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Une lueur d'espoir pour la Journée des enfants

En cette Journée des enfants nigérians, les jeunes filles sont toujours gardées en captivité et leur horreur se poursuit sans relâche. Nous ne savons pas encore si elles ont été victimes d'esclavage ou maltraitées.
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Six semaines après que 280 fillettes nigérianes eurent été enlevées dans leur école à Chibok, dans l'État de Borno, il y a enfin une lueur d'espoir. La nouvelle que les jeunes filles ont été localisées, provenant du chef de l'armée de l'Air nigériane, est le premier signe optimiste pour les familles anxieuses qui craignent depuis le départ de ne jamais revoir leurs enfants vivant.

Jusqu'à présent, les seules nouvelles que les parents avaient reçues il y a quelques semaines se résumaient à une photographie prise peu de temps après leur enlèvement.

Des messages pour réclamer leur libération sont venus de partout dans le monde, de la Maison Blanche à plus d'un million de requérants individuels. Ces appels ont tous été ignorés par Boko Haram, le groupe terroriste qui détient toujours les fillettes prisonnières.

En cette Journée des enfants nigérians, les jeunes filles sont toujours gardées en captivité et leur horreur se poursuit sans relâche. Nous ne savons pas encore si elles ont été victimes d'esclavage ou maltraitées, comme cela s'est produit pour d'autres otages dans le passé. Tandis que le gouvernement nigérian a envoyé dans l'État de Borno plus de troupes en renfort aux 15 000 militaires qui les recherchent et que la surveillance par satellite et par avion a été renforcée, il faudra une opération délicate pour garantir le retour en toute sécurité de chaque enfant.

Alors que nous nous préparons à célébrer la Journée des enfants au Nigeria, en Amérique et dans de nombreux pays à travers le monde, nos pensées se concentrent sur les mesures concrètes qui pourraient assurer la libération en toute sécurité des fillettes et la fin du cauchemar pour leurs familles.

Il y a dix jours, j'ai rencontré le président Goodluck Jonathan à Paris et nous avons convenu que les familles des jeunes filles enlevées avaient le droit qu'on leur donne l'assurance, si elles étaient libérées, qu'elles pourraient retourner étudier dans une école plus sécuritaire.

Des millions de filles et de garçons nigérians qui vont à l'école dans la crainte d'une autre attaque de Boko Haram ont maintenant désespérément besoin d'entendre que tout a été fait pour sécuriser leurs écoles.

Une initiative Safe Schools a été lancée avec l'aide du gouvernement nigérian et d'agences d'aide internationale dans le but de rendre les écoles plus sécuritaires et pour aider à mettre fin à une situation qui fait que près de 10,5 millions de filles et de garçons ne vont pas à l'école.

L'objectif de ce plan est que les enfants puissent se rendre de façon sécuritaire à l'école, mais aussi de leur fournir un environnement propice à l'apprentissage, à la croissance et au développement, sans devoir ressentir la peur.

Boko Haram est une petite faction dont les ressources sont trop minimes pour attaquer chaque école du nord du Nigeria. Mais pour diminuer les craintes répandues dans la région, il est important de veiller à ce que les communautés sentent que tout est fait pour sécuriser les écoles.

Grâce à l'expérience d'experts internationaux, des propositions ont été élaborées au cours des dernières semaines pour la protection des écoles, pour mettre en place des équipes de liaison communautaire, pour de meilleurs systèmes d'alerte en cas d'attaques et pour d'autres stratégies visant à protéger l'éducation et les espaces d'apprentissage. Ces mesures de sécurité pour les écoles sont attendues depuis longtemps et peuvent s'appuyer sur l'expérience que nous avons acquise dans diverses zones de conflit comme l'Afghanistan, le Pakistan, la Somalie et le Népal. Notre plan est de garantir que dans ces pays, les écoles soient des espaces protégés.

Les agences des Nations Unies au Nigeria et les experts de l'Unicef qui ont mis en œuvre ces programmes dans d'autres pays vont travailler de pair avec des entreprises de sécurité qui se sont portées volontaires. Tous ensemble, ils vont élaborer des stratégies opérationnelles afin de commencer à sécuriser les écoles du nord, qui sont les plus vulnérables.

Je suis inspiré par le courage des filles et des garçons nigérians. Malgré l'intimidation et les menaces qui planent, il y a beaucoup de jeunes gens prêts à se battre pour le droit à l'éducation. Dans les dernières semaines, douze jeunes nigérians, reconnus comme ambassadeurs mondiaux par World at School ont déclaré qu'ils ne se laisseraient pas intimider par les menaces terroristes, et qu'ils continueraient leur travail pour assurer le droit de chaque enfant d'aller à l'école en toute sécurité.

Les communautés religieuses ont également pris position. Le pape François a demandé la libération des filles et l'archevêque Desmond Tutu a accepté de dédier la Journée des enfants africains du 16 juin aux écolières nigérianes. En outre, les membres de l'organisme Global Faiths Coalition For Education, incluant Muslim Aid, la Société islamique d'Amérique du Nord et plusieurs autres, se sont unis pour condamner cette attaque contre l'éducation des filles.

Les enseignants manifestent également pour supporter le droit à l'éducation, malgré les menaces auxquelles ils sont confrontés par Boko Haram. Au cours des quatre dernières années, 171 d'entre eux ont été massacrés dans des incidents séparés dans le seul État de Borno. Il y a deux mois seulement, sept enseignants ont été assassinés et les membres de leurs familles, dont plusieurs femmes et enfants, ont été enlevés.

Des dirigeants d'entreprises travaillent également pour soutenir l'éducation. L'initiative Safe Schools est une indication de l'appui international du monde des affaires pour l'éducation des filles, comme l'a prouvé la communauté d'affaires qui a fourni le soutien initial pour la sécurisation des écoles au Nigeria.

La communauté internationale a un rôle essentiel à jouer pour faire de l'éducation une réalité pour tous les enfants nigérians. La décision du président Goodluck Jonathan de demander le soutien international est tout à son honneur. En plus d'être confronté à une menace terroriste qui traverse ses frontières vers le Tchad, le Niger et le Cameroun, il est aussi de ces pays que plusieurs, dont les États-Unis et le Royaume Uni, ont menacés au cours des dernières années. Le soutien de la communauté internationale permettra de renforcer le leadership des dirigeants du Nigeria, alors qu'ils essaient de s'attaquer à ce qui est non seulement un problème local, mais aussi mondial.

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