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Conflit étudiant: les négociations entre Québec et les étudiants reprendront mardi à 13h (PHOTOS)

Les négos suspendues pour la nuit
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QUÉBEC - Le processus de négociations entre le gouvernement et les leaders étudiants se poursuivra mardi, à compter de 13 heures, après une première journée marquée au sceau de la confidentialité.

La rencontre de lundi a pris fin vers 22 heures, sans que rien n'ait filtré du contenu des discussions entamées huit heures plus tôt. Mais du seul fait que le dialogue se poursuit est un signe qu'une entente est jugée possible.

Cependant, on ne sait toujours pas quel type de proposition a été présenté par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, en vue de dénouer la crise qui perdure depuis près de quatre mois, autour de l'augmentation des droits de scolarité.

Les deux parties avaient convenu d'un mot d'ordre de ne rien dévoiler du contenu des discussions. Les leaders étudiants ont quitté les lieux en fin de soirée sans s'adresser aux journalistes.

À leur arrivée à la tour de la Banque Nationale à Québec, les leaders étudiants ont été très clairs quant à leurs attentes: les discussions devaient porter sur les droits de scolarité et sur une possible suspension de la loi spéciale 78 adoptée le 18 mai.

La rencontre au sommet à laquelle participent les représentants de la CLASSE, de la FECQ, de la FEUQ et de la TACEQ pourrait durer plusieurs jours, de l'avis de leaders du mouvement étudiant, qui entendent prendre tout le temps requis pour obtenir gain de cause.

Le cabinet de la ministre Courchesne a refusé de confirmer le dépôt d'une nouvelle proposition gouvernementale, mais le ministre des Finances, Raymond Bachand, a confié plus tôt en matinée que sa collègue avait reçu "un mandat précis" pour "mettre des choses sur la table".

Lors d'un court point de presse avant la rencontre, Mme Courchesne s'est contentée de dire qu'elle abordait avec "ouverture" la reprise du dialogue.

"Je me présente ici sans être fermée à rien, avec ouverture. Je pense qu'il faut être très positif et confiant. Je me présente avec toute l'énergie voulue. On va franchir les étapes une à une", a-t-elle déclaré aux journalistes.

Pour la ministre, la pression pour mettre un terme à la crise ne repose pas sur les seules épaules du gouvernement. Toutes les parties en présence ont "une obligation de résultat", a-t-elle fait valoir avant de se rendre à la table des négociations.

Le processus de négociation a été perturbé par une manifestation, qui a débuté pacifiquement vers 21h30, alors qu'une centaine de personnes ont défilé devant l'édifice de la Banque nationale, armées de casseroles, arborant les carrés rouges et brandissant des drapeaux du Québec, avant que la manifestation ne soit considérée illégale, l'itinéraire n'ayant pas été fourni à la police.

La manifestation a mal tourné, sur le coup de 22 heures, quand l'escouade anti-émeute est intervenue pour arrêter des manifestants, dans un climat de plus en plus tendu.

Les discussions risquent de tourner court si jamais le gouvernement refuse d'aborder la question des droits de scolarité et d'une possible suspension de la loi 78, avait soutenu plus tôt le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, qui ne participe pas personnellement aux discussions.

"Ce sont les deux enjeux prioritaires pour nous. S'il y a une fermeture complète sur ça, c'est sûr qu'on va remettre en question notre participation (aux négociations)", a-t-il dit.

Les associations étudiantes n'ont pas adopté une position commune en prévision de la nouvelle négociation, mais elles partagent la même opposition

à la hausse des droits de scolarité _ 1780 $ sur sept ans _ et la même hostilité à l'égard de la loi 78.

À défaut d'une révision de la hausse et d'une remise en cause de la loi spéciale, il n'y aura pas de sortie de crise possible, a soutenu la présidente de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ), Martine Desjardins.

"On doit traiter de la question de la hausse des droits de scolarité et de la suspension des articles de la loi 78 qui visent à réduire la liberté d'expression, la liberté d'association et la liberté de manifestation pacifique. Les deux enjeux sont liés et devront être abordés à la table", a-t-elle dit.

Son vis-à-vis de la Fédération étudiante collégiale (FECQ), Léo Bureau-Blouin, a de son côté estimé que "la balle est maintenant dans le camp du gouvernement".

"Depuis le début on met beaucoup de pression sur les épaules des associations étudiantes pour qu'elles trouvent des solutions et on a bien hâte de voir ce que le gouvernement a à nous proposer. (...) On vient ici en mode ouverture", a-t-il dit.

Malgré les appels pressants de la chef de l'opposition péquiste Pauline Marois, le premier ministre Jean Charest ne participe pas aux échanges. Les recteurs, les représentants des cégeps et ceux des grandes centrales syndicales _ qui avaient pris part à la négociation de l'entente avortée du 5 mai _ ne sont pas non plus de la partie.

La ministre Courchesne est pour sa part accompagnée du négociateur Pierre Pilote et du ministre délégué aux Finances, Alain Paquet.

Depuis le début du mois d'avril, le gouvernement a proposé une série de bonifications à l'aide financière aux étudiants et a offert d'étaler sur sept ans plutôt que cinq la hausse des droits de scolarité _ 324 $ par année _ sans parvenir à satisfaire les associations étudiantes.

Jusqu'ici, à l'exception d'une discrète ouverture de la part de l'ancienne ministre de l'Éducation Line Beauchamp, le gouvernement Charest a résisté aux pressions en faveur d'un moratoire sur l'augmentation des droits de scolarité.

L'adoption récente de la loi 78, une législation d'exception musclée visant à assainir le climat de perturbation sociale, a plutôt eu pour effet de gonfler les rangs des manifestants contre le gouvernement.

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