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Les fumeurs plus à risque de bouger pendant le sommeil et d'«interpréter» leurs rêves

Les fumeurs plus à risque d'«interpréter» leurs rêves
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TORONTO - Le tabagisme et l'exposition aux pesticides semblent être de puissants facteurs de risque pour une maladie rare qui pousse les gens à «jouer» leurs rêves pendant leur sommeil, allant même parfois jusqu'à frapper la personne qui partage leur lit, suggère une étude.

Les personnes souffrant de problèmes du comportement du sommeil paradoxal (RBD) ne présentent pas le manque de tonus musculaire, appelée atonie, qui se produit habituellement durant le sommeil, leur permettant de bouger librement.

Selon le Dr Ron Postuma, un neurologue de l'Université McGill qui a mené l'étude internationale, les humains sont normalement «paralysés» lorsqu'ils dorment. Les rêves peuvent ainsi sembler très réels, mais les personnes endormies ne bougent pas.

Chez les personnes atteintes de RBD, toutefois, le système qui paralyse les dormeurs cesse de fonctionner, permettant ainsi aux rêveurs d'accomplir ce à quoi ils rêvent.

Au dire du Dr Postuma, ces gens vont ainsi jouer la moitié d'un scénario, pouvant même parler de façon articulée, rire, pleurer, ou sourire.

Les rêves violents peuvent toutefois avoir des conséquences désagréables, voire tragiques. Il y a quelques années, un Britannique a étranglé sa femme à mort pendant que le couple campait. S'endormant au son de campeurs «lâchant des cris», l'homme a rêvé que sa femme et lui étaient attaqués, et a donc tenté de la défendre en étranglant son agresseur imaginaire. L'homme a été reconnu non coupable en raison de son trouble de santé.

La plupart des cas sévères forcent les individus à faire chambre à part, précise le Dr Postuma. Des médicaments permettent toutefois d'amoindrir les symptômes, qui affectent moins de un pour cent de de la population, et sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes ou les personnes âgées.

Dans leur étude portant sur près de 350 personnes atteintes de RBD et du même nombre de sujets dans le groupe de contrôle, les chercheurs ont découvert que ceux atteints de RBD avaient 43 pour cent plus de risques d'être fumeurs — 64 pour cent des sujets ayant au moins fumé une fois, comparativement à 56 pour cent de ceux ne souffrant pas de la maladie.

L'aspect le plus important du RBD est toutefois que ce problème de santé semble ouvrir la porte à la maladie de Parkinson et à un type de démence appelé démence à corps de Lewy.

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