La preuve de la Couronne est close au procès de l'ex-juge Jacques Delisle, accusé du meurtre prémédité de sa femme Nicole Rainville. La Couronne a fait entendre jeudi un 22e témoin, la notaire Danielle Beausoleil, qui a dressé le bilan financier complet de Jacques Delisle.
Elle a expliqué qu'en cas de divorce, le juge à la retraite aurait dû verser 1,4 million de dollars à Mme Rainville. Sa rente de retraite serait passée de 178 000 $ annuellement à moins de 89 000 $. Il n'a toutefois jamais été question de divorce depuis le début du procès.
Par ces chiffres, la Couronne veut démontrer que, outre le mobile amoureux, il y avait aussi un mobile financier. D'après la Couronne, au lieu de divorcer, l'ex-juge aurait préféré tuer sa femme afin d'épargner de l'argent.
En contre-interrogatoire Me Jacques Larochelle a rappelé que le couple s'était marié en 1960 et qu'à cette époque, aucune loi n'obligeait Jacques Delisle à séparer ses biens avec sa conjointe en cas de divorce. L'ex-juge avait accepté dès le départ de se marier en communauté.
La défense a quant à elle fait entendre deux témoins. Le premier est un ami du couple, un chirurgien âgé de 80 ans. Il a affirmé que lors d'une discussion avec Mme Rainville, celle-ci lui aurait dit qu'une arme se trouvait dans l'appartement du couple et qu'elle savait où la trouver. En contre-interrogatoire, l'avocat de la Couronne s'est étonné que ce témoin n'ait jamais parlé de cette discussion à son ami Jacques Delisle.
L'autre est une femme de ménage du couple qui a dit que Mme Rainville se sentait comme un fardeau après son accident et qu'elle était probablement mieux morte.
En avant-midi, les avocats ont débattu d'un point de droit en l'absence des jurés.
Le procès de Jacques Delisle en est à son treizième jour. Le magistrat retraité de la Cour d'appel du Québec est accusé du meurtre prémédité de sa conjointe, Nicole Rainville, le 12 novembre 2009 à leur domicile.