La défense a amené un avocat égyptien, Magdy Salem, à témoigner dimanche à la cour fédérale à Toronto par vidéoconférence dans le dossier de Mohammed Mahjoub.
M. Mahjoub, 52 ans, est sous le coup d'un certificat de sécurité. Il a été arrêté pour activités terroristes en 2000 et a été emprisonné durant neuf ans, sans avoir été accusé de quoi que ce soit au pays.
Ottawa cherche toujours à le renvoyer en Égypte parce que le gouvernement le soupçonne d'être lié à Al-Qaïda. La défense tente d'obtenir de la cour qu'elle annule le certificat de sécurité, faute de preuve raisonnable sur le danger que représente son client.
La défense a amené Magdy Salem à témoigner parce qu'à ses yeux, il sait très bien comment fonctionnait le système judiciaire égyptien avant la révolution et le renversement du régime d'Hosni Moubarak. Il dit avoir lui-même été emprisonné et torturé sous ce régime.
Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) soupçonne Mohammed Mahjoub d'être ou d'avoir été un membre de haut rang de "L'avant-garde de la conquête", une faction radicale du Jihad islamique égyptien. Ce groupe, qui a fusionné avec Al-Qaïda en 1998, visait le renversement du gouvernement égyptien. Une cour égyptienne l'a par ailleurs condamné par contumace à 15 ans de prison. Lui-même a toujours nié les accusations de liens avec des terroristes.
Magdi Salem a affirmé, dimanche matin, que Mohammed Mahjoud n'était jamais nommé dans les jugements entourant l'organisation islamiste "L'avant-garde de la conquête".
Selon lui, ce groupe n'existe pas vraiment et aurait été créé de toutes pièces par le gouvernement égyptien à l'époque pour justifier les attaques contre les opposants politiques.
D'autres témoignages doivent être entendus par la cour fédérale la semaine prochaine.