chasseurs.

Deux notes internes des forces armées soulignent à quel point les maigres forces aériennes canadiennes ont difficilement encaissé la pression de la mission, affirme un ancien haut commandant de l'armée de l'air, le lieutenant-général à la retraite George MacDonald.

Selon lui, cela souligne l'importance de mettre sur pied un programme de remplacement de ces appareils.

Le gouvernement Harper, toutefois, est empêtré dans un fiasco d'imputabilité politique impliquant le F-35, l'appareil le plus en vue pour remplacer les chasseurs actuels.

«Il ne fait aucun doute que le programme de remplacement des chasseurs doit débuter dans un avenir proche s'il est question de remplacer les CF-18 dans un délai raisonnable», a dit M. MacDonald.

Les chasseurs actuels ont été modernisés, mais ne doivent pas être remplacés avant 2020.

Alors que le conflit faisait rage en Libye, l'OTAN a publiquement demandé à ses alliés d'envoyer davantage d'avions de combat.

Lors de la campagne électorale du printemps 2011, le premier ministre Stephen Harper a éliminé la possibilité d'envoyer des renforts, mais les documents révèlent que le commandement de la force expéditionnaire canadienne a fait au même moment pression pour que la contribution nationale passe de sept à neuf appareils, en plus de personnel de maintenance supplémentaire.

La campagne libyenne avait le potentiel d'ajouter 9000 heures de vol à des avions qui approchaient déjà de l'âge de la «retraite».

Des documents déposés au Parlement au printemps dernier démontrent qu'avant la mission en Libye, les CF-18 avaient déjà utilisé environ 73 pour cent de leur vie utile, ce qui revient à environ 8000 heures de vol par chasseur.

Les notes d'information ont précisé qu'une «augmentation permanente» des opérations de combat pourrait être «soutenue indéfiniment, si celle-ci est accompagnée d'une réduction de l'appui à d'autres [opérations]», ce qui fait référence aux opérations intérieures telles que le NORAD et d'autres missions de routine impliquant la marine et l'armée.

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