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Kim Ki-duk, Lion d'or à Venise, remet en cause la société capitaliste

Kim Ki-duk, Lion d'or à Venise, remet en cause la société capitaliste

Le cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk, vainqueur du Lion d'or du meilleur film samedi soir au festival de Venise avec "Pieta", est un cinéaste engagé qui n'hésite pas à remettre en cause la société capitaliste à travers son oeuvre.

"Je crois que le public qui verra le film se posera des questions sur la société capitaliste. Les gens doivent changer et peu à peu se créera un mouvement" de transformation, a-t-il affirmé dans un entretien avec l'AFP peu après la présentation de son film en compétition sur le Lido.

Dans "Pieta", il dépeint la tentative de rédemption d'un petit malfrat solitaire qui redécouvre sa part d'humanité grâce à l'arrivée d'une femme (Cho Min-soo) prétendant être la mère qui l'a abandonné à la naissance il y a 30 ans.

A travers cette histoire, Kim Ki-duk dresse un portrait peu amène d'une société dont le seul moteur est l'argent. "L'argent est le début et la fin de toute chose", déclare sentencieusement l'un de ses personnages. Selon le cinéaste, "les gens de notre époque sont obsédés par l'illusion que l'argent peut tout résoudre".

Avec deux autres de ses films, "Samaria" et "Amen", "Pieta" représente la réalisation de son ambition de jeunesse de devenir un prédicateur: "J'ai étudié pour devenir prédicateur, mais je n'ai pas fini" mes études, raconte le cinéaste de 51 ans.

Le film se termine d'ailleurs avec le chant religieux "Kyrie Eleison", un détail qui n'est pas innocent.

"J'ai essayé de réaliser" mon ambition de devenir prédicateur "à travers mes films", observe cet homme doux qui a aussi travaillé comme ouvrier, peintre de rue à Paris et soldat dans l'armée coréenne.

"Cela faisait trois ans que je n'avais pas tourné de film, et pour moi cela représente un nouveau départ", confie le cinéaste qui avait déjà remporté à Venise en 2004 le Lion d'argent de la meilleure réalisation avec "Bin-jip" ("Locataires").

"Pieta" comporte quelques scènes très violentes, même si cette violence reste en deçà de celle de certains de ses films précédents: "Je veux me concentrer sur les implications de la violence (...) je me rends compte que le public peut la ressentir de façon plus forte à travers son imagination au lieu de la voir" recréée au cinéma.

Le réalisateur bouillonne d'idées qu'il attrape parfois au vol en regardant les chaînes d'information sud-coréennes et internationales sur le câble.

Il travaille d'ailleurs actuellement sur un nouveau film qui montre "comment les gens se dévorent les uns les autres à cause de l'argent". Autre projet en gestation: un film sur "les célébrités et stars de sport et comment elles sont vues" par le public.

"Cela va être très intéressant!", promet-t-il en souriant.

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