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Ces femmes représentées sur nos pistes

Bon nombre de femmes méritent ou mériteront bientôt qu'on les immortalise dans la toponymie de leur station d'origine.
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Une belle brochette pour terminer une autre semaine dominée par la météo. Ceux qui ont pu skier lundi et mardi auront profité de belles conditions hivernales, possiblement les dernières pour un bon moment. Depuis la pluie de mercredi, le temps doux s'est installé sur le Québec et la Nouvelle-Angleterre et la neige est devenue printanière partout. Il fallait s'y attendre, le temps est arrivé.

On dit souvent que le soleil plus que la neige incite les gens à skier. Si tel est le cas, les prochains jours seront parfaits pour vos premiers virages dans cette neige transformée. Le ski de printemps c'est aussi un happening au bas des pentes; barbecues, musique, dj et pique-niques sont presque aussi importants que le ski lui-même. D'ailleurs plusieurs stations annoncent le début des activités printanières ce week-end.

Ski de fond, raquette, patin

Le ski de fond devient par contre moins populaire quand la neige se transforme. Les skis sans fartage avec semelles anti-recul sont idéals pour de telles conditions. Si la neige devient plus difficile, elle demeure encore abondante partout au nord du Saint-Laurent. La raquette peut aussi être une option intéressante à ce temps-ci de l'année; raquette plutôt que crampon pour ne pas s'enfoncer.

La saison de patin sur glace naturelle est maintenant terminée partout. Ce fut une saison courte, mais qui aura tout de même passé la relâche scolaire.

Les femmes représentées sur nos pistes

La petite controverse du début de semaine concernant la disparité notable des rues portant un nom de femme versus celles portant un nom d'hommes a éveillé notre curiosité à savoir si la même chose existait dans les stations de ski.

Effectivement on retrouve aussi dans les stations de ski une prépondérance de pistes/chalets/refuges portant des noms d'hommes. Force est quand même de constater que la grande histoire du ski, de ses premiers pas, a été écrite en grande majorité par des hommes. Si les femmes anglophones pratiquaient déjà le ski et autres sports dans les années 1930, 40 et 50, les Canadiennes françaises en général s'y sont mises plus tard.

Cela dit leur présence est tout de même bien notée dans plusieurs stations de ski. Plusieurs compétitrices sont reconnues sur nos pistes:

  • Mélanie Turgeon, championne mondiale de descente en 2003 a sa piste au Mont Sainte-Anne.
  • Dominique Maltais de Petite-Rivière-Saint-Francois, double médaillée olympique en snowboard cross a la sienne au Massif de Charlevoix.
  • Marie-Claude Asselin, championne de ski acrobatique des années 1970 et 80 au Mont-Tremblant.
  • Geneviève Simard, Olympienne, a la sienne à Val Saint-Côme dans Lanaudière.
  • Marie-Michelle Gagnon skieuse en Coupe du Monde, originaire de Lac-Etchemin, a sa piste au Mont Orignal dans la région de Chaudière-Appalaches.
  • À notre grande surprise, notre petite enquête n'a révélé qu'une seule piste au nom de la grande Nancy Greene, à Ski Montcalm dans Lanaudière. Il faut dire cependant qu'une ligue de développement pour les jeunes fut créée à son nom en 1968 après qu'elle eut remporté le grand globe de la Coupe du Monde de ski alpin.
  • Le centre Le Relais de Lac Beauport a reconnu aussi une de ses championnes, Gaby Pleau qui, en 1945, devint la première Québécoise francophone à faire partie de l'équipe canadienne de ski alpin.

Les noms de plusieurs autres dames figurent aussi sur le plan des pistes des stations de ski alpin.

Au Massif de Charlevoix la «Fénomène» remonte à la légende d'une jeune femme de Petite-Rivière-Saint-François, simple d'esprit, qui marchait régulièrement sur les berges du fleuve et qui aurait péri, prise au piège par la marée montante. «La Martine» pour sa part était une employée dévouée de la station qui vivait à Petite-Rivière-Saint-François. Elle périt dans un incendie en compagnie de ses trois enfants. Un grand drame pour les gens de la région.

Le Mont Grand-Fonds reconnait aussi certaines dames influentes de Charlevoix. «Mary Grace» était l'épouse de Malcolm Fraser, un des seigneurs à l'est de la Rivière-Malbaie. «Florence» pour sa part aurait été une personne clé de la Société d'histoire de Charlevoix.

À Owl's Head en Estrie la piste «Lilly's Leap» rappelle Lillian Korman, cofondatrice de la station avec son mari Fred. Ce dernier aurait choisi cette piste parce qu'elle était la plus belle de la station avec une vue imprenable sur le lac Memphrémagog et les alentours.

Une autre propriétaire de station, Suzanne Blais, est immortalisée sur une piste au Relais de lac Beauport où elle fut copropriétaire durant les années 1970 et 80.

Des noms de femmes ornent aussi certains chalets et refuges. Le «Chalet Anne Piché» du parc Dufresne à Val David reconnait l'implication de cette conseillère municipale qui valorisait le plein air. À Saint-Sauveur le chalet «Pauline Vanier» sert de centre communautaire pour de nombreuses activités, dont le patin en sentiers, le ski de fond et la raquette.

Au centre de ski de fond Mont-Sainte-Anne, un des refuges se nomme «Marie Josée», mais son histoire demeure vague. Enfin à Valcartier, près de Québec, le centre de biathlon «Myriam Bédard» commémore la double médaillée d'or des JO de Lillehammer en 1994, native de Québec, qui s'entrainait au centre Le Castor.

Sous-représentées malgré tout

Malgré tout, les dames demeurent sous-représentées. Si au Mont-Habitant deux anciens propriétaires «Mickey» et «Stephen» ont leur piste, la première femme à diriger une école de ski au Québec, Joan Stein, n'a pas la sienne.

Depuis la fermeture de Gray Rocks, la première dame du ski québécois, Lucille Wheeler, première Nord-Américaine (femme ou homme) à gagner une descente aux Championnats du Monde en 1956, n'a aucune reconnaissance nulle part, le chalet qui portait son nom à Gray Rocks étant fermé tout comme la station.

Somme toute, les femmes ne sont pas oubliées dans la toponymie des stations de ski, mais l'implication des femmes en ski croit sans cesse tout comme leurs succès en compétition.

Marie-Andrée Masson, fondeuse de Laval ayant participé aux Olympiques de Calgary en 1988, Claire Labossière, membre de l'Équipe nationale Canadienne en 1959 et employée de la première heure au Mont-sainte-Anne (elle y est toujours), les trois sœurs Dufour-Lapointe (Justine, Chloé et Maxime) qui dominent la Coupe du Monde en ski de bosses sont parmi bon nombre de femmes qui méritent ou mériteront bientôt qu'on les immortalise dans la toponymie de leur station d'origine.

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