(Radio-Canada.ca)
Alors que les manifestations contre la hausse des droits de scolarité se poursuivaient au Québec mercredi, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a réaffirmé sa volonté de discuter de la bonification de l'aide financière aux études avec les associations étudiantes.
La ministre évoque cependant des négociations sur le programme des prêts et bourses et non sur la hausse des droits de scolarité.
« J'ai clairement indiqué que ma porte est ouverte pour discuter de la question de l'accessibilité aux études, plus particulièrement : "Est-ce qu'on doit apporter des modifications au régime de prêts et bourses?" », a-t-elle déclaré mercredi avant-midi à Québec.
« Moi, ma réponse, c'est : ma porte est ouverte pour avoir un dialogue là-dessus. Je pense qu'il y a un bon nombre d'étudiants - parce que le mouvement étudiant est divisé - de contribuables et de parents qui se disent : "S'il y a une piste de solution, c'est dans l'aide financière aux études" », ajoute-t-elle.
Aux yeux de Mme Beauchamp, si le conflit persiste après Pâques, le réaménagement de la session deviendra de plus en plus compliqué. Mme Beauchamp envoie le message qu'il faut régler ce conflit avec les étudiants, avant d'atteindre un point critique.
Certains cégeps et départements d'universités sont en grève générale illimitée depuis sept semaines dans certains cas, une situation qui pourrait compliquer la reprise de la session.
La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) presse de son côté le gouvernement Charest de faire une proposition aux étudiants pour mettre fin à la grève et éviter que la session soit compromise.
La FNEEQ croit qu'un moratoire d'un an sur la hausse des droits de scolarité et la tenue d'un véritable débat public sur l'éducation seraient accueillis favorablement par les étudiants et pourraient mettre fin à leurs moyens de pression.
Les professeurs de cégep et les chargés de cours de la FNEEQ appuient les étudiants dans leur lutte. Ils sont prêts à faire preuve de souplesse pour que leur session soit sauvée, mais ils tiennent aussi à ce que leur convention collective soit respectée. Si les grèves persistent au-delà de la mi-avril, il sera extrêmement difficile de trouver des compromis.
Les manifestations se poursuivent
Pendant ce temps, des manifestations d'envergure contre la hausse des droits de scolarité se sont déroulées dans la province.
En après-midi, plusieurs milliers d'étudiants de partout au Québec ont marché dans les rues de Sherbrooke, la circonscription du premier ministre Jean Charest. Selon les sources, il y avait entre 4000 et 10 000 manifestants.
À Montréal, des étudiants réunis au carré Saint-Louis, à l'invitation de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), ont marché jusqu'à l'Université de Montréal. La manifestation, dont les organisateurs ont tenu l'itinéraire secret, s'est déroulée dans le calme.
En matinée, la police de Montréal a arrêté au moins une soixantaine d'étudiants qui manifestaient au centre-ville.
Des groupes de manifestants partis plus tôt des squares Victoria et Phillips plus tôt ont été interpellés à l'angle des rues Charlotte et De Bullion, et à l'angle de la rue Hôtel-de-Ville et du boulevard René-Lévesque.
Ces arrestations ont été effectuées peu après qu'un groupe d'étudiants soit entré à l'intérieur de l'hôtel Reine Elizabeth, boulevard René-Lévesque, avant d'en ressortir une dizaine de minutes plus tard. Ils sont ensuite entrés au Centre Eaton.
La police de Montréal, qui avait déployé son groupe d'intervention tactique dans les environs, a déclaré la manifestation illégale vers 8 h 20. Elle soutient que des méfaits ont été commis tant à l'hôtel qu'au centre Eaton. Personne n'aurait cependant été blessé.
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