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Marois plaide sa cause devant les gens d'affaires de Montréal

Marois plaide sa cause devant les gens d'affaires de Montréal

Un texte de François Messier

À une semaine du vote, Pauline Marois n'en a plus que pour François Legault. La chef du Parti québécois a profité d'un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, mardi midi, pour se présenter en gestionnaire responsable et attaquer vertement les politiques économiques de son rival de la Coalition avenir Québec.

« Un gouvernement du Parti québécois va garder un contrôle serré des dépenses publiques, pour garder un équilibre budgétaire, et n'augmentera pas le fardeau fiscal des entreprises », a plaidé Mme Marois, en précisant qu'elle gérerait les finances du Québec avec « un sens aigu de la justice fiscale ».

La chef péquiste n'a pas manqué de rappeler aux gens d'affaires montréalais qu'elle avait eu le courage d'appuyer l'objectif de déficit zéro décidé par le gouvernement de Lucien Bouchard, dont elle faisait partie à la fin des années 90, ce qui n'est pas le cas, dit-elle, de François Legault.

« M. Legault, qui répète ce mot à toutes les deux phrases, ne manque jamais une occasion pour renier le déficit zéro de Lucien Bouchard. Cette attitude manque de courage. Pour François Legault, le courage, c'est un mot, c'est un slogan; pour moi, c'est une réalité! » a-t-elle martelé.

Pauline Marois a souligné que la CAQ prévoit des dépenses de 3,6 milliards de dollars dans son cadre financier, soit quatre fois plus que le Parti québécois. Elle a aussi critiqué sa volonté d'abolir des crédits d'impôt aux entreprises totalisant 2 milliards de dollars et sa proposition fiscale sur les gains en capital.

Mme Marois a par ailleurs promis qu'un gouvernement péquiste reviendrait à cette « philosophie qui a si bien servi Montréal » dans les années 90 en instaurant des crédits d'impôt pour les entreprises de certains secteurs de pointe susceptibles de créer des emplois payants, comme l'aéronautique, le multimédia, l'électronique et les sciences de la vie.

La Coalition avenir Québec, a rappelé Mme Marois, veut utiliser l'argent que lui permettra de récupérer l'abolition des mesures fiscales aux entreprises pour le confier à Investissement Québec, « qui le distribuerait ensuite de façon discrétionnaire, au cas par cas ».

« J'ai rencontré des centaines de chefs d'entreprises, et jamais je ne vous ai entendu faire une telle demande », a-t-elle dit. « Au contraire, qu'est-ce que vous demandez? Vous demandez que le climat d'affaires soit le plus compétitif possible, sans avoir à défendre vos projets d'investissement au cas par cas, étant ainsi à la merci de décisions arbitraires ».

Mme Marois a aussi souligné qu'un gouvernement du Parti québécois taxerait les gains en capital à hauteur de 75 %, plutôt qu'à 50 %, comme c'est le cas à l'heure actuelle. « M. Legault, lui, veut faire passer l'inclusion des gains en capital de 50 % à 100 %. Je sais que c'est un peu difficile à croire. Vous pourrez vérifier dans son cadre financier, à la page 4, plus exactement ».

Mme Marois a terminé son discours d'une vingtaine de minutes en disant souhaiter que « Montréal redevienne la métropole d'un pays libre, riche et indépendant ».

Dans un impromptu de presse qui a suivi son discours, la chef péquiste s'est dite « estomaquée » que les autres chefs de parti aient refusé l'invitation de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

À l'instar du chef libéral Jean Charest, elle a aussi laissé entendre que François Legault pourrait avoir des « plans secrets » pour Hydro-Québec et l'a pressé de divulguer les études sur lesquelles il dit se baser pour justifier son idée de comprimer les dépenses de la société d'État de 600 millions de dollars. M. Legault a refusé de rendre ces études publiques lundi.

Lorsqu'une journaliste a demandé à Mme Marois si l'élection était maintenant une « course à deux » l'opposant à M. Legault, elle a répondu : « On constate que M. Charest a un petit peu de difficulté à se repositionner dans la campagne. Faut dire que c'est un gouvernement usé, fatigué. [...] Alors actuellement, c'est plus difficile pour lui. »

Pour me joindre :

francois.messier-nm@radio-canada.ca

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