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Syrie : le régime serait prêt à discuter du départ d'Al-Assad

Syrie : le régime serait prêt à discuter du départ d'Al-Assad

Pour la première fois mardi, un ministre syrien a annoncé que le régime était prêt à discuter d'un départ du président Bachar Al-Assad. Et ce dans le cadre de négociations avec l'opposition afin de régler le conflit qui ensanglante la Syrie depuis plus de 17 mois.

Cette annonce-surprise a été faite à Moscou par le vice-premier ministre et ministre syrien du Commerce Qadri Jamil. « Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question », relative au départ du président Assad, a déclaré M. Jamil à l'issue d'un entretien avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Mais le départ de M. Assad ne peut pas être un préalable aux négociations, a indiqué le vice-premier ministre syrien lors d'une conférence de presse. Poser « la démission [de M. Assad] comme condition pour ouvrir un dialogue signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue », a déclaré M. Jamil.

Or, l'opposition syrienne réclame le départ de M. Assad avant tout dialogue. Et c'est aussi ce que semblent vouloir la France et les États-Unis.

Le département d'État a fait part de son scepticisme en réagissant à cette déclaration syrienne. « Nous avons les informations sur cette conférence de presse du vice-premier ministre syrien. Franchement, nous n'y avons rien vu de terriblement nouveau. »

Selon des sources politiques à Damas, M. Jamil s'est rendu à Moscou pour discuter du projet d'organiser une élection présidentielle anticipée avec la participation de tous les candidats qui le souhaitent, y compris Bachar Al-Assad.

Mais les États-Unis, les Européens et plusieurs pays arabes refusent une candidature de M. Assad au scrutin normalement prévu en 2014, selon ces sources.

Divisions internationales

Lundi, le président américain Barack Obama a menacé la Syrie d'une possible intervention militaire en cas de déplacement ou d'utilisation d'armes chimiques. Mardi, le chef de la diplomatie russe a répliqué, mettant de nouveau au grand jour les divisions internationales sur le règlement du conflit. Pour M. Lavrov, il faudrait avant toute chose créer les conditions d'un dialogue.

Au même moment, le président français, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations unies, recevait à Paris le Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition. Son président, Abdel Basset Sayda, a indiqué que le CNS « étudie » la formation d'un « gouvernement de transition ». « C'est un processus qui demande beaucoup de consultations, il ne faut pas aller top vite, mais le CNS tente d'y parvenir le plus rapidement possible », a poursuivi M. Sayda.

Assaut meurtrier

Sur le terrain, les combats ne s'essoufflent pas. À Alep, le chef du conseil militaire rebelle de la province a déclaré contrôler « désormais 60 % de la ville ». « Ceci est totalement faux », a répliqué un responsable des services de sécurité. « Ce ne sont pas les terroristes qui avancent, c'est l'armée qui avance doucement. »

Près de Damas, l'armée a lancé un assaut meurtrier sur Maadamiyat al-Cham, où des « dizaines de corps » non identifiés ont été retrouvés dans un sous-sol, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'ONG fait état d'une multiplication des découvertes macabres de ce type.

Ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut de cette guerre. Pour la seule journée de mardi, 128 personnes seraient mortes, dont 81 civils, selon l'OSDH.

Lundi, une journaliste japonaise a été tuée dans un quartier d'Alep. C'est la quatrième journaliste étrangère à perdre la vie dans le pays. Plusieurs journalistes syriens ont également été tués. Par ailleurs, la chaîne en langue arabe Al-Hurra, basée à Washington, est sans nouvelles de deux de ses reporters, un Arabe et un Turc qui, selon les rebelles, ont été capturés par des forces prorégime.

Depuis mars 2011, date du début du conflit en Syrie, plus de 23 000 personnes ont péri selon l'OSDH, 17 000 selon l'ONU.

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