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Le PQ précise ses intentions en matière de citoyenneté

Le PQ précise ses intentions en matière de citoyenneté

Un texte de François Messier

Toute personne ayant la citoyenneté canadienne depuis trois mois et résidant au Québec depuis six mois au moment où un éventuel gouvernement péquiste adopterait son projet de loi sur la citoyenneté québécoise conserverait le droit de briguer des postes électifs au Québec, a fait savoir mercredi le Parti québécois.

Les citoyens qui remplissent ces deux critères obtiendraient « automatiquement » la citoyenneté québécoise, et c'est ce statut qui déterminera si une personne est éligible ou non, a précisé le PQ dans un communiqué publié mercredi après-midi.

La nouvelle mouture de la Charte de la langue française, la loi 101, que le Parti québécois entend adopter s'il remporte le scrutin du 4 septembre continuera cependant d'exiger que les nouveaux arrivants démontrent une connaissance suffisante du Québec et de la langue française pour obtenir cette citoyenneté québécoise.

La chef péquiste Pauline Marois avait déclaré mardi que « tous les citoyens du Québec qui veulent se faire élire dans une mairie, comme conseiller, comme député doivent avoir une connaissance du français », et que cette condition d'éligibilité s'appliquerait à tous, que l'on soit « anglophone de souche ou nouvellement arrivé ».

Le candidat péquiste dans Rosemont, Jean-François Lisée, affirme que le Parti québécois est guidé dans son approche par les mêmes principes que la loi 101. L'idée, dit-il, consiste à « travailler pour l'avenir du français, dans le respect du présent ».

« Aujourd'hui, il y a des unilingues qui sont citoyens, qui seraient citoyens québécois, il n'est pas question de revenir là dessus », a-t-il dit. « Il y a des autochtones, à qui, depuis René Lévesque, le Parti québécois a reconnu leur autonomie de gestion, y compris linguistique, alors il n'est pas question d'arriver avec un rouleau compresseur. »

La situation va cependant changer au fil du temps, précise Jean-François Lisée. « Tous les citoyens du Québec vont à l'école française ou anglaise, où ils apprennent le français. Donc, bientôt, on l'espère, tous les maires, tous les conseillers seront capables de parler français », a-t-il argué.

L'idée de base, dit Jean-François Lisée, consiste à « bien marquer pour nous, pour les nouveaux arrivants et pour le monde, que nous formons une nation, et qu'en tant que nation, il y a des principes qui sont non négociables [...] : la primauté du français, l'égalité des hommes et des femmes et le caractère laïc de nos institutions ».

Interrogé sur les protestations de la communauté anglophone, le candidat péquiste dans Rosemont répond : « De toute façon, à chaque fois qu'on veut agir pour le français ou pour l'identité québécoise, on se fait accuser d'être intransigeant et intolérant, on s'attend à ce que ça se fasse ».

« Mais comme pour la loi 101, un jour on dira : "Finalement, c'était une mesure d'intégration pour faire en sorte que les nouveaux arrivants sachent ce qu'on attend d'eux, ce qui est normal." Ce qu'on attend d'eux dans toutes les autres nations, c'est qu'ils aient une connaissance minimale de la langue du lieu », conclut-il.

Selon le PQ, les exigences imposées aux nouveaux arrivants pour obtenir la citoyenneté seraient « semblables à celles requises par le gouvernement du Canada, qui demande une connaissance appropriée du Canada et de l'une des deux langues officielles pour obtenir la citoyenneté canadienne ». D'autres pays, comme l'Australie, l'Allemagne, les États-Unis, la France et le Japon, imposent aussi de telles exigences aux nouveaux arrivants.

Avant que le Parti québécois ne rectifie le tir, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, avait déclaré dans un communiqué qu'« aucune des Premières Nations au Québec » n'acceptera de se faire imposer « une loi étrangère adoptée par un gouvernement provincial ». Quelques minutes après l'annonce du PQ, l'AQLPN a demandé le retrait de son communiqué, disant l'avoir envoyé par erreur.

« J'ai rarement été témoin d'une telle improvisation sur un sujet qui n'est pas banal non plus, sur le droit de se présenter aux élections », a commenté le chef libéral Jean Charest. « J'espère que leur thème, ce n'est pas "nous sommes prêts", parce que la démonstration du contraire vient d'être faite par eux-mêmes. »

Pour me joindre :

francois.messier-nm@radio-canada.ca

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