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Chute des Bourses européennes : l'Espagne aurait besoin d'un plan de sauvetage global, la Grèce encore attaquée

L'Espagne et la Grèce font trembler les Bourses
REUTERS

BOURSE - C'était la panique sur les principales places financières européennes ce lundi 23 juillet, alors que l'Espagne continue d'alimenter les craintes les plus fortes. La Bourse de Paris a cédé 2,89%, largement tirée vers le bas par les valeurs bancaires BNP Paribas (-5,47%), Société Générale (-4,58%) et Crédit Agricole (-5,48%). L'indice allemand DAX, était également affecté par des pertes parfois supérieures à 5% pour Deutsche Bank, Allianz et Commerzbank.

C'est l'hypothèse d'un plan de sauvetage global en Espagne qui alimente l'inquiétude sur le sort de la zone euro, malgré un plan d'aide européen de 100 milliards d'euros alloué ce week-end aux banques espagnoles. Madrid a également annoncé une accélération de la récession au deuxième trimestre avec un recul du produit intérieur brut de 0,4% contre 0,3% au trimestre précédent.

Dans la matinée, l'inquiétude sur le sort de l'Espagne se traduisait par des taux record atteints lors d'une émission de dette à 10 ans. Son rendement atteignait 7,466% (après avoir touché 7,5%), contre 7,226% vendredi. Un niveau jamais atteint depuis la création de l'euro. Les régions espagnoles contribueraient largement à l'angoisse des marchés. En effet, celles de Valence et Murcie ont d'ores et déjà demandé une aide au gouvernement.

Selon la presse locale, une demi-douzaine de gouvernements régionaux devraient le faire à leur tour, faute de parvenir à se financer sur le marché. Madrid avait mis en place un fonds de 18 milliards d'euros pour venir en aide aux finances de ces collectivités régionales, mais c'est le double qu'il faudrait désormais. Les régions de Catalogne, de Castille-La Manche, des Baléares, des Iles Canaries ou d'Andalousie devraient prochainement faire appel à ce mécanisme de financement.

Le gouvernement en appelle à l'intervention de la BCE

Le ministre de l'Économie espagnol, Luis de Guindos, a de nouveau écarté lundi 23 juillet un plan de sauvetage global du pays. "L'Espagne a la capacité de croissance et n'a pas les problèmes d'autres pays secourus et pour cela ne va pas être secouru", s'est-il défendu. "Avec cette situation d'incertitude, de volatilité, il existe un comportement irrationnel des marchés. L'unique manière d'agir va bien au-delà de la capacité des gouvernements", a affirmé le ministre, faisant allusion à la Banque centrale européenne (BCE).

Samedi, le ministre des affaires étrangères José Manuel García-Margallo, avait de nouveau appelé la Banque centrale européenne à agir, notamment en achetant de la dette espagnole afin de mettre fin à la spéculation contre l'Espagne. Le président de la BCE Mario Draghi s'était déjà montré ouvert par le passé à un élargissement du périmètre de l'institution, comme il le rappelle dans son interview au Monde du 21 juillet.

La Grèce de nouveau proche de la faillite

Athènes revient également dans l'œil du cyclone, en appelant une aide "intérimaire" pour rembourser une obligation de 3,2 milliards d'euros détenue par la BCE et qui arrive à échéance le 20 août. Un délai très serré, puisque la "troïka" (UE, FMI et BCE) ne revient que cette semaine pour évaluer l'avancée des réformes promises, dans le cadre du second plan d'aide.

La Commission européenne a estimé lundi peu probable que le prochain déblocage d'une tranche d'aide ait lieu avant le mois de septembre. Leur rapport devrait servir pour décider du déblocage ou non d'une tranche de 31,5 milliards d'euros sur le prêt de 130 milliards accordé en février...

L'euro a accéléré son repli, tombant sous 1,21 dollar pour la première fois depuis deux ans et chutant à son plus bas niveau face au yen depuis onze ans. Vers 14h45, l'euro est descendu jusqu'à 1,2067 dollar, son plus faible niveau depuis le 10 juin 2010, avant de limiter ses pertes.

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