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Le printemps arabe inspire le monde, estime Washington

Le printemps arabe inspire le monde, estime Washington
AFP

Le département d'État américain applaudit le printemps arabe dans son rapport annuel sur la situation des droits de la personne dans le monde, publié jeudi. Les soulèvements populaires de l'an dernier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont eu des « répliques partout dans le monde », analyse-t-il.

Retraçant l'évolution des droits de la personne dans près de 200 pays, le rapport, qui porte sur les événements de 2011, met en évidence l'éviction des dictateurs de Tunisie, de Libye, d'Égypte et du Yémen à la suite de révoltes populaires. Dans plusieurs pays, des millions de citoyens ont pris exemple sur ce mouvement de liberté, réclamant à leur tour plus de droits, poursuit la diplomatie américaine.

« Les images de manifestants, sans peur, prêts à risquer leur vie pour s'opposer à des gouvernements qu'ils jugeaient illégaux, ont été une source d'inspiration pour le monde entier », écrit le département d'État.

« Les désirs de changement observés en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen et en Syrie sont une source d'inspiration. Et pourtant, le changement engendre l'instabilité, avant de céder la place à un plus grand respect de la démocratie et des droits de la personne. », est-il mentionné dans le rapport.

Le rapport n'en souligne pas moins le fait que des milliers de personnes ont été tuées ou maltraitées par les forces de l'ordre, qui tentaient ou tentent toujours de conserver le statu quo.

Les États-Unis déplorent notamment « les violations odieuses et généralisées des droits » de ceux qui luttent encore contre le président syrien, Bachar al-Assad.

Washington souligne également qu'« il faudra du temps pour la création de partis politiques aux aspirations diverses, d'une société civile solide, d'un climat propice à la liberté d'expression et d'une culture politique transparente ».

Amélioration au Myanmar, détérioration en Chine

La diplomatie américaine se réjouit également des « changements remarquables » au Myanmar, où un gouvernement civil a succédé à la junte en mars 2011. Prenant note de la libération des prisonniers politiques comme Aung San Suu Kyi, elle note que ce pays, longtemps isolé « offre un exemple de gouvernement qui s'oriente vers un modèle de plus grande ouverture, la démocratie et la liberté. »

Le régime demeure cependant contrôlé par les militaires.

Dans son rapport, le département d'État s'est montré plus critique à l'endroit de Pékin. « En Chine, les droits de la personne se dégradent, notamment en ce qui concerne les libertés d'expression, de réunion et d'association », note le département d'État. « Le gouvernement a redoublé d'efforts pour faire taire les militants politiques et a eu recours à des procédures extrajudiciaires », déplore la diplomatie américaine. Les forces chinoises « auraient, selon des informations, procédé à des exécutions arbitraires et illégales ».

Le Soudan, dont le président Omar el-Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), est également dans la ligne de mire de Washington. Khartoum viole les droits de ses citoyens, mais ces abus, note la diplomatie américaine, « ne sont pas punis ».

En Iran, le gouvernement « prive ses citoyens des droits de la personne, des libertés d'expression, de réunion, d'association, de mouvement et de religion », note également le département d'État.

Lors de la présentation du rapport, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a par ailleurs insisté sur le fait qu'il restait « beaucoup à faire ». « Dans trop de pays, les autorités musellent encore les aspirations de leurs concitoyens », a-t-elle rappelé.

« Mais l'ampleur de la tâche » ne devrait pas amenuire la possibilité que les améliorations constatées dans le monde « puissent inspirer d'autres sociétés fermées, comme l'Iran, la Corée du Nord, l'Ouzbékistan, l'Érythrée, ou le Soudan », conclut Washington.

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