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Attaques de chiens: il vaut mieux prévenir que guérir

Voici mes cinq recommandations de maman pour éviter autant que possible qu'un chien n'attaque votre enfant.
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Enfants défigurés par des pitbulls, mordus par des molosses, attaqués par des rottweilers, les médias font leurs choux gras de ces histoires. Quand, un matin, la radio parlée s'empare d'une nouvelle du genre, ouvre ses lignes et propage l'idée qu'une race de chien en particulier devrait être éradiquée, bannie, éliminée, j'ai avantage à garder mon chien en laisse, même au plus profond des bois, là où seuls les loups sont rois.

Quand Pascal a commencé à se traîner, Maggie n'a pas très bien réagi. Aussitôt qu'elle était dérangée dans son sommeil, elle grognait très fort. J'ai pris les moyens qui s'imposaient pour préserver l'harmonie au sein de ma meute-famille. J'ai tranquillement désensibilisé mon chien aux caresses un peu rudes de la Terreur, j'ai éduqué mon fils au respect à l'égard des animaux, j'ai habitué ma chienne à faire de plus longues périodes sur le patio, été comme hiver, sans trop japper, je me suis procuré une cage pour qu'elle ait son petit coin à elle. Je n'ai pas trouvé la solution miracle, mais de petits accommodements qui ont permis à chacun des membres de ma famille d'être heureux, en sécurité et en paix. Qu'il soit question de ma chienne, de mes enfants, de mon conjoint ou de moi.

Or, j'en ai entendu des commentaires du genre: «Oui, mais... ta chienne, elle grogne fort... T'as pas peur qu'elle mange le bras d'un de tes gars? Ou qu'elle lui bouffe la face? Moi, si j'étais toi...» Et je répondais, toujours aussi calme: «Oui, c'est vrai, c'est possible, ça se peut qu'un chien pogne les nerfs, comme n'importe quel humain poussé à bout.»

Mais le message ne passait pas. Ces personnes anxieuses, voici ce qu'elles entendaient: «Oui, ça se peut que mon chien mange mon bébé, mais ce n'est pas grave, je m'en fous.» Elles auraient voulu que je leur dise ceci: «Non, y a pas de danger, c'est un bon chien.» Et elles auraient été rassurées, et on aurait pu parler d'autre chose.

Moi, je ne voyais pas les choses ainsi. Me rassurer avec des mots, ça ne suffit pas. Le déni, ça ne permet pas de trouver des solutions. La pensée magique, ça ne permet pas de prévenir les accidents. J'ai d'abord reconnu la possibilité qu'un malheur survienne et j'ai pris les moyens qui s'imposaient pour l'éviter autant que possible. J'ai par contre dû reconnaître que le risque zéro n'existe pas. Il n'existe pas quand je prends ma voiture, ni quand je traverse la rue, ni quand j'évite de mettre ma main sur une poignée de porte pleine de microbes dans les toilettes d'un hôpital, ni quand je marche seule en ville. Des avions qui tombent, des combustions spontanées, des balles perdues, des texteurs au volant, des chiens agressifs dans les parcs, il y en aura toujours. Ça pourrait même être un joli écureuil qui a la rage. Des potentiels de possibilité de «ça s'peut» qu'on meurt, y en a toutes les secondes de notre vie.

Éviter un drame canin dans ma maison, ça commence d'abord par l'acceptation d'une telle éventualité. Et, naturellement, pour moi, l'étape suivante, c'était la mise en place des moyens mis à ma disposition pour tenter le plus possible d'éviter un malheur.

Or, si j'ai un certain contrôle sur le plancher, dans ma maison, je n'en ai pas autant lorsque mes enfants jouent à l'extérieur, que ce soit dans un parc, dans la rue, et même sur mon propre terrain.

Voici donc mes cinq recommandations de maman pour éviter autant que possible qu'un chien n'attaque votre enfant.

  1. Renseignez-vous au sujet du langage canin. Les chiens ne mordent pas sans raison. La plupart du temps, ils signifient leur inconfort. Plus vous serez à même de comprendre ce qu'ils «disent», plus vous pourrez prévenir les drames.
  2. Éduquez vos enfants. Montrez-leur à comprendre le langage canin. Expliquez-leur que ce ne sont pas de gros toutous à coller, à bécoter ou à flatter n'importe comment. Ce sont des êtres vivants, sensibles, dotés d'une intelligence surprenante, et qui méritent d'être respectés. Ils vous le rendront au centuple. Vos enfants, même à deux ans, sont capables de percevoir les signes qu'émettent les chiens pour exprimer leur inconfort.
  3. Utilisez le renforcement positif. Tout le monde aime être félicité pour ses bons coups. Comme parents, nous aimons que les gens remarquent nos compétences. Comme employés, nous espérons que notre patron nous félicitera. Nos enfants aiment aussi que nous les encouragions à adopter les bons comportements. Le renforcement positif n'est pas seulement bon pour les humains, il est tout aussi efficace pour nos bêtes. Lorsque vos enfants entrent en relation avec un chien inconnu et que tout se passe bien, félicitez-les. Félicitez l'animal également. Lorsqu'il se fera caresser les oreilles par un autre enfant, il tendra à répéter ce bon comportement.
  4. Fiez-vous à vos perceptions et non pas à ce que les autres vous disent. Souvent, lorsque l'un de mes marmots flatte un chien inconnu, la personne au bout de la laisse m'avait bien dit que c'était une bonne bête. L'ami humain connaît peut-être son chien, mais il se peut qu'il ne connaisse pas le langage canin. J'ai donc souvent vu des chiens qui détournaient le regard, qui bâillaient, qui se léchaient les babines, qui écrasaient les oreilles, alors que le Deux-Pattes continuait de me dire qu'il n'y avait pas de danger. Mais je percevais bien qu'il s'agissait d'une bombe à retardement... Et je me suis affirmée...
  5. Affirmez-vous. Ce sont vos enfants. C'est votre devoir de les protéger. Si un propriétaire récalcitrant détache son chien aux abords des jeux, au parc, dites-lui qu'il enfreint le règlement. Si votre voisin détache son chien et que celui-ci ne vous inspire pas confiance, dites-le-lui. Il se peut que l'animal soit le plus gentil des toutous et que ce contact suffise à apaiser votre anxiété. Et il se peut aussi qu'à la suite de cette rencontre, vous décidiez de faire clôturer votre terrain.

Jamais vous ne saurez si vous avez réellement évité un drame. Mais s'il en survient un, vous pourrez au moins vous dire que vous aviez fait quelque chose. Que vous n'êtes pas resté dans le déni et l'inaction.

N'hésitez pas à prendre contact avec un comportementaliste canin si vous en sentez le besoin. C'est ce que j'ai fait. J'étais alors convaincue que Maggie était un bon chien. Et après avoir fait en sorte d'éviter le plus possible qu'elle ne morde un de mes enfants, j'en suis encore plus convaincue. Elle a une patience d'ange, cette blondinette.

Je vous propose également de consulter le site web Mon ami Muso. Vous y ferez des découvertes utiles.

Et pour conclure, je vous rappelle qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

Ce billet de blogue a été initialement publié dans la revue Pattes Libres, Hiver 2016, volume 4, numéro 1 (en ligne)

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