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Legault ferait faire au Québec un recul historique devant Ottawa dit Marois

Legault ferait faire au Québec un recul historique dit Marois

SAINT-HYACINTHE, Qc - Un gouvernement de la coalition de François Legault ferait ni plus ni moins enregistrer au Québec un recul historique dans son rapport de force avec le fédéral.

C'est ce que prétend la chef péquiste Pauline Marois, qui a réagi, jeudi, à une entrevue accordée par son adversaire caquiste au quotidien anglophone The Gazette.

Elle joue ainsi la corde nationaliste pour rallier ses militants, ainsi que son électorat qui pourrait être tenté par plusieurs autres options nationalistes et souverainistes. Un candidat d'Option nationale est d'ailleurs venu la narguer jeudi matin à une assemblée au cégep de Saint-Hyacinthe, où elle courtisait de nouveau le vote étudiant.

Dans cet entretien publié jeudi, François Legault se dit «Canadien» et soutient qu'il aura une bonne relation avec le gouvernement de Stephen Harper. Plus encore, dans un extrait audio, il affirme qu'en s'affranchissant de sa dépendance à la péréquation, le Québec sera à terme en meilleure position pour réintégrer le giron constitutionnel de 1982. Il dit du même souffle dans le texte qu'il ne militera pas pour la souveraineté, pas plus qu'il travaillera à faire adhérer le Québec à la Constitution.

Dans un point de presse et dans une allocution devant des étudiants du cégep de Saint-Hyacinthe, jeudi matin, Mme Marois a déclaré que le leader caquiste était même en deçà de la position du chef libéral Jean Charest et de son prédécesseur Robert Bourassa.

«M. Legault ne serait même pas capable de défendre nos intérêts, a déclaré Mme Marois en point de presse à l'entrée du cégep. Il dit: 'je suis Canadien et je signerai la Constitution après avoir réglé quelques petits problèmes'. Mais là, je m'excuse, ça ne donne pas un grand rapport de force à M. Legault.»

Il s'est «mis à genoux, couché par terre, avant même d'avoir commencé à avoir des échanges avec Ottawa», a-t-elle poursuivi.

«Je comprends qu'il est devenu plus fédéraliste que tous les fédéralistes québécois. Il se définit comme Canadien. Il partage même les valeurs économiques et les politiques budgétaires de M. Harper. Et comble de tout, il signerait même la Constitution. C'est du jamais vu. Jamais M. Charest n'est allé aussi loin, jamais M. Bourassa n'est allé aussi loin.»

Le chef caquiste François Legault n'a pas tardé à répliquer à son tour. Selon lui, Mme Marois dépasse les bornes et est déjà discréditée dans les rapports avec le fédéral, parce qu'elle veut mousser avant tout la souveraineté.

«Les propos de Mme Marois sont inacceptables, a-t-il déclaré à Laurier-Station. Mme Marois veut diviser les Québécois et les faire jouer dans un vieux film, où on a de bons et de mauvais Québécois.»

Visiblement irrité et soucieux de ne pas se faire damer le pion dans la séduction des électeurs nationalistes, il en a même rajouté dans un deuxième point de presse, à Saint-Georges de Beauce.

«Mme Marois (...) pense d'abord à ses intérêts personnels, c'est le pouvoir à tout prix. C'est rendu que quand on n'est pas avec le PQ il faut passer un test de sang pour savoir si on aime le Québec», a-t-il dit.

À ses yeux, si son parti améliore la condition économique du Québec, il travaillera aussi pour les tenants de la souveraineté.

«Si on réussit notre objectif d'avoir un revenu plus élevé au Québec que dans le reste du Canada d'ici 10 ans, à payer de la péréquation au lieu d'en recevoir, ce sera bon pour ceux dans 10-15 ans qui veulent renégocier la Constitution avec le gros bout du bâton, ce sera bon pour ceux qui veulent faire la souveraineté», a-t-il lancé.

Dans l'assemblée au cégep de Saint-Hyacinthe se trouvait d'ailleurs un candidat d'Option nationale, le nouveau parti indépendantiste, qui est venu narguer la chef souverainiste.

Jérôme Saint-Amand portait une affiche de sa formation et a demandé à Mme Marois ce qu'elle pensait de la gratuité scolaire. Elle a répété qu'elle allait entendre les tenants de cette position au cours d'un sommet, si elle est élue, mais qu'elle estime que les finances publiques actuelles ne lui permettent pas d'adhérer à cette position.

Mme Marois s'est adressée à environ 300 étudiants qui lui ont réservé un accueil chaleureux, ainsi qu'à son candidat vedette dans Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin, l'ancien président de la Fédération étudiante collégiale, qui revenait ainsi à son alma mater.

Elle leur a en quelque sorte lancé une mise en garde. Elle leur a rappelé avec insistance qu'elle a besoin d'une majorité pour abolir la loi spéciale et la hausse des droits de scolarité.

Accueilli comme un héros, Léo Bureau-Blouin a chauffé la foule comme un leader expérimenté. Il a demandé aux étudiants de voter massivement, de convaincre leurs amis d'aller voter.

«Est-ce que vous êtes prêts à faire de cette élection une élection historique? À faire de cette élection dont nous serons fiers de parler à nos enfants? On compte sur vous!»

Un gouvernement péquiste propose une indexation des droits de scolarité, mais M. Bureau-Blouin a dit qu'il allait continuer de militer pour un gel.

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