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La CAQ poursuit ses efforts pour conquérir le vote anglophone à Kirkland

La CAQ veut le vote des anglos
PC

MONTRÉAL - Alors que la Coalition avenir Québec (CAQ) poursuivait mardi ses efforts pour conquérir le vote anglophone et fédéraliste, Jean Charest tentait de la freiner sur sa lancée en l'accusant d'être souverainiste.

Le chef libéral a même suggéré qu'une fois élu, François Legault pourrait bien tenir un référendum sur la souveraineté.

La CAQ a mené son entreprise de séduction auprès des anglophones, notamment en transportant mardi sa caravane dans l'ouest de l'île de Montréal.

Mais aussi en renouvelant son appel, qu'elle veut rassembleur.

«Nous avons un message clair pour tous les fédéralistes», a dit le candidat caquiste Gérard Deltell, en anglais, répondant à une question d'une journaliste. «Venez avec nous. Nous vous souhaitons la bienvenue», a-t-il dit en ouvrant largement les bras.

Il croit que les anglophones et les fédéralistes qui ne veulent rien savoir de la souveraineté ont maintenant réalisé qu'ils avaient une option autre que le Parti libéral.

«Et M. Charest a peur de cela», a-t-il ajouté.

Le petit jeu est terminé, a lancé M. Deltell au chef libéral. Selon lui, Jean Charest tient depuis trop longtemps les communautés anglophones du Québec pour acquis.

La CAQ espère de ce fait gruger le soutien traditionnel des anglophones aux libéraux de Jean Charest. Selon les derniers sondages sur les intentions de vote, la formation de François Legault aurait réussi en partie puisque bon nombre d'anglophones ont indiqué avoir quitté le bateau libéral pour celui de la CAQ.

En plus de Gérard Deltell, plusieurs candidats caquistes ont rapidement visité une résidence pour personnes âgées de Kirkland. Le «trio d'incorruptibles», composé de Jacques Duchesneau, Maud Cohen et Sylvie Roy, était présent.

Si plusieurs des résidants anglophones reconnaissaient d'emblée M. Duchesneau, certains ont confié ne pas connaître la plateforme de la CAQ, ni sa position sur la souveraineté.

Cela fait juste quelques jours qu'on en entend parler, a admis une dame âgée, qui a toutefois promis de s'informer davantage avant d'aller voter.

Pour empêcher la CAQ de lui ravir le vote des anglophones, Jean Charest s'est servi à nouveau de leur crainte de la séparation du Québec.

Il a fait valoir que le chef caquiste n'a jamais affirmé fermement qu'il est fédéraliste. Selon lui, un chef ne peut être «assis sur la clôture». Et de toute façon, même s'il ne le dit pas, François Legault est un souverainiste, continue de marteler le chef libéral.

Interrogé à savoir s'il craignait que le chef de la CAQ ne tienne un référendum sur la souveraineté une fois au pouvoir, M. Charest a dit que l'on ne peut écarter cette possibilité.

«Il pourrait très bien changer d'idée, hein? Comme il est si peu fiable...», a glissé le chef des libéraux.

En pause pour sa préparation du prochain débat, François Legault n'a pas répondu lui-même à ces nouvelles attaques.

Il a toutefois dit à maintes reprises que le débat sur la souveraineté n'est pas à l'ordre du jour de sa formation. Et que s'il devait y avoir un référendum sur la séparation du Québec dans les prochaines années, il voterait contre.

Son équipe assure d'ailleurs que François Legault aura l'occasion de répondre à ces allégations lors de son débat face à face avec M. Charest ce mardi soir.

Dans l'intervalle, c'est Gérard Deltell qui a défendu son chef.

Il croit que si les libéraux «ressortent leurs vieux épouvantails», cela indique bien l'atmosphère de la campagne libérale.

«Ils sont en panique comme c'est pas possible», a lancé M. Deltell pour expliquer l'intervention matinale de M. Charest.

«La CAQ est née du désir de mettre de côté les vieilles chicanes», a indiqué M. Deltell, tout sourire, mais légèrement irrité de devoir revenir à nouveau sur ce sujet. On n'est pas là pour faire la souveraineté, a-t-il fermement ajouté.

Pour lui, le chef de la CAQ a été très clair.

«De dire qu'on va voter non à un référendum pour quelqu'un qui a défendu la cause de la souveraineté pendant des années, ça prend un courage extraordinaire», a tenu à préciser Gérard Deltell.

François Legault a toutefois une position plus nuancée pour l'avenir, ce qui laisse une porte entrouverte. Il a affirmé la semaine dernière qu'il ne fera pas la promotion de la souveraineté pendant 10 ans — soit toute la durée de son retour en politique — pour le bien du Québec. Mais après, «on verra», a-t-il aussi déclaré.

L'équipe caquiste était à Montréal en matinée pour réitérer les engagements de la formation sur la lutte contre la corruption. La CAQ promet l'adoption rapide du «projet de loi 1» qui fera le grand ménage dans l'administration publique. Le discours de Jacques Duchesneau a d'ailleurs été fait devant l'Îlot Voyageur, afin de mettre sous le nez des libéraux ce fiasco de leur gouvernement.

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