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Plusieurs cours sont levés à l'UQAM

Plusieurs cours sont levés à l'UQAM

À l'Université du Québec à Montréal, les étudiants en grève continuent de perturber plusieurs cours aujourd'hui.

À l'heure du midi, une centaine de grévistes ont entamé une manifestation près de l'UQAM.

Dans la matinée, ils ont fait le tour des classes où se tenaient les cours pour faire respecter les votes de grève.

Deux étudiants s'en sont aussi pris à l'équipe du RDI, qui filmait dans les locaux de l'UQAM. Mais il s'agit d'un incident minime.

Les grévistes ont tenu à préciser que ce ne sont pas tous les cours qui sont perturbés, mais seulement ceux concernés par le vote de grève.

L'UQAM a déposé des plaintes auprès de la police en vue d'identifier les étudiants masqués en vertu de la loi 12 (issue du projet de loi 78, qui permet aux étudiants de suivre des cours en cas de grève).

Cependant la direction de l'UQAM fait savoir qu'elle ne veut pas de présence policière dans l'enceinte de l'université.

Les grévistes veulent que les votes de grève soient respectés. Vincent Filion, un étudiant gréviste, a indiqué que les étudiants voulaient faire respecter leur droit démocratique. Il a qualifié les directives de l'UQAM adressées aux étudiants de « rhétorique menaçante ».

Du côté des professeurs, certains d'entre eux déplorent les perturbations. Ils estiment que les étudiants qui veulent faire la grève devraient le faire à l'extérieur et laisser les autres étudiants assister à leurs cours.

Au total, 300 cours risquent d'être perturbés mercredi à l'UQAM, soit 20 % de l'enseignement dispensé.

Appel à la population

Les étudiants des départements de l'UQAM qui ont voté la reconduction de la grève ont invité mercredi la population à se présenter à l'université pour soutenir leur action.

Par cette invitation, les étudiants grévistes veulent montrer à la population comment se déroule une levée de cours et « démystifier » le caractère violent des levées de cours, selon Alexandre Poulin, de l'Association facultaire des étudiants en art.

Par ailleurs, M. Poulin a expliqué que son association encourageait ses membres à porter un masque contre l'application de la loi 12.

Il a également indiqué que le port du masque par les grévistes avait pour but de protéger leur identité et de ne pas créer de tensions entre les grévistes et les non-grévistes d'une part, et les grévistes et les professeurs, d'autre part.

Cours suspendus à l'UdeM

Les cours de six départements à l'Université de Montréal sont suspendus jusqu'à la fin de la semaine.

Ce sont des départements qui sont toujours en grève, dont celui d'anthropologie.

Mardi, la rentrée a de nouveau été perturbée à l'Université de Montréal (UdeM), où les policiers ont procédé à 16 arrestations lors de deux interventions controversées. Parmi les personnes arrêtées, 6 ont été relâchées et 10 seront accusées de voies de fait.

Aucune arrestation n'a été faite en lien avec la loi 12.

Malgré l'intervention des policiers, 13 cours ont été suspendus en anthropologie, en histoire de l'art et en études cinématographiques, trois départements qui avaient voté en faveur de la grève.

Une présence policière controversée

Plusieurs personnes présentes sur les lieux ont dénoncé la décision de la direction de l'université de demander une intervention policière en après-midi, ce qu'elles considèrent comme de la « provocation ».

« À l'UQAM, il n'y a presque pas eu d'intervention policière et il y a cinq fois plus d'étudiants en grève qu'ici. Il y a moyen de gérer ça autrement. [...] Est-ce qu'on est dans la Russie de Poutine ou dans un pays soi-disant démocratique », s'est indigné un enseignant à l'extérieur du pavillon.

Pour les syndicats des professeurs, la présence policière sur le campus rend les conditions de travail inacceptables et leur fait craindre pour la réputation de l'université.

« On a plusieurs collègues très inquiets, affolés même devant le climat qui règne en ce moment pour les cours où il doit y avoir du rattrapage. On ne peut pas enseigner ou apprendre sous la contrainte », affirme Jean Portugais, président du Syndicat général des professeurs de l'Université de Montréal.

« Moi, j'ai un cours cet après-midi. Comment vous pensez que je vais étudier tranquillement la philosophie de la religion alors que mes camarades se font arrêter et séquestrer dans une classe pendant cinq heures », a déploré un étudiant.

La Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) a d'ailleurs envoyé un communiqué en début de soirée demandant à la direction « de prendre ses responsabilités pour que cessent les interventions policières sur le campus », dénonçant la « réponse disproportionnée pour la cinquantaine d'étudiants qui tentent de faire respecter leurs votes de grève ».

Les nouvelles échauffourées entre policiers et manifestants étudiants sont survenues au lendemain d'une autre manifestation au pavillon Lionel-Groulx qui s'est soldée par 19 interpellations et une arrestation pour voie de fait, selon le SPVM.

Les policiers étaient d'ailleurs sur place mardi dès l'aube en prévision de nouveaux incidents.

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