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Le choc de novembre : comment le corps s'apprête à passer l'hiver

Selon les spécialistes, le temps froid de l'automne inciterait les gens à rechercher de la chaleur humaine sincère plutôt que des aventures sans lendemain. On devrait déplacer la St-Valentin en novembre.
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Le prochain changement d'heure va en bouleverser plus d'un. Parlez-en aux deux millions de canadiens qui en ont fait une migraine. Ou aux victimes d'infarctus et de crises d'angines qui ont augmenté de 5% dans les jours qui ont suivi le changement d'heure. Malgré sa technologie et son confort moderne, l'homme n'échappe pas aux influences des changements de saison. Certains s'en réjouissent. D'autres s'en rendent malade.

En automne, toute la nature commence à stocker. Notre corps s'en rend compte et fait pareil. En général, c'est à la fin de l'automne, en novembre surtout, que les gens gagnent le plus de poids dans l'année. Curieusement, c'est aussi à l'automne que les gens sont les plus fidèles dans leurs relations amoureuses. Selon un sondage auprès de 10 000 Français et Européens réalisé par le site internet Gleeden, le plus populaire des sites de rencontres en ligne, le taux d'infidélité des couples atteint son maximum en été (39 %), et son plus bas taux en automne (12 %). Selon les spécialistes, le temps froid de l'automne inciterait les gens à rechercher de la chaleur humaine sincère plutôt que des aventures sans lendemain. On devrait déplacer la St-Valentin en novembre.

Les variations saisonnières dans notre vie sentimentale sont fortement liées à l'action de la sérotonine dans le cerveau. La sérotonine, surnommée l'hormone du bonheur, est un neurotransmetteur qui relaie des messages sous forme bioélectrique dans le corps. De nos émotions amoureuses aux crises de colère en passant par nos désirs sexuels, notre mémoire et notre appétit, tout l'éventail de nos sentiments et de nos émotions est géré par cette hormone qui agit comme un vrai chef d'orchestre dans notre humeur du jour. Or, les changements de lumière saisonniers sont connus pour affecter sérieusement le taux de sérotonine dans l'organisme. Par ailleurs, on sait que les déséquilibres dans les niveaux de sérotonine engendrent de l'anxiété, des crises de panique et des idées sombres. La mélancolie de l'automne tire surtout son origine du débalancement hormonal qui affecte tous les humains à cette époque de l'année.

Ce qui change surtout pour l'organisme au cours du mois de novembre, c'est l'alimentation. Subtilement, les gens changent peu à peu de diète à l'automne. Novembre devient le mois où les glucides (les pâtes, le riz, le pain) prennent de plus en plus de place dans les repas. Novembre est aussi l'un des mois où les gens ont le plus faim dans l'année. La même grosseur d'assiette qui nous aurait rassasié en juillet n'est plus suffisante en novembre. Vers la fin de l'automne, la consommation de calories peut augmenter de 10% par jour comparé aux autres mois de l'année.

Cet appétit et cette passion pour la bouffe et les émissions culinaires à la télé qui revient à chaque rentrée chez les Québécois est dicté par le cycle des saisons. Le climat s'apprête à changer. Et avec lui, nous aussi. Comme si le corps anticipait l'arrivée prochaine du froid de l'hiver, l'organisme se conditionne lui-même et fait ses propres réserves.

Lorsqu'il s'agit de lutter contre le froid, ce n'est pas la quantité de nourriture qu'on absorbe qui compte, c'est le type de nourriture. La chaleur énergétique d'un homme après avoir mangé un repas riche en protéines animales et en gras est estimée à 33 cal/h. Si le repas est composé de glucides (pour une même teneur en calories), cette valeur tombe à 21 cal/h. Bref, quand on a froid, le corps tire meilleur profit d'un repas riche en viande plutôt qu'en légumes, en pâte, pain ou riz. Le hic, c'est que la viande rouge augmente le risque de cancer colorectal. Voilà peut-être l'une des raisons pourquoi la mortalité au Québec augmente en flèche à partir de la mi-novembre...

Après tout, novembre n'est pas le mois des morts pour rien.

Source : Sargent. F. «Season and the metabolism of fat and carbon hydrates», Meteorological Monographs 1954, 2,8, 68-80; INSPQ, la mortalité et l'espérance de vie au Québec en 2012, mai 2013, no, 26.

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