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Des retraités demandent aux partis de s'intéresser aux CHSLD

Des retraités demandent aux partis de s'intéresser aux CHSLD
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Un texte de François Messier

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs publics et parapublics (AQRP) s'invite dans la campagne électorale en demandant aux partis politiques de s'engager à ce que de meilleurs soins soient offerts aux personnes âgées qui vivent dans un des 468 centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de la province.

Le regroupement, qui représente 28 000 retraités de l'État, réclame :
  • la création de 5000 nouvelles places en CHSLD au cours du prochain mandat;
  • l'embauche de six inspecteurs supplémentaires pour les CHSLD;
  • l'application de toutes les recommandations faites à la suite d'une visite d'appréciation en CHSLD à l'intérieur d'une période de 18 mois (en incluant les recommandations passées);
  • l'obligation pour tous les membres d'ordres professionnels, gestionnaires et employés travaillant en CHSLD de dénoncer toute situation d'abus, de maltraitance ou de négligence envers les aînés;
  • l'imposition de sanctions administratives dissuasives pour les personnes responsables ou ne dénonçant pas ces situations.

Les dirigeants de l'AQRP ont présenté leurs demandes lors d'une conférence de presse tenue mercredi, à Montréal, aux côtés de la famille de Gilberte Lemieux-Vachon, une octogénaire qui a succombé à une plaie de lit au CHSLD de Saint-Eustache le 1er avril 2011.

Dans un rapport publié mercredi, le protecteur du citoyen a conclu que le centre d'hébergement a mal coordonné les soins offerts à Mme Lemieux-Vachon, en ne révisant pas son plan d'intervention, comme cela doit normalement se faire aux trois mois.

« Elle a été négligée et ça a causé sa mort », a résumé le fils de la défunte, Gilbert Vachon.

Selon l'AQRP, le rapport met aussi en cause la compétence de certains membres de l'équipe soignante, qui étaient au courant de l'état de la femme, mais n'en ont pas informé le médecin. La dame n'aurait pas eu accès en outre aux services psychosociaux et de nutrition dont elle avait besoin.

« Je souhaite que cette expérience-là emmène de l'ordre dans les soins de santé pour nos personnes âgées », a commenté M. Vachon.

Dans un rapport publié le printemps dernier, le vérificateur général du Québec, Michel Samson, a sévèrement critiqué la façon dont le gouvernement Charest gère les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD).

Il déplorait notamment que certaines mesures, dont des balises quant à l'offre de services et des critères d'accès aux ressources, ne soient toujours pas en place alors qu'elles sont attendues depuis au moins sept ans.

« Le ministère détient peu d'informations de gestion sur l'ensemble de la situation, ce qui se passe vraiment dans chacun des CHSLD, ne fait pas de comparaisons au niveau de la performance entre les CHSLD », avait dit M. Samson.

Interrogé sur les 4300 places manquantes en CHSLD, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait affirmé qu'il ne fallait pas ajouter des places en CHSLD, mais plutôt dans les ressources intermédiaires, comme l'on désigne les résidences où les personnes en perte d'autonomie ont besoin de moins de trois heures de soins par jour.

Que proposent les partis pour les aînés vivant en CHSLD?

Selon les engagements rendus publics jusqu'ici, seule la Coalition avenir Québec (CAQ) cible particulièrement les aînés vivant dans les CHSLD, sans toutefois avancer beaucoup de précisions. La formation de François Legault s'engage à s'attaquer « de manière résolue » aux problèmes notés dans la qualité des soins qui leur sont offerts. Elle prévoit notamment des « mécanismes de formation » pour les intervenants oeuvrant auprès d'eux.

La CAQ promet aussi d'accroître le nombre et la fréquence des inspections, sans toutefois fournir de chiffres précis. Elle entend également « mettre sur pied des processus clairs et efficaces de reddition de compte », mais ne précise pas lesquels. Sa plateforme ajoute qu'il faut rendre les gestionnaires « imputables » de la qualité des soins prodigués et « imposer des sanctions dans les cas de négligence ou de refus de se conformer aux normes applicables ».

Chaque année, les Centres de santé et de services sociaux (CSSS) devraient faire rapport de la gestion des budgets destinés aux aînés auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Le Parti québécois propose de son côté un certain nombre de mesures destinées aux aînés, mais aucune ne cible particulièrement les résidents des CHSLD. La formation s'engage toutefois à mettre en oeuvre les 24 recommandations de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. Déposé en mars 2012, son rapport concluait notamment que les lois devraient être modifiées de façon à reconnaître l'aide médicale à mourir comme un soin approprié pour les grands malades en fin de vie.

Le Parti libéral n'a pas encore annoncé ses engagements en matìère de soins aux aînés et, en début de soirée, n'avait pas encore rappelé Radio-Canada.ca.

Québec solidaire n'a, lui non plus, pas encore dévoilé ses promesses à l'endroit des aînés, mais il le fera la semaine prochaine. Un porte-parole indique toutefois que le cadre budgétaire de la formation prévoit concacrer davantage de ressources financières aux soins à domicile et en CHSLD.

Quant à Option nationale, il n'a pas d'engagements envers les résidents de CHSLD ni même envers les aînés, si ce n'est que de rédiger une constitution qui reconnaîtrait des valeurs fondamentales, dont « le bien-être des aînés ».

Avec la collaboration de Sophie-Hélène Lebeuf

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