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Élections 2012: Jean Charest lance un appel aux urnes pour le 4 septembre

Jean Charest lance un appel aux urnes pour le 4 septembre
PC

QUÉBEC - Le Québec est en campagne électorale. Quelque 6 455 258 électeurs ont été invités, mercredi, par le premier ministre Jean Charest, à se donner un nouveau gouvernement le mardi 4 septembre, au lendemain de la fête du Travail.

A la recherche d'un quatrième mandat, M. Charest a dit convier les Québécois à «une élection pas comme les autres». Il demande à la population de cautionner sa position dans la crise étudiante sur la hausse des droits de scolarité, qui deviendra «un enjeu incontournable» de la présente campagne.

Dans une perspective plus large, les électeurs devront choisir entre deux modèles de société, a-t-il fait valoir en conférence de presse: celui qu'il propose, fondé sur la loi et l'ordre, le développement économique et la création d'emplois, ou encore celui de la chef péquiste Pauline Marois qui consiste à abdiquer ses responsabilités en cédant à toutes les demandes de «la rue», comme elle a fait, selon lui, avec les leaders étudiants le printemps dernier.

Après des mois passés à entendre «ceux qui crient le plus fort», durant les manifestations quotidiennes, le temps est venu de demander à la majorité silencieuse de s'exprimer, a plaidé le chef libéral pour justifier un appel aux urnes en plein été, trois ans et huit mois après le début du présent mandat.

«Il me semble que ça ferait du bien à M. Charest d'aller dans la rue. Il comprendrait mieux les besoins des Québécois», a commenté de son côté la chef péquiste, qui n'a pas attendu le déclenchement officiel des hostilités avant de lancer sa campagne, tôt en matinée.

Parant à l'avance les attaques de son adversaire libéral, Mme Marois a dit que la tenue d'un référendum sur la souveraineté ne figurait pas, pour l'instant, à son agenda si elle forme le prochain gouvernement. Les Québécois ne voteront pas «pour ou contre un référendum, on vote pour ou contre un gouvernement», a commenté Mme Marois.

Ce qui importe, à ses yeux, le 4 septembre, c'est de chasser du pouvoir les libéraux de M. Charest, à la tête «d'un gouvernement usé et corrompu», selon elle.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, bon troisième dans les sondages d'opinion, a tenté de se démarquer en proposant une idée aussitôt rejetée par le premier ministre.

M. Legault aimerait que la campagne prévoit des assemblées citoyennes, ce qui permettrait aux électeurs de poser des questions directement aux chefs de parti. En conférence de presse à Québec, il a aussi énuméré les grandes lignes de son programme, incluant des élections à date fixe et la lutte à la corruption.

Pendant ce temps, à Montréal, le cochef de Québec solidiaire, Amir Khadir, a soutenu que son parti était le seul à pouvoir «faire le ménage» dans la corruption qui gangrène selon lui les «vieux partis».

Le chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, a dit craindre, quant à lui, qu'un scrutin estival entraîne un faible taux de participation le 4 septembre.

Pointées du doigt d'entrée de jeu par M. Charest, les fédérations étudiantes collégiale et universitaire ont profité du lancement de la campagne pour dire qu'elles ne donneraient leur appui à aucun parti, tout en exhortant la population à défaire les libéraux.

S'il est effectivement défait, le 4 septembre, M. Charest aura dirigé les destinées du Québec pendant tout près d'une décennie. Mais s'il sort victorieux d'un combat qui s'annonce difficile, il aura accompli l'exploit, contre vents et marées, de se maintenir au pouvoir pendant quatre mandats d'affilée, égalant ainsi la performance de Maurice Duplessis, au pouvoir de 1944 à 1959 sans interruption.

C'est un pari risqué pour le premier ministre, qui doit composer avec un taux d'insatisfaction record envers son gouvernement, qui dépasse les 70 pour cent depuis des mois, si on se fie à plusieurs sondages d'opinion. Il devra donc miser sur une forte remontée de l'appui du vote francophone envers son parti pour espérer former le prochain gouvernement.

Malgré une popularité déclinante, il peut espérer gagner son pari, si le vote francophone se fractionne entre le PLQ, le PQ et la CAQ.

Selon ce scénario, les libéraux pourraient souhaiter une remontée de la CAQ, qui viendrait gruger une partie du vote péquiste. Les derniers sondages placent le PLQ et le PQ pratiquement à égalité, à la ligne de départ, avec environ 30 pour cent d'appui de la population en général, un score insuffisant pour assurer une majorité.

Il faut obtenir au moins 35 pour cent du vote pour espérer former un gouvernement majoritaire, qui se traduit par un minimum de 63 sièges.

La véritable question est donc de savoir si le Québec assistera à une lutte à deux (PLQ-PQ) ou bien à une véritable lutte à trois avec la CAQ, qui pourrait brouiller les pistes. En ce cas, si la lutte s'annonce serrée, quelques milliers de vote pourraient faire la différence pour donner le pouvoir à un parti ou à un autre.

Au moment de la dissolution de la Chambre, qui compte 125 sièges, les libéraux, qui formaient un gouvernement majoritaire, en détenaient 64, le Parti québécois, 47, la Coalition avenir Québec, neuf, Québec solidaire, un, Option nationale, un, deux députés siégeaient comme indépendants et un siège était vacant, celui de Bourassa-Sauvé.

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