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Comment une organisation en tutelle peut-elle refuser de faire la lumière sur les raisons de sa propre tutelle?
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Dans moins de 3 semaines, le 6 juillet pour être plus précis, ce sera le deuxième anniversaire de la mise en tutelle de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). La décision gouvernementale n'a jamais réellement été expliquée sauf la mention des lacunes tant dans la gouvernance que dans la régie interne. À l'époque, la ministre Vallée avait émis des doutes quant à la capacité de l'organisation à protéger le public.

Depuis l'annonce de la tutelle, le syndic de l'OIQ a utilisé les informations entendues à la Commission Charbonneau pour sanctionner les ingénieurs fautifs. Pour chaque sanction, le département des communications se fait un devoir de diffuser l'information comme si cela était la preuve que l'Ordre des ingénieurs assumait dorénavant ses responsabilités.

Sincèrement, combien de fois verra-t-on l'accusé affirmer qu'il est fautif?

Les sanctions étaient nécessaires, mais la tutelle a été imposée principalement pour des problèmes de gouvernance et de régies internes. Après deux ans, il va de soi de se demander s'il y a eu amélioration à ce niveau. Pour le savoir, on peut certes demander aux administrateurs et aux employés ce qu'ils en pensent... Tous diront que le climat est maintenant optimal. Est-ce surprenant?

Sincèrement, combien de fois verra-t-on l'accusé affirmer qu'il est fautif? La vraie réponse concernant la gouvernance de l'OIQ provient de son Assemblée générale annuelle (AGA) qui avait lieu le 14 juin. L'événement a démontré que le clan qui contrôlait l'organisation avant la tutelle est toujours aux commandes.

La démonstration s'est faite par le rejet d'une proposition indépendante. Il était proposé de mettre sur pied un groupe de travail pour faire la lumière sur la tutelle. Lors du débat qui a suivi, la présidente est intervenue pour affirmer que l'OIQ ne pourrait pas instaurer ce comité parce que le gouvernement ne donnait pas d'information sur la tutelle. « Ils ne nous disent rien, tout est secret », Kathy Baig, ing. présidente. Résultat du vote, 2/3 contre.

Comment une organisation en tutelle peut-elle refuser de faire la lumière sur les raisons de sa propre tutelle? Difficile à dire, difficile à croire. Par contre, il est intéressant de savoir que 26 ingénieurs étaient favorables à la proposition alors que 43 étaient contre.

Parmi ces 69 membres présents, se trouvaient les 24 administrateurs de l'OIQ, des employés de l'organisation ainsi que des bénévoles des Comités régionaux. Comment ont voté les administrateurs et autres proches de l'organisation... Précisons tout de même que les résolutions présentées par l'organisation ont été endossé au 2/3 des voix exprimées, sauf celles pour lesquelles le vote n'a pas été demandé. Pour ces dernières, l'OIQ parle d'un entérinement à l'unanimité!

Après 2 années de tutelle, il est malheureux de constater que rien n'a changé au sein du deuxième plus important Ordre professionnel du Québec. Que cela ne tienne, dans les prochains mois et pour les 2 prochaines années, une campagne publicitaire va vanter le travail des ingénieurs. Vous verrez comme nous sommes ingénieux!

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