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Donald fait un cadeau à l'humanité gênée. Il se livre comme en pâture, se sacrifie. Ça arrive. Il n'est pas le premier ni le dernier. Mais on devrait quand même le remercier pour ça.
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Il a beau être comparé à Mr. Burns des Simpsons ou être considéré comme un divertissement, une farce, un bouffon, un clown, un épi de blé d'Inde, reste que des millions d'Américains sont prêts à voter pour lui.

Il pourrait devenir président des États-Unis, l'homme le plus puissant du monde (paraît-il). C'est quelque chose de possible.

Ça serait drôle, n'est-ce pas? On se claquerait les cuisses en pleurant. On aurait beaucoup de fun.

En attendant, on peut au moins jouir de ce que Donald nous offre. C'est-à-dire lui-même. L'homme dans toute sa splendeur.

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Une opinion peut parfois rendre mal à l'aise. Par exemple la nôtre qu'on a exprimée en état d'ébriété. Ou bien celle d'une belle personne qui parle avec beaucoup d'éloquence. Ce qu'on pense quand on le pense peut être assez laid. Ça peut ressembler à une réduction de la conscience, à une trahison de l'existence, à une secte.

Mais il arrive qu'une chose, une affaire ou une personne offre la possibilité d'un point de vue sale en toute impunité. Elle est tellement grosse qu'on n'est pas tenu de penser à ce qu'on dit. Elle constitue comme une opinion en soi. Elle se confond avec l'opinion.

Par exemple, Donald.

Donald fait un cadeau à l'humanité gênée. Il se livre comme en pâture, se sacrifie. Ça arrive. Il n'est pas le premier ni le dernier. Mais on devrait quand même le remercier pour ça.

Merci, Donald!

Son attitude, dont le visage ressemble au viol, ne présente pas de grand défi pour ceux ou celles qui aiment avoir un avis nuancé. La pensée est comme renvoyée d'où elle vient, dans le placard de l'être, la tête.

Mais Donald permet autre chose. Il permet le relâchement sans soucis. Il permet de vivre harmonieusement, sans culpabilité, après avoir utilisé des expressions comme «crisse de cave» ou «sac de marde».

Merci, Donald! Merci de te donner en refuge pour la liberté d'expression! Merci de nous réconcilier avec l'animateur du NRJ 98,9 Québec qui sommeille en nous!

Grâce à Donald, on n'a pas vraiment besoin de se retenir quand on parle de Donald. On peut très bien se laisser aller sans trop avoir peur d'être jugé. Et si on l'est, jugé, on peut très bien faire glisser sur ceux qui nous jugent l'opinion qu'on a de Donald. Parce que Donald est indéfendable.

Merci, Donald, et merci à ceux qui vont voter pour toi!

On peut maintenant s'exprimer sur le coup de l'émotivité et ne pas devoir s'excuser ensuite, ou ne pas avoir honte.

Sur le coup de l'émotivité, on peut dire: «Donald, j'aimerais voir un immigrant mexicain déguisé en John McCain (ou l'inverse) se torcher avec ton toupet.» On peut dire ça, et quand notre émotivité s'en est allée, on peut très bien répéter la même chose et tout semble OK quand même.

Au pire, dire des choses dégueulasses sur Donald est comme de lui rendre la monnaie de sa pièce. Pour ne pas dire «de ses milliards».

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Sa fortune personnelle est évaluée par Forbes à 4,1 milliards, alors que pour Donald lui-même, le vantard, il s'agirait plutôt de 10 milliards.

S'il distribuait sa fortune à ses compatriotes américains comme il le fait avec son idiotie, chacun recevrait entre 12 $ et 30 $. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est mieux que rien.

Merci quand même, Donald!

Pourquoi j'ai pris la peine de sortir ma calculette pour faire ce calcul? Je l'ignore. Peut-être étais-je juste curieux. Ou bien j'ai voulu imaginer Donald privé de toute sa richesse, dans la dèche comme moi.

Je suis probablement jaloux.

Ça doit être ça, Donald.

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