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Marois accuse Legault d'être encore plus fédéraliste que Charest (PHOTOS/VIDÉO)

Marois accuse Legault d'être encore plus fédéraliste que Charest (PHOTOS/VIDÉO)

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, se dit « estomaquée » par des propos que François Legault aurait tenus en entrevue au quotidien The Gazette, qu'elle interprète comme une ouverture à signer à Constitution canadienne.

De passage au Cégep de Saint-Hyacinthe, Mme Marois a maintenu cette ligne d'attaque même si la vidéo de l'entrevue accordée par le chef de la Coalition avenir Québec, disponible sur le site du quotidien, apporte plusieurs nuances importantes.

François Legault, dit-elle, « est devenu plus fédéraliste que tous les fédéralistes québécois », y compris l'ex-premier ministre Robert Bourassa et l'actuel chef du Parti libéral, Jean Charest.

« Il se définit comme Canadien, partage les valeurs économiques et les politiques budgétaires de M. Harper. Et comble de tout, il signerait même la Constitution. C'est du jamais vu, jamais M. Charest n'est allé aussi loin, jamais M. Bourassa n'est allé aussi loin. ». — Pauline Marois.

La chef péquiste a martelé le même clou lors de son discours devant un groupe d'étudiants, en se moquant notamment du fait que M. Legault se soit défini comme Canadien.

« Je n'ai rien contre ça. Je suis très respectueuse des Canadiens. Mais moi je pensais qu'on était Québécois d'abord. Ça, c'est la première affirmation de M. Legault. Ce ne sera pas la première fois qu'il change d'idée. Le vrai changement, c'est qu'il change d'idée! » — Pauline Marois.

Elle a ensuite argué que Robert Bourassa n'avait jamais envisagé de signer la Constitution, lui qui « s'est toujours défini comme un fédéraliste [...] qui défendait les intérêts du Québec, un nationaliste québécois ». Même Jean Charest, « qui est pas mal plus fédéraliste que tous les autres réunis ensemble », n'a jamais évoqué la possibilité de signer la Constitution.

M. Legault, a poursuivi la chef péquiste, « a commencé par être un souverainiste pur et dur, presque caribou, qui est devenu de plus en plus mou, qui est devenu ensuite un nationaliste, et qui là se décrit comme un fédéraliste qui signerait la Constitution ».

« Moi, je suis déçue de M. Legault à bien des points de vue, mais ce matin, il atteint le comble quant à ma déception », a-t-elle conclu à ce sujet.

« M. Legault serait incapable de défendre nos intérêts, parce qu'il s'est mis à genoux, couché par terre, avant même de commencer à voir des échanges avec Ottawa », avait-elle fait valoir précédemment devant les journalistes.

« Il dit : "Écoutez, je suis Canadien et je vais signer la Constitution après que j'aurai réglé quelques petits problèmes". Là, je m'excuse, ça ne donne pas un grand rapport de force à M. Legault. M. Charest n'en avait pas, comme fédéraliste, mais là M. Legault part d'encore plus loin que M. Charest. »

« Nous ne travaillerons pas à signer la Constitution canadienne », dit Legault

Dans la vidéo de l'entrevue de François Legault à The Gazette, on peut entendre le chef de la CAQ réitérer son discours habituel, selon lequel sa pensée constitutionnelle « a évolué pour toutes sortes de raisons », y compris l'urgence de faire quelque chose pour améliorer la vie des Québécois.

« Une chose est claire, je ne veux pas me définir comme un fédéraliste », explique M. Legault en anglais à ses interlocuteurs. « Je veux me définir comme un Québécois d'abord, mais aussi un Canadien ». Il assure qu'il gouvernerait en défendant les intérêts des Québécois.

Lorsque M. Legault assure qu'il n'a aucunement l'intention de faire un référendum sur la souveraineté, ni maintenant, ni au terme de la période de 10 ans pour laquelle il dit être revenu en politique. Il précise cependant clairement qu'il n'a pas davantage l'intention de signer la Constitution.

« Le dossier constitutionnel n'est pas réglé, et je ne participerai pas à le régler. Je vais être clair de l'autre côté aussi. Nous ne travaillerons pas à signer la Constitution canadienne. Nous allons tenter d'améliorer la fédération, mais nous ne travaillerons pas à ça. » — François Legault.

Le chef de la CAQ précise un peu plus tard : « Je crois qu'après 10 ans, des gens devront décider. Même dans notre parti. Des gens pourraient décider d'aller dans un parti qui est souverainiste. Moi, je ne serai plus en politique dans 10 ans. Alors, c'est clair ».

Il ajoute enfin : « Si nous réussissons, mon objectif dans 10 ans est que nous payions de la péréquation plutôt que d'en recevoir. De cette façon, nous serons dans une meilleure position pour renégocier une entente où nous signerons la Constitution. Actuellement, nous n'avons pas le bon bout du bâton. Mais honnêtement, je ne serai plus en politique pour m'occuper de ça ».

Ironiquement, M. Legault évoque aussi la mémoire de Robert Bourassa. Il cite une fois de plus la fameuse phrase prononcée par l'ex-premier ministre au lendemain du rejet de l'échec de l'accord du Lac-Meech, lorsqu'il a affirmé que le Québec était une société distincte et libre de choisir son avenir. Le chef de la CAQ ajoute : « Et l'avenir, ça peut être un moyen de signer la Constitution ou la souveraineté du Québec ».

M. Legault croit par ailleurs qu'un gouvernement caquiste aurait « de bonnes relations » avec le premier ministre canadien Stephen Harper. « Je crois que nous nous entendons sur différents dossiers, incluant l'économie et les finances publiques. Bien sûr, nous avons des différents sur des enjeux sociaux ».

En point de presse à Saint-Georges, François Legault a de nouveau précisé sa pensée. Il a rappelé que la Coalition avenir Québec regroupait des souverainistes et des fédéralistes qui veulent mettre de côté les questions constitutionnelles pour relancer le Québec. Il a affirmé qu'en atteignant l'objectif d'avoir un revenu moyen plus élevé au Québec qu'ailleurs au Canada d'ici 10 ans, et donc de payer de la péréquation, cela serait « bon pour tout le monde ».

« Ça sera bon pour ceux qui voudront, dans 10 ou 15 ans, renégocier la Constitution avec le gros bout du bâton, et puis ça sera bon pour ceux qui veulent faire la souveraineté du Québec. » — François Legault.

Le chef de la CAQ a accusé Pauline Marois de vouloir diviser les Québécois et de penser « d'abord au pouvoir à tout prix ».

« C'est rendu que quand on n'est pas avec le Parti québécois, il faut passer un test de sang pour savoir si on aime le Québec. Je veux envoyer un message très clair à Mme Marois : elle n'a pas le monopole de l'attachement pour le Québec. » — François Legault.

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