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France: l'avance de François Hollande en légère baisse selon les derniers sondages

L'avance de Hollande se réduit
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Il aura donc fallu attendre les tous derniers jours de la campagne pour voir s'installer une once de suspense sur l'issue du second tour. Après avoir culminé pendant des mois à 55, voire 56% d'intentions de vote dans la quasi-totalité des sondages, François Hollande voit son avance s'éroder sérieusement dans la toute dernière batterie d'enquêtes d'opinion parues jeudi soir ou ce vendredi matin.

Le candidat socialiste y perd en effet entre 1 et 2 points au profit de son rival UMP, Nicolas Sarkozy, qui remonte graduellement à moins de quatre longueurs d'une victoire le 6 mai prochain.

Dynamique durable ou resserrement classique à 48 heures de l'ouverture des bureaux de vote? Si les courbes se rapprochent, se croiseront-elles pour autant? L'issue du duel opposant le président sortant à son challenger socialiste s'annonce quoi qu'il arrive plus ouvert que prévu. Mais attention aux conclusions hâtives, de part et d'autre de l'échiquier politique. Voici les derniers indices que nous livrent les sondages avant que les électeurs ne livrent leur jugement définitif dimanche prochain.

SARKOZY CONFIRME SA DYNAMIQUE DE RECONQUÊTE

Premier enseignement, Nicolas Sarkozy revient en force dans cette fin de campagne. Contrairement à la veille du 22 avril, date du premier tour du scrutin présidentiel, le candidat UMP a la dynamique pour lui et sa cote ne cesse de grimper, même si son retard sur son concurrent socialiste reste très conséquent.

Une dynamique que le grand débat d'entre-deux-tours n'a, semble-t-il, pas entamé, et ce malgré le fait que François Hollande soit sorti vainqueur du duel selon la plupart des enquêtes mentionnées ci-dessus.

Nicolas Sarkozy bénéficie d'un double phénomène: d'une part, la forte mobilisation de son camp, fédéré autour de la crainte d'une victoire annoncée de François Hollande le 6 mai prochain; d'autre part, des reports de voix un peu plus favorable de la part des électeurs de Marine Le Pen.

Surtout, Nicolas Sarkozy n'a toujours pas vu s'effondrer les prévisions de report des voix des électeurs de François Bayrou, et ce malgré une campagne jugée trop proche de l'extrême-droite par le président du Modem lui-même.

HOLLANDE FAVORI, MALGRE LES MARGES D'ERREURS

Il n'empêche, au regard des enquêtes citées ci-dessus, François Hollande garde aujourd'hui toutes ses chances d'arriver en tête dimanche prochain. Sa légère mais remarquable érosion sondagière tient pour l'heure davantage à une légère démotivation des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qu'à celle de son propre camp. Pas d'effondrement donc dans l'électorat socialiste ni de crise de doute.

Le candidat PS peut d'ailleurs se rassurer en constatant que la totalité des enquêtes d'opinion le placent en tête, même en tenant compte des marges d'erreur.

Attention toutefois aux résultats courus d'avance, qui pourraient inciter certains à sauter le second tour, ou aux dernières variations d'état d'esprit dans une opinion publique décidément volatile.

LES INCONNUES DU FACTEUR BAYROU ET DE LA MOBILISATION

Certaines inconnues menacent d'ailleurs encore de peser sur l'issue de ce scrutin, que l'on a trop souvent analysé à travers le seul prisme des suffrages exprimés. Or, comme le rappellent sondeurs et politologues, près de 20% des Français n'ont pas encore totalement décidé à qui ils confieraient leur suffrage. On se souvient de la surprise qu'avait constitué le très bon taux de participation du premier tour.

"Dimanche, vous n'imaginez pas à quel point les choses vont se jouer sur le fil du rasoir", a donc lancé Nicolas Sarkozy ce vendredi devant ses partisans, anticipant "une mobilisation historique". "Si les Français doivent faire un choix, qu'ils le fassent clairement, massivement, qu'ils donnent à celui qui sera investi toutes les capacités et les moyens d'agir", lui a répondu le député de Corrèze, qui achève lui aussi sa campagne officielle sur le terrain.

Reste un ultime facteur que les derniers sondages n'ont pas pu tester: l'annonce spectaculaire de François Bayrou ce jeudi qu'il voterait François Hollande au second tour. Déclaration qui certes n'a pas valeur de consigne, mais qui pourrait peser sur le choix des électeurs centristes, partagés pour l'heure en trois tiers: un petit tiers votera Hollande, un plus gros votera Sarkozy, le dernier se refusant à choisir entre les deux derniers candidats en lice.

L'abstention, voire le vote blanc, encouragé par Marine Le Pen, pourraient donc jouer un rôle décisif en cas d'écarts resserrés au soir du 6 mai. Un indice qui continue d'entretenir l'espoir à droite et qui devrait inciter la gauche à la prudence.

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