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Etats-Unis : Twitter pourrait peser dans la balance électorale

Etats-Unis : Twitter pourrait peser dans la balance électorale

Les tweets, utilisés à l'envi par les candidats à l'élection présidentielle américaine de novembre pour mobiliser les électeurs, trouver des fonds et faire campagne, pourraient pour la première fois peser dans la balance électorale.

Twitter peut "influer sur le cours du débat national", estime Zach Green, dirigeant de la société d'études des médias 140Elect qui conseille les hommes politiques sur l'utilisation de Twitter.

"Twitter peut injecter un message dans le débat national et vous pouvez avoir votre opinion dessus avant qu'un quelconque article de presse ne soit écrit", affirme M. Green à l'AFP, "vous pouvez aussi entrer dans un débat national parce que Twitter permet aux candidats de s'adresser directement aux gens".

Pour Tony Fratto, ancien porte-parole de la Maison Blanche sous la présidence de George W. Bush et dirigeant de la société de consultants Hamilton Place Strategies, Twitter peut faire la différence. "Il a permis aux équipes électorales de s'adresser à un maximum de gens très vite et pour pas cher", explique-t-il à l'AFP.

"Non seulement vous pouvez adresser votre message à des millions de gens, mais vous pouvez aussi répondre très vite aux accusations. Avant, il fallait créer un message pour la télévision ou prendre le temps d'écrire un communiqué de presse", rappelle-t-il.

"Avec Twitter, dès qu'une critique paraît, ou une publicité négative, vous pouvez répondre immédiatement et faire répondre vos partisans".

Le président démocrate Barack Obama domine, et de loin, son rival républicain Mitt Romney sur Twitter avec quelque 18,7 millions de "followers" contre un peu moins de 900.000 pour Mitt Romney.

Obama tweete dix fois plus

Et M. Obama tweete dix fois plus que M. Romney. Mais les tweets de ce dernier sont plus souvent partagés et retweetés, ce qui fait penser que ses partisans sont plus "motivés", remarque M. Green.

Jeannette Castillo, professeur spécialiste des médias numériques à l'université de Floride, va étudier l'importance des réseaux sociaux sur internet. "Ce sera intéressant d'observer à quel point ils mobilisent les gens", dit-elle.

En 2008, Twitter ne faisait que débuter et a eu un impact limité, selon Mme Castillo. Il y avait moins d'utilisateurs, souvent jeunes, et Twitter n'était pas aussi important que la presse.

Mais maintenant Twitter joue un rôle majeur dans le "débat national", eu égard aux tempêtes de protestation après les déclarations d'un élu sur le "véritable viol" et le meurtre il y a quelques mois du jeune Noir Trayvon Martin, souligne-t-elle.

"Twitter est une plate-forme très démocratique", ajoute Mme Castillo, "il fait de plus en plus partie du paysage et peut influencer les médias traditionnels".

Pour M. Fratto, M. Obama "dominait complètement en 2008" le républicain John McCain, tandis que l'équipe Romney en 2012 "a une stratégie de communication numérique très sophistiquée".

Le président tweete plus souvent, mais des tweets sont écrits à la troisième personne. "Il faut tweeter plus souvent, en faisant entendre votre propre voix", suggère-t-il.

Selon le centre de recherche Pew sur le journalisme (PEJ), l'équipe Obama "l'emporte" dans la communication numérique, particulièrement sur Twitter, et l'utilise pour s'adresser à des groupes bien précis, comme les latinos et les femmes.

Pour le directeur de PEJ, Tom Rosenstiel, "utiliser de plus en plus le numérique ne signifie pas plus de votes, mais, historiquement, les candidats qui ont utilisé le progrès technique avaient un avantage".

"Avec le recours à la radio par Franklin Roosevelt, à la télévision par John F. Kennedy et les campagnes de communication de Ronald Reagan au temps des satellites, ces candidats ont fait croire que leur utilisation rapide des progrès techniques était la marque d'une nouvelle génération de dirigeants plus en phase avec le pays", souligne le rapport Pew.

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