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États-Unis: les défis du second mandat d'Obama

Le simple fait d'avoir battu Mitt Romney -et John McCain avant lui- ne signifie pas que vous soyez un grand, ni même un très bon président. Le président Barack Obama s'est montré particulièrement doué pour planifier et gagner les élections. Mais jusqu'ici, sa présidence n'a pas été à la hauteur. Et pourtant, le public ne l'a pas abandonné. Un nouveau sondagemontre un modeste espoir envers une meilleure réussite de son second mandat.
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Le simple fait d'avoir battu Mitt Romney -et John McCain avant- ne signifie pas que vous soyez un grand, ni même un très bon président. Le président Barack Obama s'est montré particulièrement doué pour planifier et gagner les élections. Mais jusqu'ici, sa présidence n'a pas été à la hauteur.

Il a encore beaucoup à faire pour améliorer la vie et le sort de l'Américain moyen, pour mettre en place le système de santé et la réforme des banques; pour promulguer la réforme de l'immigration ou mettre en oeuvre de nouvelles règles environnementales plus solides; pour repenser notre rôle dans le monde; ou encore pour calmer l'atmosphère corrosive de la vie publique à Washington.

Et pourtant, le public ne l'a pas abandonné. Après tout, il a remporté une victoire convaincante en novembre dernier. Un nouveau sondage Huffington Post/YouGov montre un modeste espoir envers une meilleure réussite de son second mandat . Ainsi, 64 % des sondés pensent qu'il accomplira au moins autant, voire plus, que lors de son premier mandat.

Et considérant la mauvaise posture de ses adversaires républicains, Obama est dans une position de force inédite pour faire ce qu'on attend de lui au cours de second mandat mais ce, seulement s'il a la volonté et les moyens de transformer sa victoire en résultats concrets.

C'est en tout cas le résultat d'un sondage approfondi mené par le Huffington Post sur les problèmes et les perspectives qui attendent le président alors qu'il s'apprête à placer sa main sur deux bibles lundi prochain: celle dont s'est servi Abraham Lincoln en 1861 et celle que gardait toujours avec lui Martin Luther King lorsqu'il voyageait.

Nous avons donc lancé une série d'articles vous donnant les résultats de cette étude. Vingt papiers la semaine prochaine, quatorze des États-Unis et six venus d'ailleurs; des blogs d'experts publiés; des interviews avec des journalistes sur le HuffPost Live video; ainsi que les résultats des sondages HuffPost/YouGov.

La partie la plus importante de n'importe quel projet du HuffPost vient après que nos contenus soient mis en ligne, sous la forme des commentaires de notre grande communauté. Nous avons été les premiers à proposer un mélange d'articles d'information, de médias sociaux et de contributions communautaires, et aucun article que nous publions est supposé avoir le dernier mot. Bien au contraire. Les papiers et les posts sont dans une section spéciale et nous vous encourageons à donner votre avis.

On peut dire une chose à propos d'Obama: il aime être vu comme quelqu'un visant le sommet. Son slogan de 2012 était un mot puissant suivi d'un point final: "FORWARD" ("En avant"). En prenant le président au mot, nous avons appelé cette série spéciale "Le chemin devant: les défis du second mandat d'Obama".

Dix-huit journalistes du Huffington Post à Washington et New York, plus six au Canada et en Europe rendront compte de nos avancées jusqu'ici et jusqu'où Obama doit encore aller pour aller "de l'avant" vers la Terre Promise.

Ses opposants à droite considèrent le président comme une force malveillante et irrésistible souhaitant transformer complètement l'Amérique. Mais nos journalistes ont trouvé quelque chose de moins apocalyptique. Obama s'est en fait révélé moins téméraire qu'il aurait pu l'être, moins méthodique qu'il aurait dû l'être, et plus concentré sur une politique à court terme que sa noble image "d'homme aux grandes idées" ne l'aurait laissé présager.

Commençons par les classes moyennes, à qui le président a dédié sporadiquement sa présidence. Il ne fait aucun doute qu'Obama a sauvé le système financier mondial d'un effondrement total (un effondrement qui aurait pu tous nous ruiner, classes moyennes comprises). Et comme son équipe le souligne régulièrement, la promesse d'un système de santé plus abordable pour plus de monde, subventionné par les contribuables, peut compenser une partie de la tendance à la baisse des emplois et des salaires.

Mais les journalistes Dave Jamieson et Arthur Delaney ont découvert que la classe moyenne américaine -le pilier culturel et économique de ce pays- est plus sous pression que jamais, sa situation s'étant dégradée sous certains aspects depuis le début de mandat d'Obama en 2009. Nos journalistes ont observé les progrès que l'administration soutient avoir déjà fait, ainsi que les objectifs modestes de son programme pour le second mandat, et se sont demandés si le président était désireux ou capable d'en faire plus.

C'est une question essentielle - voire LA question essentielle - de la présidence d'Obama.

Dans les jours à venir, nous allons tourner notre regard vers d'autres sujets plus urgents: la pauvreté, la réforme de l'éducation, les affaires étrangères, les stratégies militaires, la régulation bancaire, l'environnement, l'immigration, la communauté noire, la politique des drogues, le système de santé, l'héritage politique et partisan d'Obama, sa volonté (ou son manque de volonté) de changer le ton à Washington et la probabilité (ou son absence) d'un grand accord budgétaire.

Nous estimons qu'Obama doit encore accomplir bien du chemin sur toutes ces questions. Ses victoires électorales (gagner deux mandats avec chaque fois plus de 50 % du vote populaire) le place au même niveau que d'autres présidents comme Andrew Jackson, Franklin Roosevelt et Ronald Reagan. Certes, Obama est dans le cercle des gagnants, mais il n'est pas encore dans celui plus restreint des "figures du changement".

Pour la plupart des présidents réélus, le pouvoir disparaît rapidement. Ce ne sera peut-être pas le cas d'Obama. Les lois qu'il a fait passer lors de son premier mandat peuvent être mise en œuvre sans devoir repasser par le Congrès. L'économie mondiale pourrait être sur le point de retrouver une nouvelle croissance. Ses ennemis républicains sont en déroute et en pleine confusion. Il peut les faire reculer dans un coin, ou les courtiser un par un, comme il l'a fait récemment sur la question du "mur budgétaire". Il y a quatre ans, il était novice à Washington et au jeu politique des concessions mutuelles. Maintenant, il y a pris goût.

La question principale est de savoir s'il sera assez perspicace, endurant et solide pour transformer de grandes promesses en vraie grandeur. Ses critiques sont bien sûr sceptiques. Les Américains le sont aussi. Un sondage HuffPost/YouGov a montré que seuls 37 % des Américains estimaient qu'Obama serait président "grand ou au dessus de la moyenne". D'autres sondages montrent qu'une grande majorité de l'opinion publique considère toujours que le pays "ne va pas dans la bonne direction".

Mais Obama a déjà déjoué les attentes. Et s'il peut réussir les défis que nous examinons à partir d'aujourd'hui, il peut le refaire et honorer ainsi la mémoire de Lincoln et de King d'une manière bien plus forte qu'en posant la main sur une bible.

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