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Trois conseils à Obama pour gagner le premier débat

Mitt Romney joue toute son élection dans ce premier débat. Son équipe de campagne et ses représentants ne cessent de le dire. La pression pour qu'il réussisse sera énorme. C'est pour cette raison qu'il dira certainement des choses qui ennuieront vraiment le Président.
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Avez-vous remarqué comme dernièrement, tout le monde se voit attribuer le mérite de l'avance du Président Obama dans les sondages, à part le Président lui-même ? C'est l'image unie du parti démocrate à la convention ; c'est Bill Clinton ; c'est Mitt Romney sourd à la situation de 47 % d'Américains. Pour faire court, selon les commentateurs, le Président n'a rien à voir avec sa montée en puissance actuelle. En réalité, c'est précisément la stratégie du Président et de son équipe de campagne qui a permis à ce que tout ce qui précède ait un tel retentissement auprès du peuple américain.

Quand le Président a réussi à faire de cette élection un choix entre deux leaders et deux partis, plutôt qu'un référendum sur lui et sa gestion de l'économie, alors la trame du récit s'est mise en place. Certes, il y avait déjà une bonne histoire à raconter à propos de tout ce qui a été accompli ces quatre dernières années, mais l'Amérique avait besoin de reconsidérer l'ensemble dans un contexte plus large. Alors maintenant, quand le taux d'imposition de Romney tourne autour de 13 %, ou quand il choisit le bourreau du Medicare comme colistier, ou quand il n'arrive pas à savoir si le programme d'assurance maladie du Massachusetts est une preuve de sa compassion (Romney l'a créé lui-même quand il était gouverneur de l'état, NdT) ou un nœud coulant autour du pays quand il est rebaptisé l'Obamacare, alors le candidat républicain tombe sans cesse dans le piège de la comparaison. Il n'a probablement pas voulu que tout ceci représente sa candidature, mais de son côté, le Président Obama arrive bien à faire comprendre aux Américains qu'en le rejetant lui, c'est Mitt Romney qu'ils choisissent.

Voici donc mon premier conseil au Président Obama pour le premier débat : formulez presque toutes vos réponses comme le résultat d'un choix, pas une défense. Romney est intelligent, réputé pour sa maîtrise des débats, et il essaiera de rester vague et de mettre le Président sur la défensive dés le début. Barack Obama doit résister à la tentation de répondre aux attaques simplement par la défense. Chaque sujet est l'occasion d'un choix à faire pour le peuple américain. Et si on considère les sujets un par un, la majorité des gens est d'accord avec le Président des Etats-Unis.

Mon deuxième conseil au Président est de présenter le meilleur de lui-même comme emblématique du meilleur de l'Amérique. Mitt Romney a dit qu'il souhaitait que tout le monde se concentre sur les performances économique du pays. Mais la vie n'est pas si simple ou si binaire. Si les mères sont soucieuses d'avoir une bonne prise en charge de leurs grossesses ou de savoir si leurs droits sont respectés, c'est dur de se concentrer uniquement sur l'économie. Si les immigrants ont peur de subir des discriminations ou que leurs familles soient déportées, cela ajoute au stress de leur situation économique. Si les gays et lesbiennes ne peuvent pas faire reconnaître leurs familles, cela rend plus difficile leur recherche d'un travail épanouissant puisqu'ils ne peuvent pas réunir leurs indemnités. Si les étudiants sont plus occupés par le stress de voir leur taux d'emprunt augmenter plutôt que par leur travail acharné, leurs chances de réussir sont réduites. En deux mots, l'Amérique est forte quand tous ses citoyens sont estimés à leur juste valeur et que nous allons tous dans la même direction plutôt qu'en nous battant éternellement sur les mêmes sujets, ou qu'en laissant les questions sociales nous diviser. Ce n'est pas l'Amérique dans laquelle habite Mitt Romney mais c'est celle que connaissent la plupart de ses habitants. N'ayez pas peur de parler de notre pays comme un pays d'opportunité au sens large du terme.

Mitt Romney joue toute son élection dans ce premier débat. Son équipe de campagne et ses représentants ne cessent de le dire. La pression pour qu'il réussisse sera énorme. C'est pour cette raison qu'il dira certainement des choses qui ennuieront vraiment le Président. Voici donc mon dernier conseil : restez sympa. Pas de remarques du style : "Vous êtes assez appréciable dans votre genre" (ce que Barack Obama avait dit à propos d'Hillary Clinton, alors sa rivale, lors des primaires démocrates de 2008, NdT) ; pas de blagues à propos du chien qu'un jeune Romney avait accroché sur le toit de sa voiture ; pas d'allusion sarcastique à la richesse du candidat républicain; pas de sermon condescendant s'il se trompe dans ses données : restez sympa, voilà tout. L'une des plus grandes chances de l'Amérique est d'avoir un président gentil et chaleureux, avec un large sourire et un grand cœur. Et c'est ce président qui remportera le premier débat.

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