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Un militant libéral appelle les membres de son parti à se ranger derrière la CAQ

Un militant libéral appelle les membres de son parti à se ranger derrière la CAQ

Un texte de François Messier

Un militant libéral de longue date de la région de Québec invite les militants libéraux à se ranger derrière la Coalition avenir Québec (CAQ) pour empêcher le Parti québécois (PQ) de prendre le pouvoir et de tenir un référendum.

« Je dis aux libéraux aujourd'hui : la seule façon que le PQ ne soit pas élu, allez voter pour la CAQ. Faites comme moi », a affirmé M. Boily, mardi, sur les ondes de RDI. « Contrairement à ce que M. Charest dit, si on divise le vote avec les caquistes, on ne sera pas capable de passer, les libéraux ne passeront pas et à ce moment-là, ça va donner le pouvoir au Parti québécois ».

« Faudrait pratiquer la politique de l'autruche pour ne pas voir que le Parti québécois est probablement en train de former le prochain gouvernement, et possiblement majoritairement », soutient M. Boily. « Moi, je ne veux pas que les vieilles querelles constitutionnelles reviennent, qu'on reparle de souveraineté, je pense que ce sont des choses qui ont déjà été traitées. La population québécoise n'en veut pas de ça. »

Malgré sa sortie, M. Boily précise qu'il n'a pas déchiré sa carte de membre du Parti libéral. Jean Charest « a fait du très bon travail pour le Québec », dit-il, mais il faut néanmoins se rendre à l'évidence : l'usure du temps a fait son oeuvre et « les gens ne veulent plus du gouvernement libéral ».

« Ce que je dis aujourd'hui, c'est qu'il faut être à l'écoute de la population, faut comprendre ce que les gens veulent, et les gens veulent du changement. Alors, faut changer, et on n'est pas pour changer pour pire. Alors, je me dis changeons pour quelque chose qui va faire en sorte qu'on aura une une nouvelle vision » a fait valoir M. Boily, dont les intentions ont été annoncées en une du quotidien Le Soleil, mardi.

Le militant libéral s'inscrit en faux contre le chef libéral, qui martèle depuis plusieurs jours qu'un vote pour la CAQ est un vote pour le PQ et que François Legault reste un souverainiste. Selon lui, la conversion de l'ex-ministre péquiste est « tout à fait crédible ».

« Les gens ont le droit de changer d'idée dans la vie », affirme M. Boily, en soulignant par exemple que l'actuel ministre des Finances, Raymond Bachand, s'est converti au fédéralisme.

M. Boily soutient que les propositions de la CAQ « rejoignent beaucoup plus les propositions du Parti libéral que du Parti québécois » et que François Legault est une « excellente personne » pour diriger l'économie du Québec. « À ce niveau-là, il a fait ses preuves au niveau des affaires, je suis prêt à endosser une personne comme ça avec son équipe », dit-il.

« Si les gens regardent froidement la situation aujourd'hui, ils vont comprendre que voter pour le Parti libéral, c'est gaspiller son vote, purement et simplement, puisque le Parti libéral, à mon avis, ne formera pas le prochain gouvernement et s'il en formait un, ce serait un gouvernement minoritaire qui ne tiendra pas, parce que de toute façon il va y avoir une commission d'enquête qui va faire en sorte que les vieux partis politiques vont avoir à répondre de certains actes », a-t-il asséné.

Charest refuse de commenter; la CAQ se réjouit

Pressé de questions au sujet de la sortie de M. Boily, le chef libéral Jean Charest a d'abord refusé de commenter. « Voter pour la CAQ c'est obtenir le PQ, c'est avoir un référendum, c'est avoir un gouvernement qui va se faire dicter une ligne de conduite par la rue, et voter libéral, c'est un gouvernement qui va s'occuper d'économie, d'emploi, surtout dans le contexte d'incertitude économique mondial », a-t-il commencé par répondre.

Lorsqu'un journaliste est revenu à la charge, il s'est contenté de déclarer : « M. Boily a sa personnalité ».

Plus tôt en matinée, le candidat adéquiste dans la circonscription de Chauveau, Gérard Deltell, s'était réjoui de la sortie de Jean-Paul Boily. Il a dit souhaiter que la défection du militant libéral soit la première d'une longue série.

« Je pense que les libéraux actuellement sont en état de panique, et c'est une véritable sirène d'alarme lorsqu'ils viennent d'entendre que M. Boily et bien d'autres libéraux se joignent à nous », a commenté l'ex-chef adéquiste.

« Il y a des milliers de libéraux déçus de l'administration de Jean Charest, et qui constatent que nous, nous offrons un plan de match réaliste et responsable, que nous, nous mettons de côté les vieilles chicanes », a ajouté Gérard Deltell.

« Pour être bien honnête avec vous, moi, sur le terrain je l'entends de plus en plus, des libéraux qui sont fatigués, qui sont gênés de la gouvernance de M. Charest et des libéraux, et qui ne reconnaissent plus le Parti libéral sous l'administration de Jean Charest et sous l'administration du règne des "p'tits amis" ».

M. Deltell trouve par ailleurs « choquant » que Jean Charest condamne le fait que François Legault s'engage à voter non à un prochain référendum, se ralliant du coup à l'option que préconise le chef libéral. « C'est la première fois que je vois ça », a-t-il laissé tomber.

De son côté, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a estimé qu'il était « irréaliste » que François Legault puisse respecter ses 94 promesses, dont le coût est évalué à 3,7 milliards de dollars. Selon elle, les changements proposés par M. Legault plongeraient le Québec dans la confusion.

« Quand on annonce d'avance qu'on va mettre la hache dans deux types d'institutions au Québec que sont nos commissions scolaires, que sont les agences de santé et de services sociaux, quand on annonce qu'on va maintenir la hausse des frais de scolarité, quand on annonce qu'on va couper 7000 emplois, moi, je crois que ça risque de perturber un petit peu le climat social », a-t-elle déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Montréal.

Pour me joindre :

francois.messier-nm@radio-canada.ca

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