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«Je hais Poutine», lance une des Pussy Riot depuis sa prison

«Je hais Poutine», lance une des Pussy Riot depuis sa prison

« J'aime la Russie, mais je hais Poutine », a déclaré depuis sa prison l'une des membres du groupe punk russe Pussy Riot à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Nadejda Tolokonnikova, condamnée à deux ans de prison avec deux autres membres du groupe pour avoir chanté une « prière » contre le président russe Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou, dit n'avoir aucun regret pour son geste.

« Au bout du compte, je pense que le procès contre nous était important, car il a montré le vrai visage du système Poutine », poursuit la jeune femme, considérée comme la leader du groupe.

« Le système Poutine [...] n'appartient pas au 21e siècle, il rappelle beaucoup plus les sociétés primitives où les régimes dictatoriaux du passé . »

« Ce système a émis un jugement sur lui-même en nous condamnant à deux ans de prison sans que nous n'ayons commis de crime. Cela me réjouit évidemment », poursuit la jeune femme, apparue durant son procès avec un t-shirt portant le slogan: No pasaran! [Ils ne passeront pas!].

Nadejda Tolokonnikova a répondu par écrit aux questions du magazine allemand par l'entremise de l'un de ses avocats, explique Der Spiegel, en montrant une photo des réponses manuscrites de la jeune femme.

« Je me bats pour que ma fille [de 4 ans, NDLR] grandisse dans un pays libre » souligne aussi celle qui affirme que le procès n'a été que la « vengeance personnelle de Poutine ».

Elle ajoute que les Pussy Riot veulent toujours une « révolution en Russie ».

Lors de l'entretien avec Der Spiegel, la musicienne a aussi parlé de ses conditions de détention. « Malgré tout, c'est une prison russe avec tout son charme soviétique. Il n'y a pas eu beaucoup de progrès: la prison est un mélange de caserne et d'hôpital ».

« Nous sommes réveillées à 6h du matin, ensuite je prends mon petit-déjeuner, ensuite vient le tour de cour. Le reste de la journée, j'écris. Ou je lis, ces jours-ci par exemple la Bible et les oeuvres du philosophe marxiste slovène Slavoj Zizek », décrit-elle. « Le manque de liberté de mouvement ne restreint pas la liberté de penser », conclut la jeune femme.

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