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L'horreur intégriste s'étend en Afrique

Il y a eu 18 morts et plusieurs blessés au Grand Bassam, magnifique station balnéaire à 40 Km d'Abidjan.
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Yahya Abou El Hamame, un des chefs des groupes terroristes d'AQMI, avait menacé sur un site mauritanien en janvier dernier les alliés des «Croisés» de les frapper, ainsi que les intérêts occidentaux chez eux. La rhétorique islamiste dans toute sa démagogie. L'attaque dont a été victime la Côte d'Ivoire la semaine dernière fait donc partie du plan islamiste. Il y a eu 18 morts et plusieurs blessés au Grand Bassam, magnifique station balnéaire à 40 Km d'Abidjan.

Quelques heures après le drame, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué l'attaque. Le président Alassan Ouattara, qui s'est rendu sur les lieux, a vivement dénoncé cette attaque terroriste qui rappelle celle qui avait eu lieu en Tunisie. Des terroristes s'étaient là aussi attaqué, le 26 juin 2015, à un hôtel, faisant 38 morts. Là c'est l'État islamique (Daech) qui avait revendiqué l'attaque. Il y a eu aussi d'autres actions au Mali (20 novembre 2015) et au Burkina (15 janvier de cette année), totalisant 40 morts.

Il est clair que l'entreprise terroriste ne fléchit pas. Au contraire, elle semble plutôt se renforcer et s'étendre à de nouvelles régions.

En Afrique, les djihadistes ratissent au Mali, au Cameroun, au Niger, au Nigéria, au Burkina et maintenant en Côte d'Ivoire, un pays qui est sorti de la plus grave crise de son histoire (10 ans) et qui se porte bien, avec une croissance économique très vigoureuse.

Les djihadistes ne l'ont pas visé par hasard. Pour eux, la démocratie et le développement économique représentent un véritable danger. Pour la simple raison que c'est dans la misère, l'oppression et le sous-développement que leur entreprise macabre prospère.

Si la Tunisie est attaquée, c'est justement parce qu'elle a choisi la démocratie, les droits de l'homme et l'ouverture sur le monde. Si la Côte d'Ivoire est visée, c'est aussi parce que le pays avance à un rythme forcé vers le développement. Les deux peuples n'ont aucun problème avec les autres civilisations et consacrent la liberté religieuse. Cette liberté, ni AQMI, ni Daech n'en veulent. Elle sape leurs fondations.

Nous ne sommes plus désormais face à des groupes armés qui lancent leurs attaques de manière désordonnée, un peu partout où l'occasion se présente, mais devant des organisations décidées à en découdre avec les impies fondant leurs actions terroristes sur des fondements de leur religion, l'Islam. Pour eux, il ne fait aucun doute que tous les peuples du monde se convertiront tôt ou tard à l'Islam et que leur rôle est d'accélérer le processus.

Dans les rangs des djihadistes, on assiste à une véritable concurrence, c'est à qui tuerait le plus, la récompense suprême irait à celui qui meurt dans l'action. Les chefs religieux de ces tendances leur ont promis un beau paradis avec beaucoup de filles vierges dont ils pourront profiter pour l'éternité. On leur a fait savoir qu'ils seront les plus proches de dieu. C'est pourquoi on constate que les djihadistes vivent avec le minimum refusant tout produit de consommation moderne.

À part les téléphones, internet, les armes et les moyens de transport. Ces derniers sont utiles à leur projet. Leurs chefs leur ont expliqué qu'il n'y a aucun mal à utiliser les armes de l'ennemi pour faire triompher la parole de dieu.

Ils ont toutes les explications qu'il faut, au moment qu'il faut. Les muftis, ces personnes «savantes» qui ont autorité sur toutes les idées religieuses, peuvent produire une fatwa en urgence pour rendre licite un acte ou justifier un drame.

À ce stade, nous ne sommes plus dans le domaine de l'action armée, mais de l'éducation. Aussi cruciale soit la réponse armée aux attaques terroristes, elle reste toujours le dernier recours. Le travail se fait très loin en amont, dans les mosquées et dans les écoles. L'enseignement religieux a une grande place dans plusieurs pays et surtout dans les pays musulmans. C'est là qu'on apprend aux enfants, dès leur première année d'école, que seuls les musulmans iront au paradis alors que tous les autres iront en enfer.

Dire de telles incongruités à des enfants encore fragiles est important pour les radicaux. On installe déjà dans leur esprit le cheval de Troie qui en fera plus tard des djihadistes. C'est pourquoi un des plus grands débats aujourd'hui est l'enseignement religieux. On dit plutôt éducation islamique. Parce qu'en fait, on n'enseigne pas toutes les religions. On inculque des idées islamistes aux élèves et aux étudiants. Personne n'avait senti le danger jusqu'à l'arrivée d'Al Qaïda et de Daech. Dans leur conservatisme pétrifié, les pays musulmans avaient toujours refusé de toucher à l'éducation religieuse.

C'est ainsi que le pouvoir des maîtres islamistes s'est accru. Ils ont le dernier mot sur à peu près tous les sujets qui intéressent les citoyens. Ils règlementent par le biais de leurs fatwas tous les aspects de la vie courante, comment se laver les mains, comment faire l'amour avec son épouse, pourquoi la femme ne doit pas conduire une voiture, comment égorger un mouton, comment se comporter devant une personne non musulmane...

Devant l'énormité du problème, les pays n'ont pas plusieurs choix. Ils doivent tout d'abord rassembler leurs forces pour combattre les djihadistes sur le terrain. Ensuite, il va falloir obligatoirement s'occuper de l'éducation à l'école et dans les prêches des mosquées. C'est absolument incontournable. Dans la religion musulmane, il y a plus d'aspects conciliants que de recommandations belliqueuses. Certains pays ne retiennent que les premières, tandis que d'autres préfèrent les secondes, tout à fait comme Al Qaïda et Daech.

On s'est longuement posé la question de savoir pourquoi les pays musulmans n'ont rien inventé, ne participent pas au progrès technologique et n'enrichissent pas l'humanité. La réponse est très simple et elle est à trouver dans la différence des systèmes d'éducation. Lorsque dans les pays performants, on envoie un enfant à l'école, c'est pour en faire un acteur, des arts, des sports, de la société, de l'économie ou de la politique. On lui fait savoir que sa performance sera jugée sur ses réalisations dans ces domaines.

Par contre, dans les pays musulmans, l'enfant est envoyé à l'école avec pour seule recommandation d'être un bon musulman. Du coup, aucune compétition ne l'intéresse, du moment qu'on lui a dit que ceux qui se portent bien aujourd'hui, seront mal logés dans l'au-delà. Et que les bons musulmans qui souffrent ici-bas auront la récompense suprême au paradis.

Pourquoi donc étudier?

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A proximité de la gare de la capitale turque, une double explosion entraîne la mort de 102 personnes et en blesse plus de 500 autres. Les victimes sont principalement des manifestants venus à un rassemblement pacifiste. Deux jours plus tard, le gouvernement turc annonce qu'une cellule turque de l'Etat islamique a organisé cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire du pays.
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Dans le désert du Sinaï, le vol 9268 de la compagnie MetroJet, un Airbus A321, s'écrase après son envol de l'aéroport de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. Les 217 passagers, à majorité russes, ainsi que les 7 membres d'équipage périssent dans le crash. Le jour-même, la branche égyptienne de l'Etat islamique annonce être derrière ce qui serait en fait un attentat. La Russie conclut en effet à l'explosion d'une bombe en plein vol. De son côté, l'Égypte reste plus mesurée, réaffirmant mi-décembre qu'elle n'avait toujours pas de preuve qu'il s'agissait d'un attentat par explosion.
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Vers 7h du matin, deux jihadistes armés de fusils AK-47 pénètrent dans le Radisson Blu de Bamako. Ils tuent des membres du service de sécurité de l'hôtel puis des clients dans les couloirs et dans les chambres. Les deux terroristes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique prennent ensuite en otage 170 personnes. Certaines d'entre elles qui sont en mesure de réciter des versets du Coran sont libérées. Après plusieurs heures, les deux assaillants sont abattus par les forces françaises et maliennes. Vingt-deux personnes –dont les deux terroristes– périssent dans cette attaque.
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Près de Los Angeles, une fusillade dans un centre accueillant des personnes présentant des difficultés mentales entraîne la mort de 14 personnes. Les deux assaillants, tués par la police après s'être enfuis en voiture, étaient des musulmans "radicalisés depuis un bon moment" qui avaient planifié leur acte, selon la police fédérale américaine. Deux jours plus tard, l'Etat islamique annonce dans un communiqué que l'attaque a été menée par deux de ses "partisans", mais ne revendique pas formellement l'attentat.

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